Doisje tout subir sans rien dire : Ou comment réagir à l’injustice ? Jésus est souvent comparé à un agneau silencieux conduit au supplice sans résistance. Il a accepté pleinement l’injustice et la souffrance – sans les dénier, sans les minimiser, sans
A télécharger ici >>> Rencontre Régionale CMDF Dourdan- 10 Mars 2018 Comment faire peuple dans une société d’individus ? Intervention de Marie-Agnès Fontanier et Jean-Christophe Houot Introduction Nous avons choisi ce thème car notre société nous interroge. Comment faire peuple dans notre société d’individus. Sommes-nous dans une société soi-disant émancipée encore faut-il définir le contenu de cette émancipation jouissance, puissance, intérêts ? Ou bien sommes-nous dans une société désespérément fragmentée, impossible à réconcilier au point de vouloir faire marche arrière… et retrouver nos vieux principes de la famille et de la patrie… ? Comment faire peuple dans une société d’individus ? Pas facile comme question… Mais en tant que chrétiens, il est difficile de fuir la question surtout quand la société parle de peuple… Évidemment, nous prendrons le mot peuple » au sens noble et courant du terme. Quand on dit peuple », il s’agit d’un ensemble d’individus… un ensemble constituant une unité fondamentale capable de dépasser les intérêts particuliers. L’homme est-il capable de faire peuple ? Lui qui est un homme de raison ? Entendons-nous bien, sa raison peut être de l’ordre du calcul, des connaissances, du savoir, de la connaissance des causes produisant tels effets. Mais sa raison peut être aussi de l’ordre du raisonnable, de la liberté… Une vie peut être raisonnable quand elle est sensée, quand elle a un but, une raison d’agir ainsi et pas autrement. Pour résumer l’homme a une raison qui procure du savoir qu’il a appris ou calculé selon ses neurones. Et il a une raison qui lui procure un sens et qu’il a lui-même choisi, décidé selon sa propre volonté. Exemple, le nucléaire… tout ce qui est bien calculé ou su n’est pas forcément bon à faire. Sans entrer dans le débat… nous connaissons tous la formule pour faire du nucléaire ne me la demandez pas!, mais malgré cette connaissance, est-il bon pour l’homme d’avoir des armes nucléaires ? Sujet à débattre et impossible à décider par un calcul… Par conséquent, toutes les vérités ne sont pas forcément bonnes à dire ou à faire. La vérité peut être blessante… Et réciproquement, tout ce qui serait bon à faire n’est pas forcément réalisable… D’où la problématique comment concilier le juste et l’efficace ? Tout ce qui est juste n’est pas forcément efficace. Tout ce qui est efficace n’est pas forcément juste. Question sans réponse préétablie, mais toujours à établir, à élaborer… ensemble… Et cela est d’autant plus difficile que nous sommes confrontés en permanence à différents types de violences qui nous empêchent de vivre ensemble bien. Ces violences peuvent s’exprimer par des décisions arbitraires, sans écoute de l’autre, croyant avoir la vérité. On fait de notre propre vérité la vérité de tous. On impose sa vérité. Les violences peuvent être aussi très rationnelles, très calculées. Par le calcul on croit posséder l’irréfutabilité… au risque d’oublier ce qui fait l’humanité de l’homme. Or, comme on l’a vu, la liberté ne se calcule pas. L’histoire d’un homme ne se résume pas à sa biologie, à sa logique de vie. L’homme est aussi une biographie, un récit de vie, faisant de cette suite d’événements vécus une vie sensée. Ainsi, prenant conscience de ces violences, nous saisissons que l’homme est un être de raison, mais qu’il n’en est que capable… ! Son humanité reste à faire ! En tant que chrétien, quelle sera notre manière d’être en société pour aider à faire peuple, faire humanité les uns avec les autres ? Plan Nous avons choisi d’aborder quatre tensions que nous pouvons vivre là où nous vivons et au sein desquelles nous sommes envoyés pour faire peuple. Il s’agit de 1 le droit à » versus le bien commun » ; 2 les réseaux sociaux » versus l’émancipation de l’individu » ; 3 Comment voulez-vous gouverner un pays où il existe plus de 300 sortes de fromages ? », 4 Les périphéries » versus les centres de décisions ». À travers ces 4 axes de réflexion, ces 4 tensions qu’on vous propose et qu’on espère créatrices, on vous invite à réfléchir ensemble à la question comment faire concrètement » du commun et où personne ne serait en option… ? 1er Axe le droit à » versus le bien commun » Il est vrai que le progrès politique, c’est le respect de la liberté. Mais la régression politique, c’est l’absence de réflexion sur le contenu de cette liberté. Est-ce que la liberté est tout est permis », c’est ma cause à moi d’abord et le reste je m’en moque » ? La difficulté… J’ai le droit »… cette phrase peut être dangereuse quand elle récuse la légitimité du bien commun et place l’intérêt particulier au-dessus de l’intérêt général. Sans noircir la situation, l’individualisme de nos sociétés a créé une confrontation entre les droits de » qui sont des libertés fondamentales, et les droits à ». Les premiers sont inaliénables et doivent être garantis par l’État. Les seconds sont des projets sociaux à réaliser, des buts concrets dans la vie. Le problème surgit quand la société multiplie ses revendications. Il ne s’agit pas d’être contre l’émancipation de l’individu. Mais pour vivre ensemble, il est essentiel d’accepter une limite à ses droits. Il serait dommage de transformer les droits à » en des biens de consommation s’insérant sur le marché, selon la loi du marché, la loi du plus offrant, la loi du plaisir, de l’agréable, toujours très bien calculée… au bénéfice de certains et au détriment d’autres… Les droits de l’homme… qu’est-ce que c’est ? C’est déclarer que les individus naissent libres et égaux en droit… en droit » seulement… Or, de fait », les hommes naissent inégaux et dépendants contrairement à ce qu’énonce la déclaration. Autrement dit, les droits de l’homme fournissent une inspiration, mais elle est totalement insuffisante par elle-même. Il faut la compléter par le réalisme politique, c’est-à-dire la connaissance approfondie du terrain sur lequel on se mouille. C’est pourquoi, vient ensuite avec la révolution industrielle et l’émergence du mouvement ouvrier, la revendication des droits sociaux » comme le droit au » travail, le droit à l’éducation et bien d’autres qui seront au centre de la scène politique et syndicale des années 1880 aux années 70. Le but est bien de compléter les droits de » l’homme. Ces droits sociaux, ces droits à » ont pour but d’aller vers l’égalité réelle, et non formelle, des conditions de vie santé, travail, éducation. Peut-on rester zen quand la réparation de la chasse d’eau se fait attendre 9 mois chez une dame de 81 ans, handicapée et soulevant difficilement ses seaux d’eau ? Peut-on rester zen quand des enfants Roms ne peuvent être scolarisés alors que l’instruction est obligatoire pour les enfants de 6 à 16 ans ? Peut-on rester zen quand des gens renoncent aux soins parce qu’ils ne trouvent pas de médecin acceptant la CMU ? Il ne s’agit plus de se limiter à l’égalité juridique. Nous sommes tous égaux juridiquement. Aujourd’hui, il s’agit de se battre contre les inégalités sociales et économiques réelles ». Mais aujourd’hui, nous sommes arrivés à une troisième étape de la définition de ces droits. Ces droits deviennent des droits personnels, des droits individuels. Ex le droit à l’enfant… Le droit à une santé de luxe… Le droit à la meilleure éducation pour mes enfants, le droit à grandir avec ceux qui lui ressemblent pour lui garantir une plus grande autonomie à venir quitte à écarter du système d’autres enfants différents… Autre exemple, le communautarisme… le droit à fixer ses propres lois, contraires à la déclaration des droits de l’homme, sous prétexte du droit à la différence… Ce droit à la différence peut nous conduire à une différence de droits… Par conséquent, les droits à » peuvent s’opposer les uns aux autres et créer de la violence entre groupes sociaux… Et chacun croit de plus en plus avoir le droit à tout, tout de suite. Que faire ? Comment alors trouver des crans d’arrêt à la décomposition du tissu social ? Comment freiner cette atomisation et favoriser l’avancée ensemble, favoriser l’élaboration du collectif… et cela tout en favorisant l’émancipation de chacun… ? Est-ce que ces accomplissements personnels ne s’éloignent pas des projets collectifs, d’un avenir pensé ensemble, qui intégrerait tout le monde, essayant de concilier le juste et l’efficace ? Comment faire pour que la protection de plus en plus méticuleuse des droits individuels ne se fasse pas au détriment du bien commun ? Écoute de la Parole Luc 15, 15-16 le fils alla se mettre au service d’un des citoyens de ce pays qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre des gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui en donnait » Un homme avait deux fils. L’un d’eux veut prendre sa part. Le père lui donne les moyens » de vivre. Puis il part. Or, lui qui voulait vivre sa vraie autonomie, sa vraie liberté, s’est retrouvé à vivre au niveau des cochons… Il a même voulu manger ce qu’ils mangeaient… des gousses… Dans la version grecque keration, des petites cornes. La corne dans la bible, c’est la puissance. Il a voulu manger des petites puissances, celles qui nous font croire qu’on est tout puissant, qu’on est le meilleur, qu’on n’a besoin de personne. Alors on va fouiner comme des cochons, on va tout faire pour en trouver, tout faire pour se nourrir de ces gousses de puissance, quitte à se rouler dans la boue, quitte à se dévisager et dévisager notre humanité… Et le fils aîné… Il ne sait rien de la grâce d’être au bercail, de la liberté réelle qui est la sienne en tant que fils le père lui dit tout ce qui est à moi est à toi ». Mais il est aveugle devant les possibles qui lui sont déjà offerts… il est aveugle devant cette vie qui lui est offerte gratuitement. Le fils aîné ne veut pas recevoir cette vie. Il veut la mériter, la gagner, la posséder, se l’accaparer. Il est accaparé par sa volonté d’accaparer… il est comme un animal de ferme, comme un animal en ferme, enfermé. Finalement comme son frère, non à l’état de citoyen, mais comme un cochon… D’ailleurs, je dis son frère », alors qu’il n’a même pas reconnu son frère… commun ». Il dit à son père ton fils que voilà » Luc 15,30 … ton fils… » et non mon frère… ». Il n’a pas été lui-même frère… il n’a pas été au plus profond de lui-même. Jésus aussi disait éloigne de moi cette coupe » … qui était pourtant pour la multitude » … Partager la coupe, partager nos droits, nos possibles sera toujours une exigence… Questions pour approfondir Comment considérons-nous nos droits ? Puissance ou possibilité ? Quelles sont les exigences du côté du droit qui apparaissent aujourd’hui dans notre société pour viser le bien commun ? Est-ce qu’elles génèrent de l’épuisement ou de l’énergie ? Du désengagement ou de la foi en la vie ? Un extrait de Plaidoyer pour un nouvel engagement chrétien », p. 114 Comme les invités au festin de la parabole Luc 14,15-24 nous sommes conviés à participer à quelque chose de plus grand que nous – et ce quelque chose » qui est en cours, attend notre implication généreuse pour grandir et se ramifier encore. 2e Axe les réseaux sociaux » versus l’émancipation de l’individu » Aujourd’hui, on peut s’interroger sur l’utilisation des nouvelles technologies et l’émancipation des individus, l’émancipation de leur humanité, de leur connaissance, de leur liberté qu’elles sont censées améliorer… La situation Il ne s’agit pas de s’opposer à ces nouvelles technologies. Internet, réseaux sociaux, intelligence artificielle… personne ne peut y échapper ! Ce serait un déni de la réalité. De plus, heureusement qu’elles sont là ! Exemples En transmettant rapidement les informations, elles nous aident à lutter contre certaines maladies. Elles nous aident à dénoncer rapidement et efficacement les violations des droits de l’homme Amnesty ou d’autres peuvent se mobiliser en faveur d’un homme menacé ou d’une cause. L’affaire Weinstein et les réseaux sociaux ont libéré la parole des femmes sur le harcèlement. Ils ont contribué à favoriser le droit des femmes à être respectées, à être protégées contre les prédateurs. Ces nouvelles technologies nous aident à organiser une mobilisation pour renverser une dictature elles ont bien servi lors des révolutions arabes. Et évidemment, au quotidien, elles nous aident à garder le contact avec des personnes éloignées… A l’inverse, nous pouvons questionner l’usage de ces nouvelles technologies si efficaces ». Favorisent-elles l’émancipation de l’individu quand on apprend que les analyses marketing nous poussent à ne fréquenter que ceux qui nous ressemblent, que ceux que l’on a envie de rencontrer, ceux qui pensent et vivent comme nous… Est-ce que Internet n’est pas en train d’associer l’universalité des liens avec l’indépendance complète des acteurs ? Est-ce compatible ? Ces nouvelles technologies favorisent-elles l’émancipation de l’individu quand elles nous poussent à consommer, quand elles créent en nous de la dépendance et non de l’autonomie ? Lorsque des grandes firmes contrôlent ces nouvelles technologies et ont le monopole » du marché, sont-elles encore respectueuses d’une politique de libre !!! » échange ? Lorsque ces grandes firmes nous mettent au cœur de la société par leurs réseaux sociaux, ne sommes-nous pas devenus les play-mobiles, les jouets de leur jeu, autrement dit… hors-jeu de la société ? De plus, ces nouvelles technologies ne respectent pas l’environnement. Leur fabrication nécessite une consommation exponentielle de métaux précieux au prix de la vie d’enfants ou d’adultes exposés à des substances nocives… D’ailleurs, 95 % des territoires où se logent ces matériaux précieux sont maintenant détenus par la Chine qui n’a pas la même notion que nous des droits de l’homme… Si ces nouvelles technologies nous permettent de communiquer avec ceux qui sont loin, respectent-elles pour autant à la fois les populations lointaines, et les impératifs écologiques ? Nous pouvons aussi parler de la gouvernance par les nombres… qui soumet les lois à un calcul d’utilité chiffré et qui structure désormais notre vision du monde déficit budgétaire, ratio d’endettement, taux de croissance sont devenus l’horizon privilégié du politique, fidèle au rêve de l’harmonie par le calcul » nous rappelle Alain Supiot, dans La gouvernance par les nombres, Paris, Fayard, 2015. Il n’y aurait plus d’orientations majeures prises par des gouvernements politiques mais simplement des mécanismes d’ajustement en fonction d’indicateurs qui déterminent par des algorithmes la marche à suivre. voir Plaidoyer pour un nouvel engagement chrétien, p. 8. On ne serait plus dans la démocratie mais dans l’algo-cratie, le pouvoir des algorithmes. Deux interrogations… Interrogation sur la possibilité délaborer une pensée avec ces nouvelles technologies… est-ce qu’elles nous aident à élaborer une intelligence collective ? Est-ce que les réseaux sociaux nous aident à penser, ou bien ne sont-ils que le reflet d’une émotion collective ? Avons-nous encore de véritables espaces publics, de véritables lieux pour penser, développer, argumenter une réflexion et la rendre ainsi acceptable par tous ? Avons-nous encore des espaces, non pour réagir immédiatement, mais pour agir en élaborant une pensée, pour prendre de la distance par rapport aux faits bruts que nous diffusent les médias ? Quels sont nos véritables espaces de médiation, d’élaboration, d’élargissement du regard, nécessaires à tout choix qui se voudrait raisonnable ? Interrogation aussi sur les sommes de données accessibles à tous… À croire qu’elles nous sont données pour qu’on n’ait plus besoin de choisir. Tout est donné, tout nous est calculé, tout est décidé ! Enfin, nous sommes libérés de la lourdeur de décider ! Quel bonheur, quel confort ! Plus besoin de décider… Ce progrès de l’accessibilité des données permet-il l’émancipation de l’homme ? Est-ce que la liberté de devoir toujours tout choisir sa religion, son sexe, ses enfants n’est pas trop lourde à supporter, d’où la mise en place de multiples calculs nous évitant ainsi de devoir choisir, décider… Avant, nous étions confrontés à lautomatisme de la tradition, de la culture. Tout était décidé à l’avance. Maintenant, avec les nouvelles technologies, on croit avoir dépassé ça… Mais, en fait, on se laisse guider, souvent inconsciemment, par l’automatisme des nouvelles technologies. Nous sommes passés de l’automatisme de la tradition à l’automatisme de la technologie. Celle-ci calcule et prend des décisions fondées sur des théories mathématiques de probabilité, de statistiques appliquées à la prévoyance sociale pour évaluer les risques… comme le font les assurances ou les banques…. Tout est calculé pour gagner de l’argent et du temps… au risque de décider de ne rien vivre… A croire que le quantitatif pourrait un jour remplacer le qualitatif… A croire que la joie se calcule… A croire que la tâche du dialogue collectif n’apporte aucune joie… A croire qu’il faut se libérer de ce qui pourrait faire toute notre humanité… Face à l’injonction ou l’illusion du décider tout seul », qui peut conduire à des réactions violentes, votes extrêmes ou autres, quels sont les espaces de prise de distance et d’élaboration collective pour exercer une liberté de choix qui soit informée, nourrie, mûrie par l’échange avec d’autres, qui fait prendre du recul et permet d’exercer notre raison ? Écoute de la Parole Actes 2,6 ils étaient tous profondément surpris, car chacun d’eux entendait les croyants parler dans sa propre langue. Ils étaient remplis d’étonnement et d’admiration, et disaient ces gens qui parlent, ne sont-ils pas tous galiléens ? Comment se fait-il alors que chacun de nous les entendent parler dans sa langue maternelle ». Peu importe les moyens qu’on utilise…, Luc semble nous inviter à parler une langue maternelle. Avoir une langue maternelle, c’est peut-être avoir une langue de douceur, une langue qui donne naissance, une langue qui pourra faire naître de l’humanité… Avoir une langue maternelle, c’est peut-être avoir une langue qui tâtonne, qui frôle et qui va toucher presque » des vérités profondes en l’autre… sans les saisir, sans les abîmer. Avoir une langue maternelle, c’est peut-être avoir une langue qui donne à chacun la possibilité d’être là, parmi nous. C’est peut-être avoir une langue qui ne prend pas la parole, mais qui fait passer la parole, qui offre la parole. Avoir une langue maternelle, c’est peut-être parler en silence… un silence qui pourra accueillir toute foi, toute foi en la vie ; … c’est peut-être déposer un silence qui permettra aux personnes de retrouver au fond d’elles-mêmes la Parole qui les a faites… Questions pour approfondir Avec qui choisissons-nous de nous relier ? Qui nous relie ? Comment sommes-nous reliés ? Pourquoi nous relier ? Comment faire de la médiation ? Comment élaborer des choix ensemble ? Qu’est-ce que cette expérience de médiation fait naître en nous et autour de nous ? Un extrait de Plaidoyer pour un nouvel engagement chrétien », p. 76 Si la foi, tout comme la raison, se communique et cherche à se transmettre, elle a besoin de la médiation du langage, un langage qui se partage et évolue relativement » à ceux à qui l’on s’adresse. » 3e Axe Comment voulez-vous gouverner un pays où il existe plus de 300 sortes de fromages ? » C’est le problème de la démocratie !! Tout le monde la réclame, mais personne ne sait vraiment comment la faire fonctionner… Comment gouverner 300 sortes de fromages ? Comment associer le chèvre chaud comme le corse !… avec un fromage froid comme le bleu d’Auvergne, avec au milieu de la cancoillotte dégoulinante, à croire qu’elle est multiculturelle ? On ne parlera pas du babybel sans goût ! La difficulté est de réintégrer les questions particulières dans un cadre d’ensemble, de les hiérarchiser, de les articuler, de définir des compromis acceptables entre des exigences contradictoires avec divers modes de décisions… Cela suppose un travail de remontée remonter à la source de ces questions. L’intérêt personnel ou l’intérêt de tous ? L’efficacité… ou la reconnaissance de chacun ? Une rentabilité sans justice ou une idéologie sans faisabilité ? Comment décider du collectif à partir de volontés particulières ? À l’âge pré-démocratique, il s’agissait de protester depuis la place publique et de laisser les gouvernants trouver les réponses au palais… Aujourd’hui, en démocratie, c’est le pouvoir du peuple, on fait peuple quand on est à la fois du côté de la protestation, à la fois du côté de la décision au nom du peuple tout entier. Agir au nom du peuple, c’est agir au nom de tous et de chacun… Pas seulement de tous, de la majorité, sinon on détruit le chacun, certaine minorité… Et pas seulement au nom de chacun, sinon c’est la loi de la jungle. Comment alors gouverner ? Observons… Premier moyen uniquement par le gouvernement en place, par l’exécutif… Or, pour gouverner, il faut le trépied pouvoir/autorité/force militaire et économique. Hollande avait le pouvoir, mais pas d’autorité. Le Pape François a de l’autorité mais pas de force militaire ou économique… Deuxième moyen pour gouverner… les experts… qui ont les données et peuvent tout calculer… Or, le réel ne se limite pas aux chiffres. On ne gouverne pas un pays comme une entreprise. Un pays a une culture, une tradition, des mœurs… le réel est plus complexe que des chiffres. Un pays a une histoire, un sens… or, le sens n’est jamais prédéterminé, calculable à l’avance. Le sens, l’orientation sont décidés et pas seulement calculés. La cohérence logique qui peut se calculer ne peut remplacer la cohérence narrative qui se veut sensée. Le sens de tous et de chacun dépasse les calculs. Comme la dignité de l’homme, elle n’a pas à être justifiée. L’homme n’est pas un moyen mais une fin en soi. Troisième moyen par la rue, les syndicats… Or, la démocratie c’est le pouvoir du peuple. Ce n’est ni le pouvoir de la rue, ni le pouvoir de la majorité. Victor Hugo disait souvent la foule trahit le peuple ». Tocqueville, qui admirait la démocratie, le meilleur régime, nous avertissait en se méfiant de la tyrannie de la majorité. La majorité ne respecte pas forcément les minorités. Cependant, et heureusement, la société a le droit de se faire entendre ! Nous sommes dans un État de droit ! On a la liberté d’expression ! Mais les individus sont tellement isolés les uns des autres… comment les entendre ? Quatrième moyen la participation politique locale. Dans des collectifs, des conseils de quartiers, des instances de médiation, ces lieux de participation prennent de l’ampleur et permettent une élaboration plus collective de réflexions. Il s’agit d’élaborer un point de vue général et non individuel. C’est un niveau intermédiaire entre le gouvernement et chaque individu. La politique ne se joue pas qu’au niveau national. Elle se bâtit aussi au plus petit niveau, sur des questions qui ne sont pas forcément dans le débat public. Pourtant ces questions influencent les votes… Les votes extrémistes s’arriment à des frustrations d’habitants qui se retrouvent seuls dans une situation difficile ex pannes d’ascenseur, présence de jeunes dans les halls perçue comme menaçante, voitures brûlées…. Le décalage avec les discours politiques tenus par une catégorie de population qui n’imagine pas ce qu’ils vivent au quotidien leur fait violence. Mais les modalités de cette participation sont difficiles à trouver, pour qu’elle soit réelle et non alibi ». Par conséquent, on peut s’interroger comment contribuer politiquement à l’élaboration de l’intérêt général ? Faut-il faire pression sur nos élus ? Faut-il pousser les législateurs à produire des lois finalement inapplicables ? Confier les décisions aux experts ? Faire que les citoyens deviennent experts ? Y a-t-il d’autres moyens d’élaborer des lois et faire mûrir les orientations à prendre ? Écoute de la Parole Marc 10, 32-45 Jacques et Jean demandent à Jésus d’occuper des places de pouvoir, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche… il est bien question de pouvoir… ! Mais alors qu’on imaginerait bien et qu’on aimerait bien peut-être ! que Jésus les remette à leur place, il prend au sérieux leur demande, sans la disqualifier. Pour Jésus, il n’est jamais question de défaite quand les choses ne coïncident pas vraiment. Jésus commence par les écouter vraiment. Il n’entend pas seulement leur désir de pouvoir. Il entend bien plus… Il entend ce qu’il y derrière leur cœur… il va entendre leur désir de proximité. Il prend au sérieux leur demande. Et à ce moment-là, le temps s’accomplit, un kairos » s’accomplit. Le temps accompli, c’est un temps où rien est fini, où tout peut commencer, où tout peut recommencer, tout peut être traversé. À partir de cette écoute, Jésus ne va pas leur attribuer une place… une place à droite ou une place à gauche… Au contraire, il va les déplacer… À partir d’une demande qui paraît être du ressort de l’individuel ce que leur reprochent bien les autres disciples !, Jésus va les tirer vers autre chose, vers la coupe pour la multitude. Il les interroge pouvez-vous boire à cette coupe ? Il leur fait confiance oui, vous le pouvez. Jésus croit en eux. Il croit que quelque chose de bon en eux pourra advenir. Jésus a foi en la vie. Il a foi en une évolution, en une création patiente et collective. De même pour les dix autres disciples qui se mirent à s’indigner, en sentant cette injustice qui leur est faite. De l’impossible est en eux, de l’impossible les envahit. Quelque chose ne passe pas ! Et pourtant… Jésus fait une brèche dans cette indignation, dans leur impossible. Celui qui veut grandir parmi vous sera votre serviteur ». Jésus fait une brèche. Jésus se fait proche de nous pour faire naître du possible quand les choses nous paraissent impossibles. Questions pour approfondir Quels sont nos lieux de discussion, nos espaces publics pour dialoguer ? Avec qui ? Sont-ils des lieux de confrontation d’intérêts ? ou des lieux de vérité, des moments d’accomplissement, des moments favorables à l’ouverture ? Comment l’Évangile retourne-t-il mon regard ? Comment l’Évangile m’aide-t-il à voir du possible dans ce qui semble impossible, une brèche dans ce qui semble définitivement fermé ? Un extrait de Plaidoyer pour un nouvel engagement chrétien », p. 93 Ce défi requiert d’inventer de nouvelles façons de vivre en commun, susceptibles de dépasser, sans pour autant nier, les différences d’appartenances et de convictions qui caractérisent notre société plurielle aussi semble-t-il essentiel, pour y parvenir, d’enrayer la spirale d’accélération dans laquelle nous sommes pris, afin de nous dégager plus d’espace et de temps pour réfléchir à ce que nous voulons réellement faire ensemble, et commencer à le mettre en œuvre » 4e Axe Les périphéries » versus les centres de décisions » Nous choisissons ce thème car certains se sentent abandonnés. Les élections récentes au suffrage universel nous l’ont bien montré. Le FN n’est pas passé. Faut-il pour autant tourner la page ? La difficulté La fracture n’oppose plus la gauche à la droite ou les urbains aux ruraux. La fracture oppose une France d’en haut où tout peut se décider… et une France d’en bas qui n’a pas le choix, qui vit comme elle peut, là où elle peut. Il y a une France où il est encore possible de choisir son lieu de vie, son emploi, ses loisirs, ses modes d’informations. Et il y a une France d’en bas, contrainte de vivre là où on lui a enfin attribué un logement, contrainte d’accepter un travail peu valorisant, loin de chez elle, à des horaires pas faciles pour vivre en famille et où les enfants n’ont évidemment pas le choix de leurs filières scolaires. Pour les ouvriers, employés, la mondialisation est bien souvent perçue comme une menace. Pour les cadres, la mondialisation est bien souvent perçue comme une opportunité… Pour certains, la France doit s’ouvrir au monde ! Pour d’autres, elle doit s’en protéger !!! Que faire quand on voit à la fois des classes dominantes croire à la pertinence du modèle économique et social mondialisé, mais aussi des classes rester à l’écart de toutes ces zones d’emplois actives, répondant au marché mondial, ayant leur place au sein de la mondialisation ? Que faire quand on voit que la mondialisation fonctionne bien ! Les 2/3 du PIB sont produits dans les grandes villes. Comment ne pas bénir la mondialisation économique et son ouverture aux frontières ? Les grandes villes se spécialisent de plus en plus dans les secteurs économiques les mieux intégrés à l’économie mondiale. Elles gagnent alors un contenu décisionnel de plus en plus élevé. Cela génère le plus souvent l’emploi de personnes très qualifiées, mais aussi de nombreux espaces d’inégalités. On a beaucoup valorisé l’idée de créer sa propre entreprise ou avoir le statut d’auto-entrepreneur… Souvent, ce sont des personnes au chômage de longue durée qui s’y sont résolues. Maîtrisant un savoir-faire, elles doivent aussi assurer la gestion administrative, la prospection commerciale, la relation clientèle, sans en avoir l’habitude, ni les compétences. Elles sont de fait fragilisées puisqu’on leur demande beaucoup plus qu’aux autres. Mais la réussite de quelques-uns, très médiatisée, laisse penser que si on veut, on peut » et accrédite l’idée que si les pauvres ne s’en sortent pas, c’est leur responsabilité… De plus, les banlieues ont changé de fonction. Hier dévolus à l’accueil des salariés et d’ouvriers intégrés à l’économie locale, ces espaces sont devenus des quartiers de logements sociaux où vivent de nombreuses personnes sans emploi ou en emploi très fragmenté temps partiel, occasionnel, aléatoire. Certains sont donc devenus de fait » hors société alors qu’ils font partie de notre société …! La question n’est donc pas de savoir si le modèle de la centralité, où tout se décide, est pertinent économiquement ou non. La question est de savoir si ce modèle de la centralité fait ou non société. Comment trouver un terrain d’entente entre les catégories populaires qui supportent le poids du chômage, la précarité sociale, et celles qui au contraire, ont très bien trouvé leur place dans ce nouveau mode de vie mondialisé ? Est-ce que le rôle de la France d’en haut doit se limiter à redistribuer un minimum de ressources vers des territoires condamnés, vers les populations inutiles… Pardon… vues » comme inutiles ? De même sur le plan culturel, l’ouverture à l’autre… Les couches supérieures sont celles qui sont les plus ouvertes sur la question de l’immigration. Cela n’est pas surprenant puisque ces catégories sont celles qui ont les moyens financiers de mettre une frontière avec l’autre, celles qui peuvent réaliser des choix résidentiels et scolaires qui leur permettent d’échapper au vivre ensemble Véritablement !!!! C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elles valorisent l’enrichissement dû à la rencontre de l’autre stages à l’étranger de leurs enfants étudiants ou vacances découvertes passionnantes!. Ces couches supérieures sont certainement capables de théoriser la complexité du rapport à l’autre…Mais la question, quant à l’accueil des réfugiés, n’est-elle pas de le vivre ? À l’inverse, les catégories populaires vivent déjà depuis longtemps le rapport à l’autre dans le quotidien et sentent très bien qu’il est ambivalent… Il peut être fraternel comme il peut être conflictuel… On peut être raciste le matin et fraternel l’après-midi au bistro. Le rapport à l’autre est d’autant plus difficile qu’il apparaît comme une menace Ils vont prendre nos emplois, nos logements… ». L’arrivée de l’autre est d’autant plus menaçante quand on se sent en minorité… Alors quand on a les moyens de l’évitement scolaire, résidentiel…, peut-on accuser, ceux qui n’ont pas les moyens, de repli, de fermeture ? Dans ce monde de l’hyper-mobilité, de l’hyper-flexibilité, qui exige de suivre les emplois où ils se trouvent, comment entendre ceux qui n’ont pas assez d’autres sécurités pour quitter maison et environnements sociaux et familiaux stabilisants ? Saurons-nous plutôt traduire tous ces ressentiments et ces cris d’injustice, non pas en idéologie violente, mais en volonté politique, en demande de justice ? Saurons-nous apprendre à décider ensemble avec les talents de tous et de chacun, et comme le dit Etienne Grieu, sans réduire l’espace du débat à ceux qui savent défendre leur point de vue » ? Écoute de la Parole Marc 4, 35 Jésus leur dit passons sur l’autre rive » Quittant la foule, ils emmènent Jésus dans la barque où il se trouvait et il y avait d’autres barques avec lui. » Jésus passe sur l’autre rive, il va traverser les tourbillons de vent, apaiser les révoltes, libérer ceux qui se sentent prisonniers, rejoindre les lieux où la vie ne semble plus être là. Comme le dit saint Paul, il va aller faire exister ce qui n’existe pas encore ». Peut-être qu’il nous appelle à être proches des bontés infinies qui semblent malheureusement éteintes. Elles sont souvent éteintes car nous avons les yeux fermés. Elles ne sont pas écoutées souvent parce que non calculables… Partir à l’écoute de ce qui fait l’authenticité des gens c’est aller à la rencontre de l’autre, c’est partager ce que chacun, l’un et l’autre, vit, sait, et espère. Certes, partir c’est se livrer à l’inconnu, à l’imprévu… mais surtout à l’infinité des possibles. Passer sur l’autre rive, s’ouvrir à l’autre, c’est se laisser bousculer par toute l’étrangeté de l’autre, celle qu’on n’a pas choisie, celle dont on n’a pas du tout envie. L’ouverture à l’autre n’est jamais une donnée spontanée, naturelle, comme désirer une place au soleil. L’ouverture à autrui ne relève pas de l’élémentaire, mais de l’humanité, d’une humanité encore et toujours à créer, si nous la voulons… comme notre Père. Passer sur l’autre rive, c’est aussi un appel à faire alliance. L’alliance dans la bible est un principe de vie. C’est la non possibilité d’indifférence » … on ne peut pas être chrétien par politesse. Cette alliance, cette non possibilité d’indifférence » est principe de vie, principe d’humanité. Car l’humanité ne se trouve ni chez l’un, ni chez l’autre, mais bien entre » les uns et les autres. L’humanité n’appartient à personne. Elle n’est pas l’ un », mais le commun », l’ un à plusieurs ». Questions pour approfondir Périphérie, centralité comment nous situons-nous ? Comment sommes-nous pris dans ce mouvement ? Percevons-nous la clameur des gens à la périphérie ? Que nous révèle-t-elle de leur authenticité et de notre commune humanité ? À son écoute, y trouvons-nous un appel à faire peuple » de manière innovante ? Un extrait de Grieu, Projet, février 2015 Redonner leur place aux oubliés, l’expérience de Diaconia Au total, ce souci prioritaire des membres oubliés redonne vigueur au jeu démocratique. Il le rouvre contre la tentation – constante – de réduire l’espace du débat à ceux qui savent défendre leur point de vue. Il le conforte, parce que celui-ci ne peut que gagner à voir davantage d’acteurs entrer dans le jeu. » Un extrait de Plaidoyer pour un nouvel engagement chrétien », p. 103 le scandale du Dieu crucifié continue d’avoir lieu dans l’indifférence quasi générale que suscitent la clameur des plus pauvres et celle de ces êtres vivants qui atteignent chaque jour silencieusement les rives de l’extinction. »
Icis'introduit une exigence centrale du Sermon sur la montagne : le refus de la violence. La non-violence évangélique n'est pas le refus du conflit (car comment faire régner la justice sans entrer
L’humanité connaît, à diverses échelles, des déni à la panique, des explications de leurs causes à la mise en place du secours aux victimes politiques, scientifiques, journalistes et, de manière amplifiée par Internet, chacun de nous, présentent un véritable arc-en-ciel de réactions à la crise. On pensera à la pandémie de la Covid-19 qui agite les réseaux sociaux et les médias ; mais aussi à la terrible invasion de locustes qui a frappé au même moment l’Afrique de l’Est et l’Inde, ou à la famine que connaît de vouloir discerner des causes spécifiques de tels drames mène à la quête de coupables » à blâmer Éclipse solaire que fait donc le gouvernement ? » Sans oublier les thèses de complots ourdis par des forces aussi obscures que puissantes – si secrètes que des milliers d’internautes savent » qu’elles existent. Néanmoins, l’aspect soudain et démesuré de maux effrayants vient heurter notre idée d’un monde bien ordonné ; et, pour les croyants, celle de la providence d’un Dieu réagir aux catastrophes naturelles ?Le livre de Joël, une clé de lectureUn petit livre de la Bible fonde son propos sur une double catastrophe naturelle celui du prophète Joël, qui voit la conjonction d’une sécheresse et d’une invasion de locustes frapper le royaume de Juda. Un événement d’une telle ampleur qu’il la présente de manière comparable à la huitième plaie d’Égypte, au temps de l’Exode]. En effet, la formulation de Jl … tel qu’il n’y en a jamais eu et qu’il n’y en aura plus » ressemble singulièrement à Ex … il y avait une masse de criquets telle qu’il n’y en avait jamais eu et qu’il n’y en aurait plus jamais par la suite. ».Comment le prophète réagit-il à ce double fléau ?Le signe d’une rupture d’avec DieuIl est intéressant de noter que Joël n’évoque pas seulement le problème de la famine, mais aussi le fait que la dévastation des cultures rend impossible le culte de Dieu Offrandes et libations ont disparu de la maison du Seigneur ; les prêtres, officiants du Seigneur, sont en deuil. » Jl NBSJoël lit la catastrophe comme un signe de rupture d’avec le Seigneur. En effet, la sécheresse et les invasions de locustes sont prédites par la Tora comme des effets de l’infidélité du peuple à l’alliance que Dieu a scellée avec lui Dt et 28.Joël lit la catastrophe comme un signe de rupture d’avec le SeigneurL’occasion d’un retour à DieuLa réaction du prophète consiste à enjoindre le peuple, sous la direction des prêtres, à revenir au de l’organisation formelle du deuil national, Joël appelle à un changement intérieur Ne déchirez pas vos vêtements, mais votre cœur, et revenez au Seigneur, votre Dieu ! » Jl fondement de la démarche repose sur la grâce et la bonté du Seigneur, en écho à la formidable révélation accordée à Moïse à la suite de la révolte du veau d’or Ex relatif des explicationsIl est frappant que Joël – à la différence de bien d’autres prophètes – ne dénonce pas de faute particulière de la part des Judéens il n’est question ni d’idolâtrie ni d’injustice sociale, par contexte montre d’ailleurs plutôt un culte pratiqué selon les règles de la loi. Non qu’aucun péché n’ait été commis, mais Joël est moins intéressé par le détail des causes du problème que par la nécessité d’une réconciliation avec Dieu et d’une restauration de l’alliance mise en est moins intéressé par le détail des causes du problème que par la nécessité d’une réconciliation avec Dieu et d’une restauration de l’alliance mise en périlÉchos dans d’autres passages bibliquesLa manière dont Joël appréhende les catastrophes naturelles trouve des parallèles ailleurs dans les peut penser aux épreuves de Job, pour lesquelles ce juste souffrant recevra une révélation nouvelle de Dieu, coupant court à ses exigences d’explication et condamnant en même temps la théologie de rétribution immédiate de ses Jésus, évoquant les dix-huit personnes écrasées par la chute d’une tour à Siloé, réfute toute explication de causalité et appelle ses auditeurs à revenir à Dieu Pensez-vous qu’elles aient été plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Non, je vous le dis. Mais si vous ne changez pas radicalement, vous disparaîtrez tous pareillement. » Lc évoquant les dix-huit personnes écrasées par la chute d’une tour à Siloé, réfute toute explication de causalitéComprendre le tableau généralLa vision biblique de l’histoire du monde est qu’à la suite de la création – originellement bonne – une rupture historique entre l’être humain et Dieu, communément appelée la Chute », a entraîné toute une série de conséquences néfastes dont nous héritons aujourd’hui. Le monde est soumis à la vanité », comme l’explique Paul aux chrétiens de Rome Rm même hors du contexte de l’Ancienne Alliance, les malheurs qui frappent le monde peuvent être compris comme les effets de la Chute. Et, à ce niveau, il est vain de toujours chercher telle faute ou telle raison particulière aux catastrophes. Non qu’on ne puisse pas repérer certains enchaînements causals spécifiques ; mais ils ne doivent pas nous obnubiler, couvrant de leur nuages la vision globale d’un monde malade et détraqué en besoin de rédemption. la Chute », a entraîné toute une série de conséquences néfastes dont nous héritons aujourd’huiPistes d’application nous tourner et tourner notre prochain vers DieuEn refusant de restreindre notre rapport aux drames de l’existence à des explications – qui peuvent nous égarer dans une vision schématique de causes et d’effets – nous pouvons simplement aller en nous-mêmes » comme le dit bellement Jésus du fils prodigue en détresse en Lc plutôt que blâmer tel ou tel supposé coupable d’un malheur, apprenons à revoir nos propres motivations, à nous tourner vers Dieu loin de nos fautes, de nos égarements, de nos vulnérabilité de l’existence et d’un monde soumis aux effets de la Chute nous envoie un memento mori souviens-toi que tu vas mourir qui nous contraint à revisiter notre rapport à l’espérance éternelle. Plutôt que nous ériger en donneurs de leçon – selon quelle science ? celle du café du commerce ? – soyons comme Joël et le Christ, hérauts de la rédemption offerte à l’humanité Soyez réconciliés avec Dieu ! » 2 Co la tempête des colères obscures et dans l’agitation des peurs, soyons des lumières pointant vers l’espérance que nous ériger en donneurs de leçon – selon quelle science ? celle du café du commerce ? – soyons comme Joël et le Christ, hérauts de la rédemption offerte à l’humanité Noussommes confronté à l'injustice tous les jours: Une augmentation de salaire promise qui ne vient pas, un accident de la route du à l'inattention d'un con Parfois, une goutte suffit à faire déborder le vase... Photo DR L'injustice nous hérisse le poil. Elle nous choque, elle nous fâche, elle nous fait sortir de nos gonds. Elle peut même changer du tout au tout notre comportement — sous le coup de l'émotion — si l'on en est directement victime. Souvenez-vous, par exemple, de la fois où vous n'avez pas décroché le poste sur lequel vous postuliez vous en avez hurlé, puis vous vous êtes montré particulièrement injuste à l'égard des principaux concernés le jury de sélection, les autres candidats, etc., ne serait-ce que par vos pensées vengeresses qui ont dû siffler à leurs oreilles. Vous voyez bien. C'est d'ailleurs ce qui fait toute le force de l'injustice elle est contagieuse, terriblement contagieuse. D'où la question suivante y a-t-il un moyen pour ne pas trop souffrir d'une injustice qui nous est faite? Ou à tout le moins, pour ne pas nous montrer injustes à notre tour envers d'innocentes personnes ex. les autres candidats, etc.? Découvrez mes précédents billets Mon groupe LinkedIn Ma page Facebook Mon compte Twitter La bonne nouvelle du jour, c'est que je crois avoir trouvé la réponse à cette interrogation existentielle. Si, si... Dans une étude intitulée Generalized negative reciprocity in the dictator game How to interrupt the chain of unfairness, laquelle est le fruit du travail de Sabrina Strang, chercheuse en neuroscience à l'Université de Lübeck Allemagne; Xenia Grote, directrice de recherche du Centre de neuroscience et d'économie de l'Université de Bonn Allemagne, assistée de la doctorante Katarina Kuss; Soyoung Park, professeure de psychologie cognitive à l'Université de Lübeck; et Bernd Weber, professeur de neuroscience à l'Université de Bonn. Regardons ensemble de quoi il s'agit... Les cinq chercheurs se sont intéressé au phénomène de la contagion de l'injustice des études montrent en effet que nous avons la fâcheuse tendance de nous montrer injuste avec ceux qui nous entourent dès lors que nous sommes victimes d'un injustice, même si ceux-là n'ont rien à voir avec ce qui nous arrive. Par exemple, s'il nous arrive de nous faire avoir lors d'un achat, nous allons en général ressentir le besoin immédiat de faire subir la même chose à autrui si l'occasion nous en est donnée. Leur idée identifier un moyen de contrer cette envie qui semble a priori plus forte que nous. Pour ce faire, ils ont procédé à deux expériences, où les participants étaient invités à jouer au jeu du dictateur. Un jeu très simple le joueur A dispose d'un montant d'argent et est invité de partager celui-ci avec le joueur B, si le coeur lui en dit ; puis, le joueur B est invité à partager avec le joueur C la somme éventuelle qu'il a reçue du joueur A, là encore, si le coeur lui en dit; et c'est tout. À noter que les chercheurs avaient apporté une modification à la règle du jeu classique. Dans le cas présent, le joueur A n'existait pas en vrai, pas plus que le joueur C > Un juste partage. Certains joueurs B recevaient un certain montant d'argent qui leur était présenté comme un partage équitable puisqu'on leur disait que le joueur A avait effectué un partage 50/50. > Un partage injuste. Les autres joueurs B recevaient un certain montant d'argent qui leur était présenté comme un partage de toute évidence inéquitable puisqu'on leur disait que le joueur A avait effectué un partage 75/25. L'intérêt de cette modification est évident cela permet de voir comment les gens réagissent à l'injustice. Enfin, les chercheurs avaient demandé aux participants de bien vouloir remplir une tâche particulière, juste avant de faire leur choix concernant un éventuel versement d'argent pour le joueur C > Attendre. Certains ont dû patienter pendant trois minutes, sans rien faire d'autre; > Écrire. D'autres ont dû décrire dans un texte rédigé à la main une image quelconque qui leur était soumise. > Écrire pour autrui. D'autres encore ont dû écrire un courrier à la main à l'attention du joueur A, sachant que celui-ci lui serait remis; > Écrire pour soi. Les derniers ont dû écrire un courrier à la main à l'attention du joueur A, sachant que celui-ci ne lui serait pas remis. Résultat? Tenez-vous bien > Le double intérêt d'écrire pour autrui. Ceux qui ont écrit pour autrui au sujet de l'injustice qu'ils venaient de subir ont été les seuls à vraiment réussir à réguler leurs émotions en un court laps de temps. De surcroît, les mêmes participants ont été ceux qui se sont montrés les plus justes envers le joueur C. Autrement dit, il suffit de prendre quelques instants pour rédiger à la main quelques mots adressés à autrui pour vite récupérer émotionnellement du coup dur ainsi que pour ne pas sombrer dans le cercle vicieux de l'injustice. Oui, vous avez bien lu il suffit d'une feuille de papier, d'un stylo et d'un bref moment à soi pour partager avec quelqu'un d'autre tout ce que l'on a sur le coeur pour mettre fin à l'injustice. Incroyable, mais vrai. L'injustice est pénible à vivre, mais il ne dépend finalement que de nous pour l'annihiler. Dès lors qu'on en est personnellement victime, il convient de se retirer et de projeter toutes les émotions qui nous traversent sur une feuille de papier dans l'optique de partager tout ça avec quelqu'un d'autre, le coupable comme l'ami ou le collègue. Cela suffit à nous calmer et à nous ôter le réflexe de nous montrer injustes à notre tour à l'égard de ceux qui sont autour de nous à l'instant présent», notent les chercheurs dans leur étude. Que retenir de tout cela? Ceci, je pense > Qui entend surmonter l'injustice qu'il vient de subir se doit de la détruire à l'aide de... sa meilleure plume! Il lui faut se munir d'une feuille de papier et d'un stylo, puis s'isoler un instant pour décrire à la personne qui occupe ses pensées le coupable comme l'ami ou le collègue la blessure qu'on lui a infligée. Ce faisant, ses nerfs ne seront plus à fleur de peau, ses battements de coeur s'apaiseront et ses idées se feront de moins en moins noires. À tel point que la spirale infernale de l'injustice prendra fin, comme par magie l'envie de se venger sur la première personne qui passera sera aussitôt supprimée. En passant, l'écrivain français Georges Bernanos a dit dans Les Grands cimetières sous la lune Le spectacle de l'injustice m'accable, mais c'est probablement parce qu'il éveille en moi la conscience de la part d'injustice dont je suis capable». Découvrez mes précédents billets Mon groupe LinkedIn Ma page Facebook Mon compte Twitter
Toutd’abord, prévenez immédiatement les surveillants de baignade ou les secours (18 ou 112). Veillez à bien garder les yeux sur la victime
Les agressions verbales et physiques sont extrêmement difficiles à gérer, et ce encore plus aux urgences. Le personnel médical est fortement exposé aux comportements agressifs ou violents des patients et ne maîtrise souvent pas, ou peu, les bases de la gestion des conflits et de l’agressivité. L’ARS Agence Régional de Santé, dans un rapport de 2019, signale que les membres du personnel de soin ont été victimes de plus de 19000 cas de violences. Découvrez dans notre article, rédigé à l’aide de notre formateur-consultant en gestion des conflits, Jean-Marc R., quelques conseils pour gérer les conflits en milieu hospitalier, et plus précisément aux urgences. Contents1 Comment gérer l’agressivité des patients aux urgences ? 2 Comment désamorcer une situation de conflit avec un patient ?3 Comment réagir en cas d’agression physique ? Comment gérer son stress ?4 Comment aider une personne victime d’agression physique ?5 Quelle est la typologie des personnes agressives/violentes à l’hôpital ou aux urgences ?6 Quels sont les objectifs d’une formation à la gestion des agressions physiques/ des conflits ? Pour éviter de rentrer dans le conflit avec une personne montrant des signes d’agressivité, la conduite à tenir sera de La prendre en considération, lui signifier qu’elle n’est pas oubliée et qu’on la prendra en charge quoiqu’il arrive Ne pas se montrer soi-même agressif et de ne pas être dans le même registre de langage Ne pas prendre son interlocuteur de haut De pratiquer une écoute active reformuler si besoin, poser des questions, être dans l’empathie L’isoler, si cela est possible. Le fait d’isoler cette personne, de la couper de son public », peut aider le personnel médical à lui parler plus calmement. Elle aura tendance à se montrer moins agressive s’il y a moins de personnes autour d’elle. De même, le fait de parler calmement, de comprendre les raisons de l’énervement d’un individu sont susceptibles de l’aider à se calmer. Au contraire, répondre à l’agressivité par de l’agressivité, hausser la voix ou adopter une posture agressive ne fera qu’exacerber les choses. On prend alors le risque que l’agression verbale se transforme en agression physique. Consultez notre programme de formation à la gestion des agressions à l’hôpital. Pour désamorcer une situation de conflit, on conseillera au personnel de soin de Rester à bonne distance, afin que la personne ne se sente pas provoquée De vérifier l’état émotionnel de l’individu Est-il possible de le raisonner ? Est-il fermé au dialogue ? Porte-t-il de l’attention à ce que je dis ? etc. De vérifier par exemple ses mains ou ses poches pour voir si elle n’a pas d’objets cachés qui pourrait lui servir à attaquer ou à blesser quelqu’un Ne pas surenchérir et penser à se faire remplacer par un collègue plus apte au dialogue si notre énervement atteint un certain seuil De diriger l’individu vers les forces de l’ordre ou les services de sécurité La gestion des agressions verbales, face à un individu qui a perdu son calme, requiert d’être calme soi-même. Un/une soignant/e ayant travaillé toute la journée perdra plus facilement son calme face à des injures qu’une personne qui aura tout juste débuté son service. Dans ce cas, si le risque d’énervement atteint un niveau critique, se faire remplacer est nécessaire. En cas d’agression physique bousculade, coups, etc., la première chose à faire est de prendre la fuite, de mettre de la distance en soi et son agresseur et de se mettre à l’abri. Il est indispensable de tenter de se faire aider par un collègue ou par une personne responsable de la sécurité. Appelez ensuite les forces de l’ordre pour qu’elles puissent prendre en charge l’agresseur. Si la fuite n’est pas possible, il faudra essayer de se protéger et d’essayer de ne pas rendre les coups. Dans le cas où un individu vous agresse physiquement, l’un des moyens de gérer le stress engendré est de contrôler sa respiration pour éviter de perdre le contrôle de soi. Il est également recommandé de la décrire dans sa tête signes distinctifs, physiques, les vêtements qu’elle porte etc.. Cela peut vous permettra d’enregistrer plus facilement une déposition auprès des forces de l’ordre. Le stress engendré par une agression physique peut prendre différentes formes selon chaque individu. On reconnaît généralement trois réponses à cette situation hautement stressante La fuite L’attaque L’inhibition ou la paralysie Si un de vos collègues soignant est victime d’une agression physique, il existe plusieurs cas de figure La première des choses à faire sera d’appeler les forces de l’ordre le 17 afin qu’elles interviennent et maîtrisent l’agresseur Vous pouvez tenter de l’intimider en lui expliquant que la police/les gendarmes sont en route Vous pouvez utiliser un sifflet de défense, à la fois pour prévenir les gens aux alentours ou le faire fuir Si vous vous sentez capable d’agir et de lui porter secours, tentez d’immobiliser l’individu ou de le séparer de sa victime Pour prendre en charge une personne agressée, il convient de La prendre en considération et lui apporter son soutien De l’écouter attentivement Ne pas minimiser les choses dont elle vient d’être victime Lui apporter un soutien psychologique et l’emmener voir les secours Quelle est la typologie des personnes agressives/violentes à l’hôpital ou aux urgences ? Il n’y a pas de typologie » à proprement parlé. Toute personne est susceptible de perdre son calme et de se montrer agressive envers le personnel soignant. Les comportements agressifs peuvent être dus à de nombreux facteurs, comme la frustration ou l’incompréhension liées à l’attente. Certains individus peuvent par exemple se montrer frustrés ou énervés de devoir attendre leur tour très longtemps car ils ne comprennent pas le système d’ordre de priorité traitement des patients selon le critère de gravité. Cela est susceptible d’être renforcé par un sentiment de peur ou de gravité, lié au problème qui les a poussés à aller à l’hôpital. Les personnes sous stupéfiants ou sous l’emprise de l’alcool sont généralement celles qui font le plus preuve d’agressivité à l’hôpital. L’usage de ces produits perturbe les fonctions cognitives et les pousse généralement à se focaliser sur l’action immédiate et la réaction que cela provoque, et non sur les conséquences qu’elle peut entraîner. Elles sont donc plus susceptibles de se montrer violentes, tant verbalement insultes, menaces, propos sexistes ou racistes etc. que physiquement. On citera également les personnes instables psychologiquement, souffrant de démence par exemple. La prise en charge de ces individus, par le personnel médical, est plus difficile, étant donné leur manque d’attention ou leur agressivité. Ils requièrent une attention particulière. Quels sont les objectifs d’une formation à la gestion des agressions physiques/ des conflits ? Notre organisme de formation, le CNFCE, propose de nombreuses formations en gestion de conflits et en gestion des agressions verbales et physiques. Ces formations ont pour objectifs d’aider les stagiaires à savoir comment Communiquer avec un individu agressif en respectant les bonnes pratiques de la proxémie Agir en cas de contact physique apprentissage de notions de self-défense Se protéger et protéger un collègue Appréhender le déroulement d’un procès-verbal avec les forces de l’ordre Nos formations permettront d’adopter une réflexion théorique mais également pratique, avec des mises en situation et des exercices de groupe. Ainsi, vous saurez mieux réagir et adopter la position la plus adaptée à la situation que vous rencontrerez. Ces stages s’adressent à tout type de personnel d’ERP ou d’entreprise. Pour en savoir plus, nous vous invitons à nous contacter directement par téléphone au ou via nos formulaires de contact sur notre site, Sources ARS Cet article vous a plu ? Partagez-le !

Commentréagir face à une trahison ? Rédigé le Mercredi 20 Mars 2019. La question de Anonyme . Bonjour, Comment se comporter avec une personne censée être un ami qui vous trahit dans le travail ? Il s’agit d’un personne qui n’avait pas de travail, que j’ai présenté et qui maintenant récupère des affaires à moi que je travaillais chaque année avec un

13 ans et plus 28 sept. 2009 Auteur Coup de Pouce 13 ans et plus Mon enfant est homosexuel comment réagir? 28 sept. 2009 Pour un parent, apprendre que son enfant est homosexuel est presque toujours un choc. Comment réagir? Quoi dire? Est-il normal d’être inquiet? Témoignages et conseils d’experts pour faire face à la situation. Il est facile de dire que si son enfant était homosexuel, ça ne nous dérangerait pas... tant qu'on ne le vit pas!», soutient Janne Verret, maman de deux garçons, dont l'un est gai. Même si je m'y attendais, ça a été un choc, dit-elle. Ma première réaction a été de m'inquiéter mon fils allait-il réussir à être heureux malgré les préjugés?». Janne avoue également s'être sentie coupable. Je me suis rappelé que mon fils jouait avec des poupées Bout'choux quand il était petit. Mon entourage me disait de ne pas le laisser jouer avec ça, car j'allais en faire une tapette! Quand il m'a annoncé, à l'âge de 15 ans, qu'il était gai, je me suis remise en question. Je me demandais si j'avais fait quelque chose de pas correct», réaction fréquente, selon Laurent McCutcheon, président de Gai Écoute. Souvent, les parents croient que c'est leur faute si leur enfant est gai. Mais il faut savoir que ce n'est pas l'éducation des parents qui détermine l'orientation sexuelle d'un enfant», à l'inconnuAucun parent n'est jamais vraiment préparé à faire face à cette situation. Quand cela arrive, tout ce qu'ils avaient espéré pour leur enfant s'écroule comme un château de cartes », observe Laurent McCutcheon. Selon Michel Dorais, sociologue de la sexualité et professeur à l'Université Laval, la déception est une réaction encore très fréquente, et rares sont les parents qui sautent de joie en apprenant que leur enfant est homosexuel. Ils s'inquiètent de ne jamais avoir de petits-enfants, ou encore de ce que la famille va penser», dit le spécialiste. Il s'agit d'inquiétudes courantes, mais de moins en moins fondées, croit Michel Dorais. À cause notamment du mariage désormais possible entre conjoints de même sexe, de la possibilité d'adopter et de l'image plus présente, par exemple dans les téléséries, d'homosexuels bien intégrés à la société».Pauline Clermont a mis sur pied la Coalition d'aide aux lesbiennes, gais et bisexuels-les de l'Abitibi-Témiscamingue. C'était bien avant d'apprendre que l'un de ses deux fils était homosexuel. J'ai eu la chance de me sensibiliser à l'homosexualité, mais quand mon fils, qui avait 16 ans, m'a confié qu'il était gai, il m'a fallu du temps pour apprivoiser la nouvelle. Même quand on accepte l'orientation de son enfant, on vit dans une société où l'hétérosexualité est la norme. Mon fils a dû vivre avec l'homophobie. Comme parent, on se sent impuissant et c'est difficile à vivre», raconte-t-elle. Quoi dire? Quoi faire?Quand notre fils ou notre fille sort du placard, les émotions se bousculent et une foule d'idées nous traversent l'esprit. Ya-t-il une réaction idéale? Et si oui, laquelle? Il faudrait dire à notre enfant que la seule chose qui compte pour nous, c'est qu'il soit heureux», affirme sans hésiter Laurent McCutcheon. Ce dernier recommande aux parents qui vivent cette situation de demander à leur enfant de leur laisser du temps pour absorber la nouvelle et se faire à l'idée. Il a généralement fallu du temps à l'enfant pour assumer son homosexualité. Il ne peut pas demander à ses parents d'accepter ça instantanément», explique le président de Gai son adolescent lui a annoncé qu'il était gai, Janne Verret a eu la réaction dont tout enfant rêverait. Je lui ai dit que son père et moi, on allait être là pour lui. Je crois que ça l'a rassuré», se rappelle la maman. Mais, ne sachant pas trop comment elle pourrait aider son fils, elle est allée suivre des formations cours de relation d'aide, de psychologie. Maintenant, je suis mieux outillée», son enfantSelon Pauline Clermont, le plus grand défi consiste à aider son enfant à s'accepter, à avoir confiance en lui et à se réapproprier ses projets de vie. Mon fils m'a déjà dit, quand il était ado, qu'il aimerait pouvoir prendre une pilule qui le rendrait hétéro. Quand ton enfant te dit ça, c'est parce qu'il a besoin de toi. Mais, pour un parent, c'est déstabilisant. J'ai moi-même déjà téléphoné à Gai Écoute pour avoir du soutien», admet la parents ont un doute quant à l'orientation sexuelle de leur enfant. Dans une telle situation, doit-on en parler au principal intéressé? Je conseille aux parents de ne pas confronter leur enfant, parce que si celui-ci n'est pas prêt à en parler, il va se refermer, explique Laurent McCutcheon. Je leur suggère plutôt de manifester une ouverture. Si l'enfant se sent en confiance, quand il sera prêt, il va faire son coming out». Bien sûr, tous les parents ne sont pas à l'aise avec l'idée de l'homosexualité. Si c'est notre cas, Michel Dorais recommande de bien nous renseigner. Il existe des livres pour aider les parents d'enfants homosexuels ou en questionnement. Ça vaut la peine de s'informer, car c'est comme ça qu'on met fin aux préjugés», croit-il. À éviterLe sociologue ajoute qu'il faut à tout prix éviter de blâmer notre enfant. Notre enfant ne s'est pas levé un matin en se disant qu'il va devenir gai ou lesbienne. Ce n'est pas un choix. De même, ça ne sert à rien de se demander pourquoi notre enfant est homosexuel ou si c'est notre faute. On évite donc de culpabiliser! Enfin, on arrête de focaliser sur l'orientation sexuelle de notre enfant. Il est et demeurera toujours plus que ça », il a appris que son fils était homosexuel, le conjoint de Janne Verret n'y a pas cru. En fait, il ne voulait pas le croire, dit-elle. Comme notre fils avait déjà eu une blonde, son père se disait qu'il n'était pas vraiment homosexuel». Une réaction tout à fait normale. Il arrive qu'il faille un certain temps aux parents pour apprivoiser la réalité. Le déni est un mécanisme de défense», observe Michel Dorais. Là où il y a un problème, c'est quand des parents veulent amener leur enfant voir un psychologue pour le faire changer d'orientation sexuelle!». Aider son enfant à s'accepter et à s'aimer tel qu'il est, voilà la meilleure chose à faire. Ceci dit, même lorsqu'on a accepté l'homosexualité de notre enfant, certaines situations peuvent venir nous ébranler. Les blagues homophobes, les commentaires de collègues, tout ça peut blesser, admet Pauline Clermont. Pas juste la personne homosexuelle, mais toute sa famille». Moi, j'avoue que je me croyais très ouverte jusqu'au jour où j'ai vu mon fils embrasser son chum la première fois. Ça m'a fait un petit pincement au cœur. Aujourd'hui, c'est correct», souligne en souriant Janne Verret. Les deux mamans sont toutefois unanimes elles sont fières de leur fils et pour rien au monde elles ne les changeraient!RessourcesSains et saufs, petit manuel de lutte contre l'homophobie à l'usage des jeunes, par Michel Dorais et Éric Verdier, VLB, 2005, 172 p., 17,95$ Vivre avec l'homosexualité de son enfant, par Sylvie Giasson, Bayard, 2007, 137 p., 18,95$Gai ÉcouteCentre d'aide et d'écoute, gratuit et confidentiel, 7 jours sur 7Grand Montréal 514 866-0103Ailleurs au Québec 1 888 505-1010GRIS-Québec, Accès ParentsGroupe d'entraide pour les parents de jeunes homosexuelles418 523-5572PFLAG Canada Ligne d'écoute et de soutien, sans frais, en français 1 888 530-6483Coalition d'aide aux lesbiennes, gais et bisexuels-les de l'Abitibi-Témiscamingue
Ontraite ensuite des figures majeures illustrant la tension entre Dieu et le mal, à travers Caïn et Abel, Job, l’injustice de Dieu et la méchanceté de l’homme ; ceci impose une conversion, dont le modèle biblique est celui des pèlerins d’Emmaüs, et de Paul renversé sur le chemin de Damas. Aimer la Bible, c’est aimer l’homme jusque dans sa méchanceté, et Dieu jusque dans
Publié le 14/08/2014 à 0909 Il a été demandé à 204 volontaires de bien vouloir jouer au jeu de l’ultimatum. Le principe est simple chacun était installé dans un cubicule; face à lui, un ordinateur; sur l’écran, la présentation de la règle du jeu, soit le fait qu’un autre joueur allait lui faire une offre de partage de la somme qu’il dispose 10 livres, soit environ 17 dollars; le joueur devait alors décider s’il acceptait cette offre de partage, ou pas; dans le cas où l’offre est acceptée, l’argent est partagé comme convenu; si l’offre est refusée, personne n’empoche rien. En réalité, l’offre présentée était faite par un logiciel conçu pour les besoins de l’expérience. L’offre n’était jamais la même, pouvant aller de 50-50 partage équitable à 90-10 offre carrément injuste, le joueur ne se voyant offrir que 10% de la somme. De surcroît, le temps entrait en ligne de compte, à l’insu des joueurs certains ne disposaient que de 1 ou 2 secondes pour répondre, alors que d’autres devaient obligatoirement attendre 8 ou même 15 secondes avant de fournir leur réponse. Astucieux, n’est-ce pas? Voici maintenant ce que cette expérience a permis aux quatre chercheurs de trouver > Pardon. Face à une petite injustice en l’occurence, une offre 60-40, les participants qui ont vite réagi, et donc recouru au système 1 pour faire leur choix, ont eu tendance à accepter l’offre. Et par conséquent, à pardonner l’injustice qui leur était faite. > Vengeance. Face à une petite injustice une offre 60-40, les participants qui ont pris le temps de réfléchir, et donc recouru au système 2 pour faire leur choix, ont eu tendance à décliner l’offre. Et par conséquent, à se venger de l’injustice qui leur était faite. > Unanimité. Face à une injustice flagrante ici, une offre 90-10, les participants n’ont jamais hésité à rejeter l’offre. Le coeur et la raison arrivent dès lors toujours à la même conclusion. . 242 351 46 61 292 9 415 129

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