BonsoirJ'intĂšgre une nouvelle Ă©quipe et l'annĂ©e prochaine le projet qui va fĂ©dĂ©rer l'Ă©cole sera "les pays autour de la mĂ©diterranĂ©e". Je n'ai pour le moment aucune idĂ©e de ce que je vais mettre en oeuvre alors je suis preneuse de toute piste pouvant m'aider. D'avance merci. Le Myrte, en quelques mots Les Myrtes sont des arbustes persistants de climat doux au feuillage aromatique et mĂ©dicinal Les petites fleurs en Ă©toiles blanches parfumĂ©es ponctuent le feuillage durant tout l’étĂ© Les baies noires, rouges ou blanches animent le jardin durant la mauvaise saison Rustiques en climat mĂ©diterranĂ©en et sur la façade atlantique, ils se plaisent dans tout sol pauvre, sec et drainĂ© Le mot de notre experte Les Myrtes sont des arbustes persistants Ă©vocateurs de maquis et de senteurs balsamiques. Ce sont des arbustes sans entretien, robustes et toujours verts, plus ou moins volumineux, et dotĂ©s d’une croissance lente. Il existe de nombreux cultivars Ă  port plus ou moins compacts qui permettent des utilisations multiples en jardin sec depuis l’imposant sujet isolĂ© jusqu’au talus tapissĂ© de formes naines et ce quelle que soit l’exposition et la proximitĂ© du bord de mer. CĂ©lĂšbres pour le parfum intense du feuillage, le myrte se prĂȘte Ă  des tailles rĂ©pĂ©tĂ©es et s’utilise aussi bien en haie qu’en massif, sous forme de topiaire ou en pot. Le feuillage vert sombre scintille d’une floraison estivale de toute beautĂ©, Ă  la fois lĂ©gĂšre, gĂ©nĂ©reuse et parfumĂ©e, s’étalant sur plus de 2 mois. Le parcours du maquis ou de la garrigue de larriĂšre-pays mĂ©diterranĂ©en donne Ă  voir cet arbuste si typique en bordure de forĂȘt de pins ou de chĂȘnes, reconnaissable entre tous grĂące Ă  ses petites feuilles ovales aromatiques un peu piquantes. Le myrte commun se rencontre sur une large variĂ©tĂ© de sols, acides, neutres Ă  calcaires selon les clones, et de 0 Ă  400 m d’altitude. Il existe des myrtes chiliens, Ă  l’écorce trĂšs dĂ©corative orange et crĂšme qui semblent plus tolĂ©rantes au gel que le Myrtus communis mais qui rĂ©clament une atmosphĂšre plus humide. On en observe de trĂšs beaux spĂ©cimens en Grande-Bretagne ou en Irlande. IngĂ©nieure horticole, Eva cumule plus de 20 annĂ©es d'expĂ©rience dans le vĂ©gĂ©tal. PassionnĂ©e de botanique et d'Ă©cologie, elle a exercĂ© ses talents dans de nombreux domaines l'enseignement technique, ... Voir tous mes articles Description et botanique Fiche d'identitĂ© Nom latin Myrtus communis Famille Myrtaceae Nom commun Myrte commun Floraison entre juillet et septembre Hauteur entre 0,30 et 5 m Exposition soleil ou mi-ombre Sol tout sol mĂȘme mĂ©diocre, pas trop sec, Ă  pH variable selon le cultivar RusticitĂ© Moyenne -10 Ă  -12°C Le terme myrte » s’applique Ă  un certain nombre d’arbustes Ă  feuillage aromatique de la famille des MyrtacĂ©es de diffĂ©rentes provenances. Le plus cultivĂ© Ă©tant originaire de la zone mĂ©diterranĂ©enne, constitue le genre Myrtus qui rĂ©unit 3 espĂšces. Les myrtes du Chili et Bolivie comprennent les genres Luma et Ugni , ceux de Nouvelle-ZĂ©lande, le genre Lophomyrtus. PrĂ©cisons que le Myrte de Nouvelle-ZĂ©lande ou faux-myrte dĂ©signe aussi le Leptospermum. Myrtus Ă©tait tout simplement le nom donnĂ© par les Romains et Grecs Ă  l’arbuste mĂ©diterranĂ©en – en grec le radical du nom se rĂ©fĂšre au parfum » – tandis que communis, signifiant commun » indique sa frĂ©quence au sein du matorral. Le myrte commun est donc un arbuste persistant qui se rencontre Ă  l’état sauvage Ă  la lisiĂšre des forĂȘts de chĂȘnes ou de pins, dans les garrigues et maquis rocailleux du pourtour mĂ©diterranĂ©en Europe du Sud, Afrique du Nord et Proche-Orient jusqu’au Liban. En France, il pousse dans le massif de l’EstĂ©rel, le golfe de Saint-RaphaĂ«l et surtout en Corse. Il s’associe au chĂȘne kermĂšs Quercus coccifera et au pistachier lentisque Pistacia lentisca qui peuplent les zones les plus fraĂźches de MĂ©diterranĂ©e en marge des zones dĂ©gradĂ©es. Myrtus communis forme une masse buissonnante hĂ©misphĂ©rique, partant assez prĂšs du sol et de taille assez variable pouvant aller jusqu’à 5 m de hauteur. L’arbuste peut atteindre l’ñge vĂ©nĂ©rable de 300 ans ! Les rameaux Ă©rigĂ©s sont lĂ©gĂšrement pubescents et de couleur claire tandis que l’écorce ĂągĂ©e rĂ©vĂšle une teinte rougeĂątre. Myrtus communis – illustration botanique Les feuilles opposĂ©es, elliptiques et terminĂ©es par une pointe aigĂŒe ont des dimensions de 15 Ă  40 mm de long sur 5 Ă  15 mm de large . Le limbe coriace et glabre, vert sombre vernissĂ© montre une nervure centrale trĂšs marquĂ©e. PortĂ© par un trĂšs court pĂ©tiole, il est parcouru de glandes translucides visibles Ă  contre-jour tandis que la face infĂ©rieure est lĂ©gĂšrement plus claire. Les feuilles sont persistantes et trĂšs aromatiques. Elles libĂšrent leurs huiles essentielles lorsqu’il fait trĂšs chaud pour abaisser leur tempĂ©rature. Le parfum est qualifiĂ© d’aromatique, rĂ©sineux, cireux et lĂ©gĂšrement fruitĂ© par les parfumeurs. Il existe des feuillages panachĂ©s de jaune chez les myrtes chiliens Ă  l’instar de Luma apiculata Glanleam Gold’. L’arbuste fleurit en plein Ă©tĂ©, avec gĂ©nĂ©rositĂ©, de juillet Ă  septembre, ce qui est surprenant pour une plante de climat sec. Les petites fleurs blanc immaculĂ© Ă  5 pĂ©tales, larges de 2,5 Ă  3 cm, apparaissent solitaires, portĂ©es par un long pĂ©doncule de 12-25 mm, Ă  l’aisselle des feuilles, sur les pousses de l’annĂ©e. Elles s’ouvrent sur un large bouquet d’étamines saillantes et blanches dĂ©bordant de la corolle. Hermaphrodites, elle comporte un pistil central. Elles sont suivies en automne par la formation des baies ovoĂŻdes et charnues, pruineuses, noir-bleutĂ©, parfois blanches, de 1 Ă  1,5 cm de diamĂštre. Le fruit renferme de nombreuses graines de 2 mm, de couleur crĂšme. Il est trĂšs apprĂ©ciĂ© des oiseaux qui s’en rĂ©galent pendant l’hiver. Le genre Luma arbore une nuĂ©e de fleurs crĂšme Ă  4 pĂ©tales qui enveloppent littĂ©ralement l’arbre de l’étĂ© jusqu’au milieu de l’automne. Les baies sont pourpre sombre. Ugni molinae syn. Myrtus ugni surnommĂ© le goyavier du Chili pousse aussi en Bolivie. Il prĂ©sente de petites fleurs en clochettes blanches ou rosĂ©es et des fruits rouge violacĂ© aigrelets trĂšs apprĂ©ciĂ©s en confiture pour leur parfum de fraise. Les baies de Myrtus communis sont utilisĂ©es pour la fabrication de gelĂ©es, de confitures ou de liqueurs comme le mirto » en Sardaigne ou encore comme condiment. L’arbuste de rusticitĂ© moyenne -10°C est apprĂ©ciĂ© sur le plan ornemental dans les jardins mĂ©diterranĂ©ens au sol pauvre et plutĂŽt acide sols mĂ©tamorphiques et volcaniques mais il existe des formes tolĂ©rantes au calcaire comme la sous-espĂšce tarentina surnommĂ©e le Myrte de Tarente. Cette derniĂšre est un peu moins vigoureuse que l’espĂšce type 2 m de haut sur 1,50 de large et possĂšde un feuillage plus menu 1 cm de long sur 0,5 de large, brillant sur les deux faces, plus dense qui Ă©voque le buis. Sa rĂ©sistance Ă  la sĂ©cheresse, sa croissance lente et sa tolĂ©rance Ă  la taille rĂ©pĂ©tĂ©e en fait un candidat parfait pour former des haies, orner un terrasse ou pour fleurir les sous-bois d’une pinĂšde. Le bois de myrte, dur et dense, Ă  grains fins est un bois noble, apprĂ©ciĂ© pour le travail de sculpture, de marqueterie et de tournerie. Il s’utilise notamment pour la crĂ©ation de piĂšces d’échec. Les feuilles et l’écorce servaient au tannage du cuir. On tire du feuillage une huile essentielle trĂšs utilisĂ©e en parfumerie et en aromathĂ©rapie dont on distingue deux chĂ©motypes le chĂ©motype acĂ©tate de myrtĂ©nyle en provenance du Maroc, le chĂ©motype cinĂ©ole en provenance de France. Elle s’utilise comme dĂ©congestionnant veineux et lymphatique hĂ©morroĂŻdes et varices et comme antispasmodique. Ses propriĂ©tĂ©s mĂ©dicinales sont aussi antiseptiques, astringentes, sĂ©datives, fĂ©brifuges. Le Myrte apparaĂźt souvent comme un arbuste sacrĂ©, il est mentionnĂ© dans le Coran comme arbuste du paradis et dans la Bible comme symbole de gĂ©nĂ©rositĂ© divine. Il symbolise la bravoure chez les Romains, la paix pour les Juifs et Musulmans, l’amour dans la mythologie grecque et la poĂ©sie arabe. Myrtus communis Tarantina’ feuillage, fleurs et baies. Les principales variĂ©tĂ©s de Myrtus Les myrtes communs Myrtus communis Tarentina - Myrte commun Pot de 2L/3L PĂ©riode de floraison Juil. Ă  Sept. Hauteur Ă  maturitĂ© m Ce myrte est l'un des plus faciles Ă  acclimater. Cet arbuste persistant d'origine mĂ©diterranĂ©enne, naturellement dotĂ© d'un port compact et dense, est vĂȘtu d'un petit feuillage trĂšs sombre et aromatique, densĂ©ment serrĂ© le long de ses rameaux. Il fleurit en plein coeur de l'Ă©tĂ©, sous forme d'une multitude de petites fleurs blanches et lĂ©gĂšres, Ă  Ă©tamines saillantes. Rustique jusqu'Ă  -12°C et peu exigeante, cette variĂ©tĂ© est incontournable dans un jardin sec. Myrtus communis Pumila - Myrte commun* Pot de 2L/3L PĂ©riode de floraison Juil. Ă  Sept. Hauteur Ă  maturitĂ© m Ce myrte est un bel arbuste persistant atteignant lentement 3m de hauteur, dotĂ© d'un port dense et vĂȘtu d'un petit feuillage vert foncĂ© brillant et aromatique. Il fleurit en plein coeur de l'Ă©tĂ©, sous forme d'une multitude de petites fleurs de couleur crĂšme teintĂ©es de rose, suivies de baies de couleur blanc-vert. Rustique jusqu'Ă  -10°C , cette variĂ©tĂ© demande un sol non calcaire bien drainĂ©, mĂȘme sec en Ă©tĂ©. Myrtes sud-amĂ©ricaines Myrtus luma - Myrte du Chili Pot de 3L/4L PĂ©riode de floraison Juil. Ă  Oct. Hauteur Ă  maturitĂ© m Ce myrte chilien est un grand arbuste persistant un peu frileux, trĂšs buissonnant, dotĂ© d'une trĂšs belle Ă©corce couleur cannelle Ă  orangĂ© qui s'exfolie en dĂ©voilant un bois luisant. Son petit feuillage sombre et aromatique s'enveloppe, du coeur de l'Ă©tĂ© jusqu'en automne, d'un nuage parfumĂ© de petites fleurs blanc-crĂšme. Il s'Ă©panouit dans un sol frais mais drainĂ©, au soleil ou Ă  mi-ombre. Myrtus ugni Flambeau - Myrte ugni PĂ©riode de floraison Juin Ă  Juil. Hauteur Ă  maturitĂ© m Ce myrte chilien est un petit arbuste persistant un peu frileux, dotĂ© d'une dĂ©licieuse fructification dont la saveur et le parfum Ă©voquent la fraise des bois. Son petit feuillage panachĂ© de jaune et de crĂšme et trĂšs aromatique s'enveloppe, Ă  la fin du printemps, d'un doux parfum Ă©manant de petites fleurs en forme de cloches blanc-rosĂ©. Il s'Ă©panouit en climat ocĂ©anique doux, dans un sol frais mais drainĂ©, au soleil ou Ă  mi-ombre. Plantation Le myrte commun du fait de ses feuilles coriaces rĂ©siste bien Ă  la sĂ©cheresse. Il pousse dans des sols schisteux, filtrant en hiver mais frais en Ă©tĂ©, acides et apprĂ©cie les conditions fraĂźches depuis le niveau de la mer jusqu’en moyenne altitude. Il tolĂšre de trĂšs courtes gelĂ©es de -10°C mais sa sous-espĂšce tarentina rĂ©siste jusqu’à -12°C voire plus. Les myrtes chiliens et nĂ©o-zĂ©landais sont plus exigeants au niveau de l’humiditĂ© ambiante. Ils se plaisent particuliĂšrement le long de la cĂŽtĂ© atlantique ou dans un coin abritĂ©, uniquement ensoleillĂ© le matin. Leur rusticitĂ© descend jusqu’à -8 Ă  -10°C pour Luma apiculata, Luma chequen et Ugni molinae et jusqu’à -6°C pour Lophomyrtus Magic Dragon’. Les Lophomyrtus supportent assez bien la sĂ©cheresse et il en existe de jolies formes panachĂ©es pourpre et crĂšme, idĂ©ales pour un sujet en pot que l’on rentre l’hiver. Dans tous les cas, placez le myrte Ă  l’abri des vents froids. Plantez le myrte dans un sol lĂ©ger, bien drainĂ© mais assez frais en Ă©tĂ©. L’espĂšce type Myrtus communis tolĂšre peu le calcaire alors que la sous-espĂšce tarentina, ou les cultivars Alhambra’, Baetica’ variĂ©tĂ© naine de 60 cm, Guilli’ boule de 30-40 cm tolĂšrent parfaitement un pH supĂ©rieur Ă  7. Le myrte possĂšde des propriĂ©tĂ©s allĂ©lopathiques qui empĂȘchent les graines de germer autour tout comme l’Eucalyptus, une autre MyrtacĂ©e. Ce caractĂšre est intĂ©ressant pour Ă©viter la corvĂ©e du dĂ©sherbage ! Quand planter ? Plantez les Myrtes de prĂ©fĂ©rence au printemps pour Ă©viter de les confronter Ă  des gels importants avant qu’ils ne s’installent. En climat doux, plantez-le en septembre-octobre afin que les pluies automnales facilitent son enracinement. Comment planter ? Pour planter un myrte Plongez la motte dans un seau d’eau pour bien l’humecter. Creusez un trou de plantation, de 50 cm en tous sens ou une tranchĂ©e dans le cas d’une haie. Ajoutez une couche drainante de 10 cm gravier, sable
 si votre sol est argileux. Installez la plante dans le trou de plantation. Rebouchez le trou avec de la terre enrichie de compost et tassez lĂ©gĂšrement. Arrosez copieusement. Étalez une couche de paillage au pied afin de maintenir une bonne fraĂźcheur autour des racines. Veillez au maintien d’un sol frais au cours des 2-3 premiĂšres annĂ©es qui suivent la plantation. En bac, veillez Ă  placer une couche drainante au fond puis remplissez avec un mĂ©lange de terreau de feuilles, de tourbe ou terre de bruyĂšre et de terreau. Jolies fleurs aux Ă©tamines incroyables du Myrtus communis Pumila’. Entretien et taille Arrosez rĂ©guliĂšrement les deux ou trois premiĂšres annĂ©es, en particulier lors des pĂ©riodes chaudes et sĂšches. Cet arbuste ne demande pas d’autre entretien, si ce n’est la taille si elle est nĂ©cessaire, qui sera lĂ©gĂšre et pourra se faire en avril et en octobre afin de ne pas compromettre la floraison. Les jeunes sujets Ă©tant plus sensibles au froid, pensez Ă  les protĂ©ger avec un double voile d’hivernage Ă  l’approche de l’hiver. Si un hiver rigoureux grille la vĂ©gĂ©tation, un myrte bien installĂ© repart facilement de souche. En bac, rĂ©alisez un apport d’engrais complet au dĂ©marrage de la vĂ©gĂ©tation, en mars-avril et /ou surfacez avec du compost Ă  l’automne. Rentrez le pot dans une piĂšce hors gel, lumineuse et peu chauffĂ©e si les gels son Ă  craindre. RĂ©alisez le rempotage au printemps. Le myrte commun est peu sensible aux maladies et ravageurs. Multiplication Le Myrte est un arbuste difficile de multiplication. Il ne se bouture pas trĂšs facilement car le bois est dur, vous pouvez toutefois tenter le bouturage sur la pĂ©riode de mai Ă  juillet avec des tiges tendres. Le semis est possible au printemps sous un chĂąssis froid. Il requiert au moins 2 ans de culture avant la mise en place du plant. Bouturage PrĂ©parez un pot profond en le remplissant de tourbe mĂ©langĂ©e Ă  du sable. PrĂ©levez des boutures Ă  talon en tirant sur la pousse afin d’arracher un bout d’écorce du rameau porteur. Supprimez les feuilles situĂ©es prĂšs de la base de la bouture. Piquez les boutures sur les 2/3 de leur hauteur en Ă©vitant qu’elles ne se touchent. Tassez dĂ©licatement tout autour afin d’éliminer les poches d’air et d’assurer un bon contact entre le terreau et la bouture. Placez-les Ă  l’étouffĂ©e Ă  l’ombre Ă  18°C dans une mini-serre ou en posant une bouteille en plastique transparent recoupĂ©e, par-dessus. Prenez soin d’aĂ©rer tous les jours pour Ă©viter la condensation. Au bout de 2-3 mois, ouvrez la serre ou ĂŽtez la bouteille et placez la culture sous chĂąssis jusqu’au printemps. SĂ©parez les boutures racinĂ©es au printemps pour les planter en pots individuels et pincez les tiges. Utilisations et association Les myrtes communs sont des plantes robustes parfaitement adaptĂ©es aux jardins secs de style mĂ©diterranĂ©en mĂȘme soumis aux embruns. Formez un damier colorĂ© avec d’autres arbustes comme le grenadier Ă  fleurs ou Ă  fruits, le mimosa des quatre saisons, le Leptospermum, le romarin, la lavande, l’euphorbe characias, les sauges arbustives, les armoises arborescentes ou sur une terrasse bien exposĂ©e. Choisissez des variĂ©tĂ©s peu vigoureuses comme Myrtus communis Pumila’ ou Guilli’ voire ssp. tarentina pour une plantation en pot que vous accompagnez d’agapanthes pour une scĂšne estivale colorĂ©e. Tapissez le sol d’une Ă©paisse couche de graviers ou pouzzolane afin de garder la fraĂźcheur et mettre en relief leurs silhouettes. En lisiĂšre de bosquet ou de sous-bois, il rejoindra l’oranger du Mexique, le Ciste Ă  feuilles de laurier grand ciste rustique Ă  -15°C, le Cornus sanguinea, l’amelanchier ou encore le fusain d’Europe Red Cascade’. Le Myrtus est aussi un bon arbuste de haie persistante en climat doux. Dans une haie persistante, il s’associera bien avec d’autres mĂ©diterranĂ©ennes tolĂ©rantes au sol sec et calcaire et Ă  la taille comme le Pistacia lentiscus, le Rhamnus alaternus variegatus, le Phyllirea, le laurier tin
 Le Myrtus de Tarente serait sans doute davantage utilisĂ© dans les petites haies taillĂ©es ou libres, et dans l’art topiaire. Le saviez-vous ? Chez le myrte commun tout en bon les feuilles fraĂźches ou sĂ©chĂ©es, les boutons floraux, les fleurs, les fruits frais ou sĂ©chĂ©s, les racines et l’écorce. Les fruits sĂ©chĂ©s du myrte commun s’utilisent comme le geniĂšvre pour parfumer les pĂątĂ©s, les sauces mais aussi un bon vin destinĂ© Ă  l’apĂ©ritif. La liqueur de myrte baies macĂ©rĂ©es dans de l’eau de vie pendant 1 mois Ă  laquelle on rajoute un sirop se boit trĂšs fraĂźche aprĂšs un repas pour ses vertus digestives ! L’huile essentielle antibiotique et antiseptique est incorporĂ©e aux dentifrices , lotions aprĂšs-rasage, savons
 L’infusion de feuilles de myrte a des propriĂ©tĂ©s astringentes et digestives, utilisĂ©es notamment pour combattre la diarrhĂ©e chez les enfants. Pour aller plus loin DĂ©couvrez notre large gamme de Myrtes. Lolivier (Olea europaea) est l’arbuste typique du bassin mĂ©diterranĂ©en oĂč le climat lui convient particuliĂšrement avec de la chaleur en Ă©tĂ© et un hiver assez froid (jusqu’à -10°C maximum) pour obtenir des fruits. Avec son feuillage persistant et sa croissance lente, l’olivier tolĂšre bien la taille et peut mĂȘme ĂȘtre maintenu assez petit.

Le lierre grimpant est une plante trĂšs rĂ©pandue qui a souvent mauvaise rĂ©putation, Ă  tort. DĂ©couvrez ses caractĂ©ristiques et ses vertus mĂ©dicinales. Le nom de genre , Hedera, est une corruption du mot latin Hedea qui signifie la corde, l’attache. Le nom d’espĂšce Helix dĂ©rive du latin et signifie enlacer Ă  la façon d’une spirale. Il appartient Ă  la famille des AraliaceĂ©s dont il est la seule espĂšce sauvage en Europe occidentale. Ailleurs dans le monde il y a plus de 50 genres et la majoritĂ© de ces plantes sont tropicales. Le ginseng par exemple en fait partie Panax quinquefolium. Le comportement du lierre est le rĂ©sultat d’une longue adaptation. Il est apparu sur terre Ă  la fin de l’ùre secondaire au CrĂ©tacĂ© qui suit le jurassique, se termine par l’extinction des dinosaures, et prĂ©cĂšde le palĂ©ogĂšne. Le climat Ă©tait alors tropical! Le groupe des angiospermes, les plantes Ă  fleurs, s’étend alors grĂące Ă  une co-Ă©volution avec les pollinisateurs comme les abeilles. Le lierre fut une des seules avec le houx, l’hellĂ©bore et le laurier des bois Daphne laureola Ă  rĂ©sister aux grands changements climatiques qui suivirent
 Ces espĂšces ont en commun d’avoir une floraison automnale ou hivernale. Le lierre a une remarquable aptitude Ă  rĂ©sister Ă  la chaleur et la sĂ©cheresse et se plaĂźt dans le paysage mĂ©diterranĂ©en. C’est dans ces rĂ©gions qu’on trouvera des spĂ©cimens qui peuvent atteindre les 4000 ans. Il fait des jeunes pousses deux fois par an au printemps et Ă  la fin de l’étĂ©, et c’est lors de la seconde pousse que se formeront les tiges florifĂšres. Les feuilles vivent 3 ans et doivent leur brillance Ă  la couche de cutine, une sorte de cire impermĂ©able. Pour fleurir le lierre a besoin de suffisamment de photons d’oĂč sa quĂȘte de lumiĂšre. Sur un pied issus de semis, la floraison intervient 8 Ă  10 ans aprĂšs la naissance de la plantule. Le lierre fleurit fin aoĂ»t en MĂ©diterranĂ©e et jusqu’en novembre plus au nord. Sa fleur est de couleur vert jaunĂątre avec 5 Ă©tamines et 1 style simple. L’ovaire Ă  5 loges est une drupe Ă  maturitĂ© en hiver et persiste souvent jusqu’au printemps. Contrairement Ă  l’image que l’on s’en fait, il y a une synergie entre le lierre et son arbre support. Le lierre apporte la fraĂźcheur et un compost remarquable Ă  l’arbre qui le porte vers les cieux. Il abrite une faune si riche qu’il est l’un des Ă©lĂ©ments essentiels Ă  la biodiversitĂ©, gage de bonne santĂ© pour la forĂȘt toute entiĂšre. Il rĂ©gule par exemple les parasites. Ensuite il joue un rĂŽle de rĂ©gulateur thermique, protĂ©geant les troncs des arbres des trop grandes et nĂ©fastes variations de tempĂ©rature. Il tapisse la plupart de nos sous bois, ses graines y germent avec une grande facilitĂ©. Sa multiplication s’y fait Ă©galement par bouturage successif des tiges. Ainsi, une seule graine va produire un pied de lierre capable de couvrir Ă  lui seul des kilomĂštres carrĂ©s de sol. Aujourd’hui on connaĂźt l’importance des arbres morts pour l Ă©quilibre Ă©cologique ; en prolongeant aussi l’existence des vieux bois, le lierre contribue Ă  nouveau Ă  enrichir le milieu. Tant que l’arbre support est en bonne santĂ©, tout se passe bien. Mais si celui-ci vient Ă  avoir une faiblesse quelconque, grand Ăąge ou maladie, les choses tournent mal. Le feuillage de l’arbre perd de sa densitĂ© et devient plus permĂ©able Ă  la lumiĂšre
 le lierre en profite et reçoit plus de photons lumineux, sa photosynthĂšse amĂ©liorĂ©e permet donc sa croissance s’accĂ©lĂ©rer. Par la mĂȘme occasion il permet de prĂ©venir l’observateur attentif de la mauvaise santĂ© de l’arbre, lui signifiant qu’une intervention pourrait ĂȘtre utile. Le lierre met l’édifice sur lequel il grimpe Ă  l’abri des intempĂ©ries. GrĂące Ă  lui, la ruine est protĂ©gĂ©e des pluies dĂ©vastatrices qui contiennent de plus en plus de polluants chimiques. Les pierres gorgĂ©es d’eau sont plus sensible au gel qui les fait Ă©clater et disloque ses joints. Il va aussi assainir le sol en Ă©vitant l’excĂšs d’humiditĂ©, mauvais pour les fondations. Ne le laissez par contre jamais atteindre le toit car il va le dĂ©grader en sinuant sous vos tuiles ! Seul un excĂšs d’humiditĂ© au niveau des racines gĂȘnera sa culture, un arrosage rĂ©gulier et un ombrage adaptĂ© pendant sa premiĂšre annĂ©e de plantation suffisent Ă  rĂ©ussir sa mise en place. Si vous prenez la peine de lui prĂ©parer un trou de plantation rempli de terreau, il va rapidement s’installer. Concernant son utilisation en mĂ©decine, dans la tradition populaire, il sera aussi bien “le guĂ©rit tout” comme un grand nombre d’autres vĂ©gĂ©taux, qu’une plante associĂ©e Ă  la magie et Ă  la sorcellerie. Dioscoride au 1er siĂšcle en vantait les vertus, mais en connaissait aussi les limites et les dangers lorsqu’utilisĂ© sans modĂ©ration. Sa propriĂ©tĂ© la plus anciennement connue autrefois Ă©tait de soigner les migraines. TressĂ©e en couronne, la liane prĂ©servait soit-disant des contrecoups dus aux excĂšs d’alcool. Pline l’Ancien prĂ©conise contre ces mĂȘmes maux de tĂȘte l’association de rose et de feuilles de lierre en macĂ©ration dans du vinaigre. Pour renforcer les effets bĂ©nĂ©fiques de la plante, les Romains buvaient le vin dans des gobelets creusĂ©s dans le bois de lierre. Quand Ă  Apuleius en l’an 163 aprĂšs il utilise le lierre Ă  des fins bien particuliĂšres. Il affirme que onze baies mĂ»res bues avec de l’eau pulvĂ©risent les calculs rĂ©naux. Ce remĂšde fut rĂ©cupĂ©rĂ© plus de 17 siĂšcles plus tard par un praticien anglais, le rĂ©vĂ©rend qui Ă©crit en 1864 “Lorsque des calculs bloquent les reins, prendre 7 Ă  11 baies macĂ©rĂ©es dans de l’eau, les boire, et comme par miracle les calculs sont Ă©liminĂ©s par les urines.” Aujourd’hui on vous dĂ©conseille fortement de le faire, car on sait que les baies sont toxiques ! Pour les gaulois, le lierre est aussi une plante bĂ©nie des dieux. ConsacrĂ© Ă  Cernunnos, dieu de la forĂȘt, il entre tout autant dans la fabrication de potions magiques que dans des prĂ©parations mĂ©dicales prĂ©parĂ©es par les druides, pour la cellulite et les quintes de toux. Dans les campagnes, on se servait du lierre comme d’un purgatif puissant. Pour cela il fallait consommer les fruits en petite quantitĂ© 8 Ă  10 baies. Aucun auteur ne rapporte d’incident dramatique, mais on vous le dĂ©conseille tout de mĂȘme. La macĂ©ration de feuilles Ă©tait utilisĂ©e pour soigner les cors aux pieds. En infusant une feuille de lierre dans du vinaigre pendant 9 jours puis en frottant les cors pendant 9 autres jours. Au dĂ©but du 20Ăšme siĂšcle la mĂ©decine populaire ayant Ă©tĂ© laissĂ©e de cĂŽtĂ©, il a fallu toute la conviction de Cazin puis de Leclerc pour redonner leurs lettres de noblesse aux remĂšdes indigĂšnes Ă  base de plantes. Enfin le suc, ou gomme rĂ©coltĂ©e sur les troncs des vieux lierres dans les rĂ©gions mĂ©ridionales a la rĂ©putation d’ĂȘtre un excitant efficace. Il servait aussi Ă  rĂ©duire les engorgements des ganglions, amĂ©liorer les cas de surditĂ© et les maux de tĂȘte. Les effets vasodilatateurs de l’hĂ©dĂ©rine, une substance contenue dans les feuilles de lierre, prise Ă  faible dose ont Ă©tĂ© mis en Ă©vidence par Hegi et Schulz. SurdosĂ©e elle peut produire un ralentissement significatif des rythmes cardiaques. L’infusion de feuilles fraĂźches ou sĂšches soulage les affections chroniques des voies respiratoires. Les saponines fluidifient les sĂ©crĂ©tions et favorisent leur Ă©limination, l’expectoration et leurs effets antispasmodiques permettent d’apaiser certaines crises d’asthme et de soulager les toux associĂ©es Ă  la coqueluche. La posologie est une cuillerĂ©e Ă  cafĂ© 0,8 g par tasse d’infusion, deux fois par jour. Les effets sĂ©datifs de la dĂ©coction ou de l’alcoolature sont utilisĂ©s en application externe pour soulager diverses douleurs nĂ©vralgies, rhumatismes, ulcĂšres, coup de soleil et cellulite. En 1988, la Commission E allemande a reconnu l’usage des feuilles de lierre grimpant pour traiter les infections et les inflammations des voies respiratoires et les symptĂŽmes de la bronchite chronique d’origine inflammatoire. Bien que l’efficacitĂ© du lierre ne soit pas dĂ©montrĂ©e pour traiter l’insuffisance veineuse, son action sur les enzymes associĂ©s Ă  cette affection hyaluronidase et Ă©lastase pourrait lui confĂ©rer un effet synergique lorsqu’on l’associe Ă  d’autres plantes riches en saponines, comme le marronnier d’Inde Aesculus hippocastanum et le fragon Ă©pineux Ruscus aculeatus, qui ont dĂ©montrĂ© une certaine efficacitĂ© pour combattre l’insuffisance veineuse Les feuilles du lierre peuvent provoquer des dermites de contact falcarinol chez certaine personne mais c’est relativement rare. Appliquer dans le creux du coude et attendez 48h pour voir s’il y a une rĂ©action inflammatoire. Pour Palaiseul il est un calmant et un modĂ©rateur trĂšs efficace de la sensibilitĂ© des nerfs pĂ©riphĂ©riques. Quand Ă  son efficacitĂ© supposĂ©e pour lutter contre la cellulite, elle serait due en partie Ă  l’hĂ©dĂ©rine. DĂ©coctions et emplĂątres a base de lierre sont trĂšs efficace pour ce problĂšme et sont utilisĂ©s dans de nombreuses prĂ©parations pharmaceutiques. On en fait des cataplasmes avec une part de feuilles de lierre fraĂźches juste hachĂ©es menu, pour trois part de farine de lin. Son bois est parfait pour faire du feu avec la technique de frottement, on l’utilise comme planchette sur laquelle on frottera avec une drille par exemple de laurier noble. On l’utilise Ă©galement pour nettoyer les vĂȘtements du fait de ses saponines. Voici comment faire sa lessive au lierre Laisser reposer 150 feuilles en dĂ©coction pendant 20 min dans 2 litres d’eau broyer la mixture puis laisser macĂ©rer quelques heures avant de la filtrer. On ajoutera le liquide Ă  l’eau de lavage. Comment faire sa teinture alcoolique ? Mixer 100 g de feuilles lobĂ©es sĂ©chĂ©es avec 500 ml d’alcool Ă  70 degrĂ© et laisser macĂ©rer 2 semaines en remuant tous les jours. Filtrer puis mettre en flacon. Il est conseiller d’utiliser seulement 1,5 ml par jour diluĂ©s dans l’eau. 1,5 ml reprĂ©sente environ 1/3 de cuillĂšre Ă  cafĂ©. Contre indication Grossesse. Les feuilles du lierre renferment une petite quantitĂ© d’émĂ©tine, une substance qui pourrait, thĂ©oriquement, occasionner des contractions utĂ©rines. Pour aller plus loin, dĂ©couvrez le livre de Bernard Bertrand Au royaume secret du lierre » Éditions de Terran. Toutes nos vidĂ©os sont disponibles sur la chaĂźne Youtube du Chemin de la Nature.

Ilesde MĂ©diterranĂ©e dotĂ©es d'un phare cĂ©lĂšbre. iles de la mediterranee. Île du nord du Vanuatu situĂ©e l'archipel des Ăźles Torres, entre les Ăźles Linua et Toga. Chapelet d'Ăźles des Antilles ( Ăźles) Ilot de la MĂ©diterranĂ©e. Regarde du cĂŽtĂ© de la MĂ©diterranĂ©e. ChĂąteau en MĂ©diterranĂ©e.
1 Le feu est-il une malĂ©diction funeste pour la forĂȘt mĂ©diterranĂ©enne, une sorte d’épĂ©e de DamoclĂšs qui provoquera tĂŽt ou tard sa disparition, comme semble l’affirmer le rapport d’EUROFOR de 1994 ? Doit-on l’assimiler Ă  une maladie incurable, rongeant petit Ă  petit les ressorts de la vie ? Le mal progresserait en plusieurs phases identifiĂ©es par Braun- Blanquet en 1934. D’aprĂšs le schĂ©ma bien connu de ce botaniste, repris dans la plupart des manuels traitant de la forĂȘt mĂ©diterranĂ©enne, les incendies transforment d’abord les belles futaies d’yeuses en forĂȘts claires et chĂ©tives. Puis, sous les assauts redoublĂ©s des flammes, les forĂȘts clairsemĂ©es se rĂ©duisent Ă  des Ăźlots boisĂ©s envahis par un maquis hirsute. La garrigue est la phase terminale de cette alopĂ©cie galopante du sol mĂ©diterranĂ©en. Lorsqu’elle disparaĂźt Ă  son tour, la garrigue cĂšde la place Ă  des versants rocailleux, dĂ©nudĂ©s et sans schĂ©ma trĂšs simplificateur de la dĂ©gradation de la forĂȘt mĂ©diterranĂ©enne a profondĂ©ment marquĂ© plusieurs gĂ©nĂ©rations de chercheurs pour qui le feu a Ă©tĂ© et demeure un redoutable ennemi. Cette approche catastrophiste de la problĂ©matique des incendies s’est traduite par une focalisation sur les excĂšs du climat mĂ©diterranĂ©en et sur la fragilitĂ© de la forĂȘt comme Ă©lĂ©ments d’explication. Il en dĂ©coule implicitement un vĂ©ritable procĂšs contre la nature mĂ©diterranĂ©enne, dont les caractĂšres si particuliers seraient responsables des feux. En substance, la nature mĂ©diterranĂ©enne porterait en elle les germes de sa propre destruction la sĂ©cheresse estivale rĂ©currente et l’inflammabilitĂ© de la vĂ©gĂ©tation entraĂźneraient le retour inĂ©luctable du feu. Les grands incendies de l’étĂ© 2003 qui ont affectĂ© le Sud-Ouest de l’Europe plus de 400 000 ha uniquement au Portugal, conjuguĂ©s aux effets d’une canicule des plus sĂ©vĂšres, semblent abonder dans ce sens. Doit-on pour autant cĂ©der Ă  la facilitĂ©, en contribuant Ă  instruire un dossier Ă  charge Ă  l’encontre d’une forĂȘt dont le gros dĂ©faut, en dĂ©finitive, est de brĂ»ler trop aisĂ©ment ?3 L’objectif de cet article est de remettre largement en cause ce modĂšle d’explication. La forĂȘt mĂ©diterranĂ©enne brĂ»le depuis des temps trĂšs reculĂ©s. Elle est pourtant toujours prĂ©sente dans le paysage. Le retour pĂ©riodique des feux est-il rĂ©ellement la consĂ©quence logique d’une nature ingrate, esclave d’une climatologie des extrĂȘmes ? Ne peut-on pas avancer d’autres Ă©lĂ©ments d’explication ? Notamment, quelle responsabilitĂ© attribuer aux sociĂ©tĂ©s humaines ? La politique de prĂ©vention, conduite depuis le xixe siĂšcle, est-elle adaptĂ©e et Ă  l’abri de toute critique ? L’actualitĂ© rĂ©cente fournit l’occasion d’une mise en perspective de cette rĂ©alitĂ© mĂ©diterranĂ©enne ancienne qui, pour Ă©viter le piĂšge du catastrophisme, doit ĂȘtre resituĂ©e dans sa dimension Ă©tĂ©s de braises et de cendres4 L’annĂ©e 2003, en France, restera dans les mĂ©moires comme l’une des plus dramatiques sur le plan des incendies de forĂȘt ». C’est par cette phrase que commence le bilan des feux de forĂȘt dans le Sud-Ouest de l’Europe en 2003, publiĂ© dans la revue Rendez-vous technique de l’ONF Gilbert, 2004, p. 18. Tout en comprenant l’émoi suscitĂ© par les images de dĂ©solation qu’inspirent les forĂȘts en flammes ou les bois carbonisĂ©s photo 1, on ne peut ĂȘtre que surpris par la dramatisation faite de ce bilan, rĂ©digĂ© par un responsable de la sous-direction des forĂȘts au ministĂšre de l’Agriculture. Dans une rĂ©gion mĂ©diterranĂ©enne pĂ©riodiquement affectĂ©e par les incendies, les feux de 2003 ont-ils Ă©tĂ© Ă  ce point exceptionnels ?Photo. 1ForĂȘt de chĂȘnes-liĂšges incendiĂ©e dans le massif des Maures en aoĂ»t 2003. Col du Bougnon, clichĂ© pris le 27 dĂ©cembre 2003 V. ClĂ©mentForĂȘt de chĂȘnes-liĂšges incendiĂ©e dans le massif des Maures en aoĂ»t 2003. Col du Bougnon, clichĂ© pris le 27 dĂ©cembre 2003 V. ClĂ©mentUne nouvelle offensive du feu5Les bilans avancĂ©s par les services forestiers des pays du Sud-Ouest de l’Europe font apparaĂźtre de fortes disparitĂ©s. Le Portugal est de loin le pays le plus dĂ©vastĂ© par les feux de l’étĂ© 2003, avec un total de 417 000 ha brĂ»lĂ©s tabl. 1. Il est suivi par l’Espagne 130 190 ha, la France 61 545 ha et l’Italie 58 902 ha. Ces chiffres ne concernent pas uniquement des superficies forestiĂšres puisqu’ils incluent aussi les surfaces couvertes de maquis ou de garrigues. En Italie par exemple, sur les 58 902 ha brĂ»lĂ©s, moins de la moitiĂ© 24 328 ha ont affectĂ© des forĂȘts. L’importance relative des feux en 2003 semble incontestable. Mais, en dehors du cas portugais, le bilan n’atteint pas des niveaux jusqu’à prĂ©sent 1Le bilan des incendies dans le Sud-Ouest de l’Europe en hectares, pĂ©riode 1993-2003AnnĂ©esEspagneFranceItaliePortugal199389 33111 901203 74949 963 1994437 63522 605136 33477 3231995143 4689 98848 884169 612199659 8143 11957 98888 867199798 50312 250111 23030 5351998133 64311 243155 553158 369199982 21712 78271 11770 6132000188 58618 860114 648159 604200166 07517 96576 42796 6672002107 4726 29940 768123 9102003103 19061 54558 902417 000Moyenne annuelle153 693 ha18 855 ha107 560 ha144 246 haLe bilan des incendies dans le Sud-Ouest de l’Europe en hectares, pĂ©riode 1993-20036 En France par exemple, 2003 est sans aucun doute une trĂšs mauvaise annĂ©e sur le front des incendies. Elle fait partie des huit annĂ©es les plus fortement touchĂ©es par le feu depuis 1977. Ce n’est pas pour autant une annĂ©e exceptionnelle. En 1989 et en 1990, le feu avait parcouru respectivement 56 871 ha et 53 897 ha, soit un ordre de grandeur comparable Ă  celui de 2003. La perception d’un bilan catastrophique en France est liĂ©e Ă  deux causes principales. La pĂ©riode antĂ©rieure est caractĂ©risĂ©e par une trĂšs nette accalmie. Au cours de la dĂ©cennie Ă©coulĂ©e, aucune annĂ©e n’a enregistrĂ© un total de superficies brĂ»lĂ©es supĂ©rieur Ă  23 000 ha. L’annĂ©e 2002 a Ă©tĂ© particuliĂšrement clĂ©mente seulement 1 677 dĂ©parts de feu ont Ă©tĂ© recensĂ©s. Ils ont parcouru 6 299 ha, soit une superficie trĂšs infĂ©rieure Ă  la moyenne dĂ©cennale 18 855 ha/an. Autre donnĂ©e d’importance, les feux de 2003 sont concentrĂ©s en majoritĂ© dans le Var 18 820 ha et en Haute-Corse 20 908 ha, qui totalisent 64,5 % des superficies incendiĂ©es en 2003. Or, les chiffres de 2002 sont incomparablement plus bas 173 ha dans le Var et 993 ha en Haute-Corse. Cette grande diffĂ©rence avec les annĂ©es antĂ©rieures et la rĂ©pĂ©tition des feux dans ces deux dĂ©partements se sont donc traduites par la perception d’un phĂ©nomĂšne exceptionnel, alors que l’annĂ©e 2003 a Ă©tĂ© moins dĂ©sastreuse que 1990 dans le Var 26 960 ha brĂ»lĂ©s.7En Espagne et en Italie, l’annĂ©e 2003 n’a rien non plus d’exceptionnel. On est encore loin des bilans catastrophiques de 1993 et de 1994, annĂ©es durant lesquelles plus de 200 000 ha en Italie et plus de 430 000 ha en Espagne ont Ă©tĂ© parcourus par les flammes. En dĂ©finitive, seul le bilan du Portugal est rĂ©ellement hors norme. Les 417 000 ha incendiĂ©s ont affectĂ© 4 % du territoire national, soit deux fois plus qu’en 1991, annĂ©e qui jusqu’à prĂ©sent dĂ©tenait le triste record des superficies brĂ»lĂ©es 182 486 ha chez nos voisins mythe du pyromahne fou8 Comment expliquer la recrudescence des feux de forĂȘt en 2003 ? Faut-il encore une fois invoquer avec fatalisme l’action prĂ©datrice des pyromanes, dont la fascination maladive pour le feu serait responsable du bilan de cet Ă©tĂ© ? Ou bien existe-t-il un lien mĂ©canique entre la canicule et les incendies ? On ne dira jamais assez qu’en forĂȘt mĂ©diterranĂ©enne les dĂ©parts de feu sont dans leur grande majoritĂ© d’origine humaine. La vĂ©gĂ©tation mĂ©diterranĂ©enne, bien que brĂ»lant facilement, ne s’enflamme pas toute seule. Contrairement Ă  d’autres forĂȘts dans le monde en particulier la taĂŻga, la foudre ne provoque qu’une faible proportion des Ă©closions d’incendies, le plus souvent moins de 5 %. Les Ă©ruptions volcaniques, autre cause naturelle possible des incendies de forĂȘt, sont rares autour de la MĂ©diterranĂ©e. L’homme est en rĂ©alitĂ© responsable de la plus grande partie des feux, dans des proportions qui varient entre 92 % et 98 % selon les pays concernĂ©s Velez, 2000 ; Colin et al., 2001 ; Porrero Rodriguez, 2001.9Tous les incendiaires ne sont pas des pyromanes pris subitement d’un coup de folie. Le plus souvent, les feux sont liĂ©s Ă  des nĂ©gligences ou des malveillances Alexandrian, Gouiran, 1992. MalgrĂ© les campagnes d’information, il est assez dĂ©solant de constater que les gestes d’incivilitĂ© jets de mĂ©gots, grillades en forĂȘt et autres bris de verre dĂ©clenchent encore et toujours des dĂ©parts de feux, notamment le long des autoroutes du Sud-Est de la France Esnault, 1995. Ces feux prennent rarement un caractĂšre catastrophique. Ils ont en revanche un effet indirect trĂšs nĂ©gatif en obligeant les services de lutte Ă  disperser leurs moyens sur le terrain. Les feux intentionnels sont beaucoup plus dĂ©vastateurs. Ils sont pensĂ©s, prĂ©parĂ©s, prĂ©mĂ©ditĂ©s pour crĂ©er le plus de dommage possible, notamment en allumant plusieurs dĂ©parts de feu simultanĂ©s un jour de grand vent. Les motifs de ces incendies volontaires ne manquent pas protestation contre la crĂ©ation d’un parc naturel, revendication politique contre le pouvoir central, opposition contre le reboisement d’anciens pĂąturages, conflit entre les chasseurs et d’autres utilisateurs de la forĂȘt, spĂ©culation sur la requalification d’espaces forestiers en terrains urbanisables, recherche d’emploi dans la lutte contre l’incendie ou dans les travaux de restauration, et la liste est encore longue Velez, 2000. Loin du mythe un peu naĂŻf du pyromane fou, les feux de forĂȘt sont donc largement rĂ©vĂ©lateurs des enjeux Ă©conomiques et des conflits pour la maĂźtrise de l’ chaleurs et vents violents 10Les alĂ©as mĂ©tĂ©orologiques jouent aussi leur rĂŽle en crĂ©ant des conditions plus ou moins favorables Ă  la propagation des feux, en particulier les coups de chaleur et les vents violents, comme nous l’a rappelĂ© la canicule de l’étĂ© 2003 dans le Sud-Ouest de l’Europe. Au Portugal, pays le plus affectĂ© par les incendies de forĂȘt, l’annĂ©e 2003 aura Ă©tĂ© l’une des plus chaudes du siĂšcle Ă©coulĂ©. Entre janvier et septembre 2003, la plupart des stations ont enregistrĂ© des tempĂ©ratures maximales supĂ©rieures Ă  la normale, exceptĂ© pour le mois de fĂ©vrier. La canicule a Ă©tĂ© Ă  la fois intense et exceptionnellement longue, puisqu’elle a sĂ©vi du 11 juillet jusqu’à la mi-aoĂ»t. Au mois d’aoĂ»t, les records de chaleur ont Ă©tĂ© battus dans huit stations portugaises, avec des valeurs atteignant ou dĂ©passant 39,5 °C. En France aussi les tempĂ©ratures maximales ont atteint des valeurs trĂšs Ă©levĂ©es dont les effets ont Ă©tĂ© amplifiĂ©s par le fort dĂ©ficit hydrique. Entre le 1er fĂ©vrier et le 18 aoĂ»t 2003, le Sud-Est de la France et la Corse n’ont reçu que 200 mm de prĂ©cipitations, soit un dĂ©ficit pluviomĂ©trique de 50 % par rapport Ă  la Toutefois, il n’y a pas toujours de corrĂ©lation stricte entre les conditions mĂ©tĂ©orologiques et les feux de forĂȘt. Dans le cas du Portugal, la figure 1 met en Ă©vidence les anomalies de tempĂ©ratures maximales enregistrĂ©es en aoĂ»t 2003. Le diffĂ©rentiel entre les moyennes des tempĂ©ratures maximales atteintes en aoĂ»t 2003 et celles calculĂ©es sur la pĂ©riode 1961-1990 est plus accentuĂ© dans les rĂ©gions de Lisbonne et du Tras os Montes. Dans ces deux rĂ©gions, les moyennes des tempĂ©ratures maximales normales, plus basses que dans les parties continentales et mĂ©ridionales du Portugal notamment dans l’Alentejo, ont Ă©tĂ© plus fortement dĂ©passĂ©es. Ce n’est pas pour autant lĂ  qu’il a fait le plus chaud cet Ă©tĂ©. Les records absolus de chaleur ont Ă©tĂ© sensiblement plus Ă©levĂ©s Ă  Evora 43 °C et Ă  Beja 45,4 °C qu’à Bragança 39,5 °C et Ă  Lisbonne 41,6 °C. Les secteurs les plus fortement incendiĂ©s ne recoupent que trĂšs partiellement les aires les plus affectĂ©es par l’effet canicule. Le large couloir central des grands incendies s’explique aussi par la conjonction de trois autres facteurs la circulation des vents dominants d’ouest en est, l’existence d’un axe autoroutier majeur entre Lisbonne, l’Espagne et le reste de l’Europe, et l’importance relative dans cette partie du Portugal des plantations d’eucalyptus trĂšs inflammables Arnould et al., 1997, p. 324.Fig. 1Feux de forĂȘt et canicule en aoĂ»t 2003 au Portugal une corrĂ©lation imparfaiteFeux de forĂȘt et canicule en aoĂ»t 2003 au Portugal une corrĂ©lation imparfaite12 Il n’y a donc pas de liens mĂ©caniques entre la canicule et les feux de forĂȘt. Quant Ă  Ă©tablir un lien Ă©ventuel entre les feux de 2003 et le changement climatique global, phĂ©nomĂšne sur lequel nous avons encore beaucoup d’incertitudes Leroux, 2002 ; Godard, 2001, il est difficile de se prononcer et cela pour plusieurs raisons. D’une part, la canicule de 2003 n’est pas un accident climatique isolĂ©. De tels coups de chaleur se reproduisent environ tous les 20 Ă  30 ans, les Ă©pisodes les plus marquants des 50 derniĂšres annĂ©es Ă©tant ceux de 1947, 1976 et 1983. Les climatologues de MĂ©tĂ©oFrance, qui ont analysĂ© la canicule de 2003, n’établissent aucun lien avec le changement climatique global Bessemoulin et al., 2004. D’autre part, le climat mĂ©diterranĂ©en est caractĂ©risĂ© par une forte variabilitĂ© inter-annuelle des tempĂ©ratures, y compris en Ă©tĂ© Douguedroit, 1997. Il serait donc pour le moins hasardeux de conclure que la canicule et les feux de l’étĂ© 2003 sont la consĂ©quence du changement climatique global, plutĂŽt qu’un alĂ©a mĂ©tĂ©orologique finalement assez banal autour de la l’essentiel n’est sans doute pas lĂ . La recherche scientifique sur les incendies de forĂȘt en MĂ©diterranĂ©e s’est trop appuyĂ©e sur le facteur climatique comme Ă©lĂ©ment explicatif, contribuant ainsi Ă  instruire un faux procĂšs contre la nature mĂ©diterranĂ©enne. La chaleur et le vent certes stimulent la propagation des feux, mais il faut rĂ©affirmer avec force qu’ils n’en sont pas la cause directe. Comme cela a Ă©tĂ© rappelĂ©, la trĂšs large majoritĂ© des Ă©closions d’incendies est d’origine humaine, et leur rĂ©pĂ©tition s’inscrit dans l’épaisseur du temps. Il semble par consĂ©quent nĂ©cessaire d’accorder une attention particuliĂšre Ă  la dimension historique du phĂ©nomĂšne retour d’un vieux dĂ©mon14Dans cette forĂȘt habitĂ©e depuis des millĂ©naires par les sociĂ©tĂ©s mĂ©diterranĂ©ennes, le feu est une rĂ©alitĂ© inscrite sur la longue durĂ©e. La mise en perspective historique de la problĂ©matique du feu est une clĂ© essentielle de comprĂ©hension du phĂ©nomĂšne. Si l’humanisation ancienne de la forĂȘt mĂ©diterranĂ©enne n’est plus Ă  dĂ©montrer, on ne peut que constater avec Ă©tonnement la raretĂ© des recherches historiques sur les incendies. Sans prĂ©tendre Ă  l’exhaustivitĂ©, essayons de retracer briĂšvement les principaux jalons de la relation ancienne entre la forĂȘt, le feu et les vĂ©gĂ©tation fille du feu 15La forĂȘt mĂ©diterranĂ©enne n’est certainement pas fragile, comme on peut le lire encore trop souvent. Elle possĂšde au contraire une surprenante vigueur si l’on songe aux nombreuses contraintes auxquelles elle doit faire face la sĂ©cheresse estivale, les coups de froid ou de chaleur, et bien entendu le feu. Les vĂ©gĂ©taux mĂ©diterranĂ©ens sont bien adaptĂ©s au retour pĂ©riodique des incendies. Leur aptitude innĂ©e Ă  la reconquĂȘte permet aux plantes de la MĂ©diterranĂ©e de resurgir des sols calcinĂ©s dĂšs la premiĂšre ou la seconde annĂ©e aprĂšs le passage d’un chĂȘne-liĂšge voir photo 1 en est l’un des meilleurs exemples grĂące Ă  son Ă©paisse Ă©corce subĂ©reuse, il renaĂźt trĂšs souvent de ses cendres. D’autres espĂšces, comme le pin d’Alep ou le pin brutia, ne sont pas seulement rĂ©sistantes au feu. Ce sont des pyrophiles actives qui favorisent les incendies car elles ont besoin de leur passage rĂ©gulier pour se reproduire. Les fortes tempĂ©ratures atteintes lors d’un incendie font Ă©clater les cĂŽnes, permettant ainsi l’essaimage des pignons. La teneur en rĂ©sine trĂšs inflammable des pins augmente fortement le risque d’incendie. De plus, ces conifĂšres propagent rapidement le feu par la projection de flammĂšches et de brandons. Les sautes de matiĂšres enflammĂ©es peuvent atteindre plus de 2 km dans le cas des pinĂšdes de pin d’Alep, entraĂźnant ainsi l’allumage de foyers secondaires dans au moins 40 % des cas Alexandrian, 2002. La vĂ©gĂ©tation des sous-bois favorise aussi les incendies. Les olĂ©astres, les pistachiers-tĂ©rĂ©binthes ou les lentisques contiennent des rĂ©sines ou des huiles trĂšs inflammables. Tous ces vĂ©gĂ©taux possĂšdent de surcroĂźt une partie ligneuse trĂšs dĂ©veloppĂ©e qui fournit au feu une grande quantitĂ© de matiĂšres Le caractĂšre pyrophile de la vĂ©gĂ©tation mĂ©diterranĂ©enne est le rĂ©sultat d’une longue Ă©volution qui remonte au moins au NĂ©olithique. L’intensification des incendies, liĂ©e au dĂ©veloppement des cultures et Ă  la nĂ©cessitĂ© d’ouvrir des espaces de pĂąturage pour les troupeaux domestiques, a largement contribuĂ© Ă  diffuser les chĂȘnes sempervirents et les pins mĂ©diterranĂ©ens, au dĂ©triment parfois de forĂȘts caducifoliĂ©es prĂ©existantes comme l’a dĂ©montrĂ© A. Durand 1998 pour le Languedoc. En Espagne, parmi les nombreux gisements anthracologiques analysĂ©s par Vernet 1997, p. 129, celui de la Cova de Cendres province d’Alicante est l’un des plus reprĂ©sentatifs de la transformation ancienne des paysages forestiers mĂ©diterranĂ©ens par le feu. Vers 7 500 BP, la vĂ©gĂ©tation de cette rĂ©gion ibĂ©rique se composait d’une chĂȘnaie verte, accompagnĂ©e par un chĂȘne caducifoliĂ© probablement le chĂȘne faginĂ©. L’exploitation de la chĂȘnaie, ainsi que la pratique de l’élevage et de l’agriculture, se sont traduites par une premiĂšre phase d’ouverture des peuplements vers 6 000 BP. L’utilisation du feu est signĂ©e par l’apparition de bio-indicateurs pyrophiles comme le pin d’Alep. La substitution de la chĂȘnaie par une pinĂšde Ă  pin d’Alep n’apparaĂźt qu’au dĂ©but du NĂ©olithique, entre 6 000 et 4 500 BP. Elle est liĂ©e en grande partie Ă  la multiplication des incendies d’origine humaine. La rĂ©pĂ©tition des feux durant le Chalcolithique et l’ñge du Bronze, entre 4 000 et 3 000 BP, a provoquĂ© l’expansion d’un matorral composĂ© de pyrophytes ciste, romarin, lavande, bruyĂšre multiflore au dĂ©triment de la La vĂ©gĂ©tation mĂ©diterranĂ©enne actuelle est ainsi largement la fille du feu. DĂšs la PrĂ©histoire, le feu a constituĂ© un moyen efficace d’amĂ©nagement des forĂȘts par les paysans du NĂ©olithique Arnould, 2002. La cohabition du feu, des hommes et de la forĂȘt s’est prolongĂ©e tout au long de l’histoire. Le feu n’était pas uniquement liĂ© aux activitĂ©s agricoles ou pastorales, comme en tĂ©moignent les auteurs de l’ feux antiques19Zeus, Jupiter ou Vulcain, ces dieux majeurs des thĂ©ogonies antiques nous rappellent que, dans la mythologie grecque ou latine, le feu est indissociable de la reprĂ©sentation de l’Univers. Avec l’air, l’eau, la terre, il en constitue un des Ă©lĂ©ments essentiels. Les auteurs antiques sont des tĂ©moins privilĂ©giĂ©s de leur temps. Beaucoup ont Ă©tĂ© Ă  la source des sciences modernes. Il est par consĂ©quent logique d’interroger leurs Ă©crits pour connaĂźtre l’importance et la diversitĂ© des feux aux origines de l’histoire autour de la MĂ©diterranĂ©e. Comment l’incendie Ă©tait-il apprĂ©hendĂ© ? Était-il considĂ©rĂ© comme un bienfait servant Ă  lutter contre une forĂȘt trop envahissante ? Ou Ă  l’inverse, Ă©tait-il perçu comme une calamitĂ© rĂ©currente qu’il fallait combattre ?20 D’aprĂšs les auteurs de l’AntiquitĂ©, le feu pouvait avoir trois origines diffĂ©rentes. Le plus souvent, ils associaient les feux spontanĂ©s Ă  des forces divines ou surnaturelles. Cependant, dans son traitĂ© De la nature, LucrĂšce 98-55 av. se dĂ©marque de cette vision des choses. Pour lui, le feu peut ĂȘtre provoquĂ© par le frottement des branches ou par la foudre Si pourtant un arbre branchu vacille sous les vents et ployant s’échauffe contre les branches d’un autre arbre, une Ă©tincelle jaillit par le frottement violent et parfois Ă©clate la ferveur ardente des flammes tandis que les branches et les troncs s’entrechoquent » De la nature, V. 1096-1100. Cette thĂ©orie du frottement des branches est une croyance ancienne, dĂ©jĂ  Ă©voquĂ©e par Thucydide 460-395 av. quatre siĂšcles auparavant La Guerre du PĂ©loponnĂšse, II. 77. Concernant la foudre, LucrĂšce explique longuement qu’elle n’est pas d’origine divine De la nature, VI. 379-422. Elle se produit par le choc des nuages ou par l’échauffement du vent, et s’écoule Ă  grande vitesse comme un fluide en brĂ»lant tout sur son passage. Les feux d’origine naturelle sont perçus comme un mauvais prĂ©sage ou comme une fatalitĂ©. Virgile 70-19 av. Ă©crit dans sa premiĂšre bucolique Ce malheur bien souvent, mais j’étais aveugle, nous a Ă©tĂ© prĂ©dit, je me rappelle maintenant, par les chĂȘnes atteints du feu cĂ©leste ». Mais plus loin, dans la septiĂšme bucolique, il avance une interprĂ©tation plus rationnelle, en associant de maniĂšre prĂ©cise le feu au solstice d’étĂ© et aux chaleurs ardentes de la saison estivale Les Bucoliques, p. 25 et p. 59.21 Le feu Ă©tait aussi une technique de guerre pour rĂ©duire un ennemi, au mĂȘme titre que le siĂšge ou l’assaut d’une citĂ©. Au cours des nombreuses batailles qui opposĂšrent les Perses et les Grecs, le feu s’est rĂ©vĂ©lĂ© ĂȘtre une arme redoutable. HĂ©rodote 484-420 av. raconte dans son enquĂȘte qu’en 498 av. lors de l’expĂ©dition des AthĂ©niens contre la citĂ© de Sardes Asie Mineure, la ville fut totalement ravagĂ©e par un incendie provoquĂ© par des jets de flĂšches enflammĂ©es EnquĂȘte, V. 99-102. Les Lydiens durent abandonner la ville et se rĂ©fugier dans les forĂȘts du mont Tmolos. La mĂȘme technique militaire Ă©tait utilisĂ©e dans les combats fratricides entre les citĂ©s grecques. Thucydide rapporte comment en 429 av. les PĂ©loponnĂ©siens ont incendiĂ© la ville de PlatĂ©e, dans l’Attique. Ils entassĂšrent des fagots de bois autour de la ville, puis y mirent le feu avec du soufre et de la poix enflammĂ©e Guerre du PĂ©loponnĂšse, II. 77. Ils ont ainsi provoquĂ© un incendie d’une extraordinaire violence. De tels brasiers, que seules les pluies pouvaient arrĂȘter, se propageaient souvent aux forĂȘts tous les feux d’origine humaine n’étaient pas inhĂ©rents Ă  l’art de la guerre. La troisiĂšme manifestation du feu chez les auteurs antiques est liĂ©e aux pratiques agro-pastorales. Lucain 39-65 ap. nous livre un tĂ©moignage sans ambiguĂŻtĂ© sur l’importance des feux pastoraux en Thessalie au Ier siĂšcle de notre Ăšre Ainsi, quand l’Apulien, s’apprĂȘtant Ă  faire pousser le gazon dans les plaines oĂč tout a Ă©tĂ© broutĂ© et Ă  renouveler les herbes d’hiver, Ă©chauffe la terre avec la flamme, on voit briller Ă  la fois Garganus et les champs de Vultur et les pacages brĂ»lants de Matinus » La Guerre civile, la Phrasale, IX. 180-186. Ces feux couvraient de vastes superficies qui ne se limitaient pas Ă  la plaine, puisque Lucain nous informe indirectement que les montagnes boisĂ©es d’Apulie Garganus, Vultur et Matinus Ă©taient aussi parcourues par les flammes. MalgrĂ© les dommages causĂ©s aux forĂȘts, cette pratique de rĂ©gĂ©nĂ©ration des pĂąturages par des brĂ»lis plus ou moins maĂźtrisĂ©s n’est pas dĂ©noncĂ©e par les agronomes latins. Dans les traitĂ©s d’agriculture de Columelle ier siĂšcle ap. ou de Palladius dates inconnues, ive siĂšcle ap. elle apparaĂźt comme une technique tout Ă  fait banale Columelle, II. 2 ; Palladius, IX. 4.23 Si le feu promĂ©thĂ©en a permis d’arracher l’humanitĂ© Ă  la vie sauvage, son utilisation n’a pas toujours Ă©tĂ© bĂ©nĂ©fique. Les feux guerriers ou pastoraux provoquĂšrent, dĂšs l’AntiquitĂ©, la ruine de certaines forĂȘts. Platon 427-347 av. dans le Critias, dresse un bref Ă©tat des lieux de l’Attique, en dĂ©plorant le dĂ©boisement des montagnes Critias, p. 532. À la place des vastes forĂȘts prĂ©existantes, Platon dĂ©crit un paysage de rochers dĂ©nudĂ©s, de champs pierreux dĂ©pourvus de terre vĂ©gĂ©tale et de sources taries. SinguliĂšrement, il en attribue la cause Ă  un mystĂ©rieux cataclysme, alors que l’usage du feu est plus certainement responsable de la dĂ©forestation et du ravinement de ces chasse aux incendiaires24 À partir du Moyen Âge, le fait le plus notable par rapport Ă  l’AntiquitĂ© est la prise de conscience du risque que reprĂ©sentent les incendies. Cela se traduit par l’adoption de lois visant Ă  dissuader les incendiaires. Le droit wisigoth en Espagne fut sans doute l’un des premiers Ă  assimiler l’incendie de forĂȘt Ă  un dĂ©lit. Dans le Fuero Juzgo de l’an 654, tout homme surpris Ă  brĂ»ler la forĂȘt Ă©tait condamnĂ© Ă  une amende et Ă  recevoir cent gifles livre VIII, titre III, alinĂ©a 2. Les mesures de protection des forĂȘts ont Ă©tĂ© reprises dans les textes de lois espagnols postĂ©rieurs Siete Partidas de 1263, Ordenamiento de AlcalĂĄ de 1325. Mais ces dispositions juridiques se rĂ©vĂ©lĂšrent peu efficaces. Lors des Cortes de Valladolid de 1351, Pedro Ier 1334-1369 dĂ©nonça les dĂ©gĂąts commis contre les forĂȘts ceux qui vivent dans les contrĂ©es des pinĂšdes et des yeuseraies les coupent et les brĂ»lent pour faire de nouvelles terres, et ainsi ils dĂ©truisent tout » Real Academia de Historia, Cortes de Valladolid, tome II, titre 61, p. 36. Pour Ă©viter de tels agissements, Pedro Ier durcit la lĂ©gislation. Les individus coupables d’avoir incendiĂ© la forĂȘt devaient ĂȘtre condamnĂ©s Ă  mesures avaient pour but de prĂ©venir les dommages causĂ©s par les incendies. En Sardaigne, la Charte de Logus, Ă©dictĂ©e en 1386 par Eleonora d’Arborea 1347-1404, contient plusieurs dispositions de prĂ©vention regroupĂ©es dans les Ordinamentos de foghu Scanu, 1991. D’aprĂšs l’article 49, les citoyens devaient participer Ă  la crĂ©ation et Ă  l’entretien d’un coupe-feu appelĂ© doha autour des villes et des villages, en Ă©liminant les herbes et les arbustes. Ce travail s’effectuait chaque annĂ©e, au dĂ©but du mois de juillet. Ceux qui ne participaient pas Ă  cette tĂąche collective Ă©taient tenus responsables en cas d’incendie. La peine encourue Ă©tait le paiement d’une amende et la perte de la main droite, voire la condamnation Ă  mort pour les incendies les plus Toutes ces mesures de lutte contre les incendies ont Ă©tĂ© reformulĂ©es Ă  maintes reprises Ă  l’époque moderne Amouric, 1992, p. 129-131. En France par exemple, la Chambre des eaux et forĂȘts du parlement d’Aix-en-Provence promulgua en 1602 un arrĂȘtĂ© faisant inhibitions ausdits propriĂ©taires et vsagers, de ne couper aucun bois pour le brusler sur les lieux, faire eyssarts pour conuertir la terre en labeur ». Cette prohibition est rĂ©itĂ©rĂ©e dans des termes presque identiques par deux autres arrĂȘtĂ©s du parlement d’Aix datant de 1633 et de 1659 archives dĂ©partementales de Digne, circulaires, arrĂȘtĂ©s et ordonnances d’Ancien RĂ©gime, liasse A2. L’ordonnance de Colbert de 1669 Ă©tend cette interdiction Ă  toutes les forĂȘts du royaume. En effet, l’article 32 du titre XXVII dĂ©fendait Ă  quiconque d’effectuer des brĂ»lages en forĂȘt ou dans les landes sous peine de chĂątiments corporels et du paiement d’une amende DevĂšze, 1962. Ces dispositions sont rappelĂ©es par le parlement d’Aix-en-Provence en 1706, 1763 et 1773 Amouric, 1992, p. 130. La rĂ©itĂ©ration de ces interdits dĂ©montre Ă  l’évidence leur inefficacitĂ©. À cela plusieurs explications la taille des superficies Ă  surveiller, la difficultĂ© de contrĂŽler l’activitĂ© des nombreux coureurs de bois qui exerçaient leur activitĂ© en forĂȘt bergers, charbonniers, gemmeurs, cueilleurs de plantes mĂ©dicinales
 ou encore le poids des usages et des xix e siĂšcle, l’entrĂ©e en scĂšne des nouveaux acteurs que sont les ingĂ©nieurs forestiers a permis sans doute une meilleure prise en compte du risque que reprĂ©sentait le feu dans les forĂȘts. Mais ce ne fut pas la fin des incendies, bien au contraire. L’appropriation souvent autoritaire de la gestion des forĂȘts par les diffĂ©rentes administrations forestiĂšres, au dĂ©triment des communautĂ©s rurales Kalaora, Savoye, 1986 ; Corvol, 1987 ; Bouisset, 1998 ; ClĂ©ment, 2002, s’est accompagnĂ©e d’une recrudescence des incendies. Le feu est devenu l’une des formes de protestation des ruraux contre la remise en cause de leurs droits sĂ©culaires Amouric, 1992, p. 117. Les reboisements effectuĂ©s par les services forestiers restauration des terrains de montagne en France, reboisement des baldios au Portugal, reboisements du patrimonio forestal en Espagne, suivis d’une interdiction stricte de tous les droits d’usage, attisĂšrent encore plus la colĂšre paysanne. Ainsi, dans la province de Soria en 1868, de grands incendies furent provoquĂ©s par les communautĂ©s rurales pour dĂ©noncer les nouvelles plantations de pins rĂ©alisĂ©es sur d’anciens terrains de parcours. Les services forestiers qualifiĂšrent ces actes d’attentats vandaliques » et de stupides vengeances », ne laissant par lĂ  mĂȘme aucun doute sur la nature protestataire de ces feux Breñosa, 1869. Les mĂȘmes causes produisirent les mĂȘmes effets dans les CĂ©vennes, Ă  partir des annĂ©es 1870 Cornu, 2003.28Au total, retenons deux idĂ©es simples de cette brĂšve mise en perspective historique. Tout d’abord, les feux sont loin d’ĂȘtre un phĂ©nomĂšne rĂ©cent. Toute l’histoire de la forĂȘt mĂ©diterranĂ©enne est traversĂ©e par le retour pĂ©riodique des incendies. Ensuite, les feux de forĂȘt ne sont pas le rĂ©sultat des caractĂ©ristiques particuliĂšres du milieu, postulat qui est pourtant au cƓur du procĂšs contre la nature mĂ©diterranĂ©enne instruit par tout un courant de recherche sur les incendies. La rĂ©pĂ©tition des feux est avant tout un fait culturel, inscrit dans un systĂšme de relations ambivalent entre la forĂȘt et les sociĂ©tĂ©s puisque le feu Ă©tait perçu soit comme un mode de gestion efficace par les communautĂ©s paysannes Grove, Rackham, 2001 ; Landsberg, 1997, soit comme un danger par les Ă©lites politiques. La prĂ©vention des incendies engagĂ©e depuis le xixe siĂšcle a-t-elle permis de rĂ©duire ce risque ?Les errances de la politique de prĂ©vention29DĂšs le xix e siĂšcle, en liaison avec l’apparition des diffĂ©rentes administrations forestiĂšres dans le Sud-Ouest de l’Europe, la lutte contre les incendies a Ă©tĂ© fondĂ©e sur un renforcement de la criminalisation des feux et sur le postulat d’une forĂȘt fragile et menacĂ©e. Cette approche de la problĂ©matique des feux, qui a perdurĂ© durant la plus grande partie du xxe siĂšcle, a non seulement orientĂ© la prĂ©vention des incendies vers une protection lourde contre les feux dĂ©clarĂ©s, mais elle a aussi constituĂ© l’essentiel de la politique forestiĂšre, au dĂ©triment d’une vĂ©ritable valorisation Ă©conomique de la forĂȘt mĂ©diterranĂ©enne. Était-ce la meilleure façon de prĂ©server cette forĂȘt anciennement habitĂ©e par les hommes ?Les effets pervers de la criminalisation des feux30La prĂ©vention moderne des incendies en forĂȘt mĂ©diterranĂ©enne remonte Ă  la seconde moitiĂ© du xixe siĂšcle. DĂšs 1865, Ch. de Ribbe posait les fondements de la lutte contre le feu dans son ouvrage intitulĂ© Des incendies de forĂȘts dans la rĂ©gion des Maures et de l’Esterel. Leurs causes. Leur histoire. Moyens d’y remĂ©dier. Ce livre prĂ©curseur, amplement diffusĂ© Ă  l’époque Chalvet, 2000, p. 235, fut le point de dĂ©part de la loi du 6 juillet 1870 sur la protection des forĂȘts des Maures et de l’Esterel que l’on appelait alors, de maniĂšre tout Ă  fait symptomatique, la rĂ©gion du feu ». La loi de 1870 Ă©nonça les principes essentiels de la lutte contre les incendies. Les solutions avancĂ©es Ă©taient assez comparables aux dogmes actuels lĂ©gifĂ©rer pour interdire tout brĂ»lage en forĂȘt, dĂ©broussailler les sous-bois, Ă©tablir un coupe-feu, promouvoir la crĂ©ation d’un service de lutte avec des agents spĂ©cialisĂ©s, Ă©lĂ©gamment baptisĂ©s les sapeurs des forĂȘts » Ribbe, 1865, p. 75-76 et p. 95.31 Tous les ingrĂ©dients de l’échec relatif de la lutte contre l’incendie Ă©taient dĂ©jĂ  rĂ©unis. Comme le soulignent Grove et O. Rackham, la criminalisation du feu au cours de l’histoire n’a jamais Ă©tĂ© d’aucune efficacitĂ© pour protĂ©ger les forĂȘts mĂ©diterranĂ©ennes Groves, Rackham, 2001, p. 229. Elle est de plus assez contradictoire avec la nĂ©cessitĂ© de dĂ©broussailler les sous-bois, ce qui traditionnellement a Ă©tĂ© effectuĂ© par les feux paysans occupational burning. Au xixe et durant la premiĂšre moitiĂ© du xxe siĂšcle, la limitation drastique des droits d’usage par les diffĂ©rentes administrations forestiĂšres a largement contribuĂ© Ă  ruiner l’économie agro-sylvo-pastorale des arriĂšres-pays mĂ©diterranĂ©ens et Ă  accĂ©lĂ©rer leur baisse L’exemple des Maures et de l’Esterel est particuliĂšrement rĂ©vĂ©lateur de l’impasse dans laquelle s’est durablement Ă©garĂ©e la politique de prĂ©vention. À la suite des grands incendies de forĂȘt de 1877 dans ces massifs, l’ingĂ©nieur forestier A. de Guiny, en poste dans le Var, exprimait dĂ©jĂ  et sans rĂ©serves les limites de la loi de 1870 On doit, en effet, se demander si la loi nouvelle n’est pas inefficace, si les travaux entrepris dans les forĂȘts de l’État n’ont pas Ă©tĂ© inutiles, en un mot, si l’impossibilitĂ© de lutter contre les incendies des forĂȘts du Var n’est pas dĂ©finitivement dĂ©montrĂ©e » Guiny, 1877, p. 513. Le principal obstacle soulignĂ© par A. de Guiny est l’inapplicabilitĂ© du dĂ©broussaillement, en raison de son coĂ»t trĂšs Ă©levĂ© dans un espace ayant subi un fort exode rural. En 1886, le docteur F. Depelchin a consacrĂ© tout un chapitre sur les feux des Maures et de l’Esterel dans son ouvrage sur les ForĂȘts de la France. Le livre a Ă©tĂ© favorablement commentĂ© par l’ingĂ©nieur forestier Le Grix dans la Revue des Eaux et ForĂȘts Le Grix, 1886. F. Depelchin critiquait lui aussi la lĂ©gislation contre les incendiaires de 1870 et pointait du doigt l’écueil majeur que reprĂ©sente l’absence de toute valorisation Ă©conomique de la forĂȘt La mĂ©thode vĂ©ritablement curative consisterait Ă  dĂ©velopper rationnellement, Ă  amĂ©liorer, Ă  encourager la culture et les industries forestiĂšres dans la rĂ©gion des Maures et de l’Esterel [
]. C’est Ă  ce prix et par ce moyen que les incendies ne seront plus Ă  redouter » Depelchin, 1886, p. 363. En 1933, dans son livre sur l’Homme et la forĂȘt, P. Deffontaines dressa un bilan alarmiste de la progression des incendies dans les Maures et l’Esterel entre 1880 et 1929. Les feux ont en effet parcouru 35 000 ha entre 1880 et 1900, 55 000 ha entre 1900 et 1915, 143 000 ha entre 1915 et 1929. P. Deffontaines Ă©tablissait alors un lien direct entre l’augmentation des feux et l’abandon des terres Cette progression funeste s’explique par la disparition de cultures qui coupaient autrefois les massifs, opposant des obstacles Ă  la marche des flammes. Le pays se dĂ©peuple, les cultures reculent ; ici, bien loin que ce soit les boisements qui en profitent, c’est le feu qui trouve un milieu plus favorable » Deffontaines, 1933, p. 158.33 Au lieu de dĂ©velopper l’économie forestiĂšre, la multiplication des interdits a non seulement ruinĂ© le systĂšme agro-sylvo-pastoral traditionnel, mais elle a de surcroĂźt conduit Ă  une dangereuse perte de lien social entre la forĂȘt et les populations autochtones. La remise en cause de la gestion paysanne de la forĂȘt et l’exode vers les villes ont eu des effets contre-productifs. Au fil du temps, la densification du couvert vĂ©gĂ©tal, le vieillissement des taillis, la reconquĂȘte arbustive des sous-bois et l’accumulation de bois morts liĂ©e Ă  la rĂ©duction des prĂ©lĂšvements, ont augmentĂ© la prĂ©sence de matiĂšre combustible dans les forĂȘts mĂ©diterranĂ©ennes du Sud-Ouest de l’Europe. Les choix en matiĂšre de politique de lutte contre les incendies au xixe siĂšcle, en grande partie responsables de l’état actuel des forĂȘts, ont fortement augmentĂ© la vulnĂ©rabilitĂ© de la forĂȘt mĂ©diterranĂ©enne en rompant l’équilibre instable qui s’était instaurĂ© entre les communautĂ©s paysannes et le milieu forestier. Le problĂšme du dĂ©brousaillement des forĂȘts est toujours d’actualitĂ©, et il est loin d’ĂȘtre prĂ©supposĂ© de la forĂȘt en danger34L’autre idĂ©e hĂ©ritĂ©e du xixe siĂšcle servant encore Ă  lĂ©gitimer la lutte contre le feu est celle d’une forĂȘt en danger. Les assauts rĂ©pĂ©tĂ©s des flammes entraĂźneraient inĂ©luctablement la disparition de la forĂȘt mĂ©diterranĂ©enne EUROFOR, 1994. Ce postulat erronĂ© va souvent de pair avec une vision misĂ©rabiliste de la forĂȘt mĂ©diterranĂ©enne, inlassablement qualifiĂ©e de dĂ©gradĂ©e, fragile ou chĂ©tive. Si tel Ă©tait le cas, pourquoi engager autant de moyens pour protĂ©ger une forĂȘt ayant perdu toute valeur Ă©cologique ou paysagĂšre ?35 Au-delĂ  de cette vision catastrophiste, assimilant le feu Ă  une menace permanente pour la forĂȘt, on peut opposer un point de vue diffĂ©rent. Le feu n’a pas que des effets nĂ©gatifs. Les traits si originaux de la forĂȘt mĂ©diterranĂ©enne, notamment sa composition floristique et ses mosaĂŻques paysagĂšres, sont largement tributaires d’une histoire rythmĂ©e par le retour pĂ©riodique du feu. Le passage des incendies permet de conserver des milieux ouverts, maquis ou garrigues, qui constituent un vĂ©ritable conservatoire de la biodiversitĂ© mĂ©diterranĂ©enne MĂ©dail, Quezel, 1997. Du point de vue de la dynamique forestiĂšre, M. Barbero, P. Quezel et R. Loisel ont dĂ©montrĂ© que l’incendie Ă©tait une perturbation indispensable Ă  la rĂ©gĂ©nĂ©ration de la forĂȘt mĂ©diterranĂ©enne Barbero et al., 1990 ; ClĂ©ment, 1999. À long terme, l’absence totale de feu rĂ©duirait considĂ©rablement la prĂ©sence des espĂšces pionniĂšres et pyrophiles, ce qui aurait pour effet de limiter les capacitĂ©s de rĂ©silience de la forĂȘt d’ĂȘtre menacĂ©e par le retour pĂ©riodique des incendies, la forĂȘt mĂ©diterranĂ©enne est en pleine expansion depuis le xix e siĂšcle. Elle recolonise les espaces progressivement abandonnĂ©s par l’agriculture ou par l’élevage dans les arriĂšre-pays mĂ©diterranĂ©ens du Sud-Ouest de l’Europe. Ainsi, dans les PrĂ©alpes du Sud, les surfaces forestiĂšres ont Ă©tĂ© multipliĂ©es en moyenne par trois depuis un siĂšcle Vallauri, 1997, p. 336. Les reboisements en pin noir d’Autriche effectuĂ©s par les services de Restauration des terrains de montagne RTM ne reprĂ©sentent qu’une faible part de cette reconquĂȘte forestiĂšre moins de 5 %. Pour D. Vallauri, celle-ci est surtout le fait d’une dynamique spontanĂ©e, engendrĂ©e par la dĂ©prise rurale. Le retour de la forĂȘt se poursuit de nos jours au cours des dix derniĂšres annĂ©es, la forĂȘt mĂ©diterranĂ©enne française a progressĂ© de 11 % ClĂ©ment, 1999 ; ClĂ©ment, Jappiot, 2005. Il ne s’agit pas uniquement de formations pionniĂšres. On assiste aussi par endroits Ă  un retour de chĂȘnes caducifoliĂ©s, notamment le chĂȘne pubescent sur le versant mĂ©ridional de la montagne de Lure. Ce n’est pas un cas spĂ©cifique Ă  la France. Le chĂȘne faginĂ© en Espagne, le chĂȘne pyrĂ©nĂ©en au Portugal et le chĂȘne chevelu en Italie reconquiĂšrent aussi des territoires perdus au dĂ©triment des chĂȘnes sempervirents Simon, 1997, p. 179.37 La diabolisation du feu est par consĂ©quent un non-sens, tant du point de vue de la biodiversitĂ© que de la dynamique forestiĂšre. La crainte qu’il suscite tient surtout Ă  la modification de la perception du phĂ©nomĂšne. Autrefois, le feu entrait dans le registre des pratiques habituelles et assumĂ©es par les populations locales, mĂȘme si par ailleurs il Ă©tait dĂ©noncĂ© par les Ă©lites politiques et par les forestiers. Aujourd’hui, dans nos sociĂ©tĂ©s ultra-sĂ©curitaires et urbaines, le feu est toujours vĂ©cu comme un Ă©chec, une crise, une menace. Plus que par rapport Ă  la forĂȘt, la lutte contre les incendies trouve sa lĂ©gitimitĂ© dans la protection des biens et des personnes qui ont rĂ©cemment investi le milieu forestier. Il s’agit bien souvent de nĂ©o-ruraux, installĂ©s temporairement ou durablement rĂ©sidences secondaires, retraitĂ©s, rurbains, sans avoir de liens rĂ©els avec le milieu forestier. Ces nouveaux habitants de la forĂȘt n’ont pas de mĂ©moire du risque. La forĂȘt est pour eux un simple dĂ©cor. Elle symbolise une libertĂ© retrouvĂ©e face Ă  l’espace de contrainte que constitue la ville, au mĂȘme titre que les riviĂšres dont la proximitĂ© est recherchĂ©e malgrĂ© le risque d’inondation Vanssay, 2003, p. 54. La progression de l’urbanisation autour des grandes villes mĂ©diterranĂ©ennes et le mitage de la forĂȘt par les villas dans les espaces touristiques littoraux n’ont pas créé la problĂ©matique du feu. En revanche, ils ont assurĂ©ment ouvert un nouveau front d’incendies en multipliant les interfaces forĂȘt-urbanisation. Cela ne signifie pas que le risque d’incendies ait disparu des espaces ruraux. En 2003, le dĂ©partement de Haute-Corse, en grande partie rural, a Ă©tĂ© le plus touchĂ© des dĂ©partements français prĂšs de 21 000 ha brĂ»lĂ©s, contre seulement 2 308 ha dans les Bouches-du-RhĂŽne.Les nouvelles orientations de la lutte contre l’incendie38Depuis deux dĂ©cennies, on assiste Ă  une formidable mobilisation scientifique, juridique et technique pour lutter contre le feu. Le premier forum international sur les stratĂ©gies de prĂ©vention des incendies dans les forĂȘts du Sud de l’Europe, qui s’est tenu Ă  Bordeaux du 31 janvier au 2 fĂ©vrier 2002, tĂ©moigne de la mobilisation sans prĂ©cĂ©dent de la recherche dans ce domaine Union des sylviculteurs du Sud de l’Europe et al., 2002. Au-delĂ  de la mise en Ɠuvre d’approches sophistiquĂ©es SIG, tĂ©lĂ©dĂ©tection, modĂ©lisation mathĂ©matique pour identifier les zones Ă  risque, modĂ©liser la dynamique des feux, Ă©tudier l’inflammabilitĂ© des vĂ©gĂ©taux ou Ă©tablir des prĂ©visions mĂ©tĂ©orologiques plus fines, ce qui retient le plus l’attention est la redĂ©couverte de mĂ©thodes de gestion traditionnelles. Les brĂ»lages dirigĂ©s, l’introduction de troupeaux dĂ©broussailleurs ou encore la reconstitution de mosaĂŻques paysagĂšres rappellent Ă©trangement les formes de gestion paysanne de la forĂȘt tant dĂ©criĂ©es auparavant. Les plans de prĂ©vention intĂšgrent de plus en plus ces diffĂ©rents aspects, dans une vision plus large d’amĂ©nagement du territoire Delannoy, Viret, 2003, p. 67.39 L’exemple de la politique de lutte contre les incendies menĂ©e dans les PyrĂ©nĂ©es-Orientales illustre parfaitement cette Ă©volution. Avant 1990, la stratĂ©gie adoptĂ©e fonctionnait en vase clos elle Ă©tait conçue par des forestiers, sur un domaine forestier, avec des moyens forestiers » Bourgoin, 2002. Cet esprit de corps, faisant de la forĂȘt le domaine rĂ©servĂ© des forestiers, s’est traduit par une orientation lourde de lutte contre les incendies dĂ©clarĂ©s. Les amĂ©nagements DFCI DĂ©fense des forĂȘts contre l’incendie tĂ©moignent de cette orientation. Ils se limitent Ă  trois types d’équipements les pistes d’accĂšs, les pare-feu 25 m de part et d’autre d’une piste et les points d’eau. Ces amĂ©nagements sont principalement destinĂ©s aux interventions d’urgence, sans pour autant apporter de rĂ©ponse durable Ă  la problĂ©matique du feu. De plus, les pĂ©rimĂštres DFCI, conçus d’abord pour lutter contre les incendies dans les Landes, ont Ă©tĂ© Ă©tendus aux rĂ©gions mĂ©diterranĂ©ennes oĂč ils se sont rĂ©vĂ©lĂ©s peu efficaces en raison principalement des difficultĂ©s d’accessibilitĂ© relief plus accidentĂ© et du morcellement de la propriĂ©tĂ© forestiĂšre. À partir de 1990, les responsables de la Direction dĂ©partementale de l’agriculture et de la forĂȘt DDAF des PyrĂ©nĂ©es-Orientales ont essayĂ© d’apprĂ©hender la prĂ©vention contre les incendies dans une approche plus globale d’amĂ©nagement de l’espace rural. À la place des pare-feu de dimension rĂ©duite et dont l’entretien engloutissait des moyens financiers colossaux passage des dĂ©broussailleuses tous les 3 ou 4 ans, de grandes coupures pastorales ont Ă©tĂ© créées au dĂ©but des annĂ©es 1990 dans les subĂ©raies du piĂ©mont des AlbĂšres. Cela a permis de protĂ©ger plus efficacement la forĂȘt, tout en assurant le redĂ©marrage de l’exploitation du liĂšge et en offrant aux Ă©leveurs de nouvelles aires de Les Plans de prĂ©vention des forĂȘts contre l’incendie PPFCI, instaurĂ©s en France par la loi du 9 juillet 2001, traduisent la mĂȘme volontĂ© de dĂ©passer le strict amĂ©nagement des forĂȘts pour lutter contre l’incendie. L’une des innovations des PPFCI est de ne plus se limiter au cadre communal. En effet, les PPFCI doivent ĂȘtre Ă©laborĂ©s pour chaque massif forestier, indĂ©pendamment des divisions administratives Delannoy, Viret, 2003. L’autre nouveautĂ© de la loi de 2001 est d’impliquer plus largement les Ă©lus locaux dans un systĂšme d’acteurs trĂšs pyramidal, avec un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant de l’État. Cette Ă©volution est cependant limitĂ©e. Les Ă©lus locaux ont un poids dĂ©cisionnel encore trĂšs discret dans la politique de lutte contre les incendies. En revanche, ils ont des obligations nouvelles. Les maires sont tenus de faire respecter le dĂ©broussaillement de la loi de 2001. Ils sont en particulier chargĂ©s d’établir un Plan intercommunal de dĂ©broussaillement et d’amĂ©nagement des forĂȘts PIDAF. Les actions entreprises dans le cadre des PIDAF sont financĂ©es entre 80 % et 100 % par l’État. Si la loi de 2001 va dans le bon sens, les mesures envisagĂ©es sont encore bien timides. Pour lutter plus efficacement contre les incendies, la plupart des spĂ©cialistes s’accordent aujourd’hui sur la nĂ©cessitĂ© de revitaliser l’économie forestiĂšre, de redonner aux forĂȘts mĂ©diterranĂ©ennes leur vocation multifonctionnelle, et de dĂ©velopper la gestion participative de ces milieux anciennement humanisĂ©s AIFM, 2002.Conclusion41 Ainsi, plutĂŽt que de dresser un procĂšs contre la nature mĂ©diterranĂ©enne, en invoquant avec un certain fatalisme les excĂšs du climat ou la prĂ©tendue fragilitĂ© de la forĂȘt mĂ©diterranĂ©enne, il serait sans doute plus rationnel d’admettre que le feu est une rĂ©alitĂ© ancienne avec laquelle on doit cohabiter HĂ©tier, 1993. Cela ne signifie pas qu’il ne faut rien faire. Le modĂšle de gestion des incendies en AmĂ©rique du Nord, consistant Ă  laisser courir le feu stratĂ©gie du Let burn » tout en protĂ©geant plus ou moins efficacement les biens et les populations, comme on a pu le voir rĂ©cemment en Californie feux de novembre 2003, n’est pas applicable en Europe. Personne ne conteste la nĂ©cessitĂ© d’un cadre juridique ou l’utilitĂ© de mobiliser des moyens de lutte. Mais Ă  l’évidence, cette approche est insuffisante pour Ă©viter le retour pĂ©riodique des grands apparaĂźt donc indispensable de bousculer un certain nombre d’idĂ©es reçues, et en particulier de lever le tabou d’une forĂȘt non productive. Cette vision rĂ©ductrice dĂ©coule de critĂšres inadaptĂ©s pour Ă©valuer la rentabilitĂ© de la forĂȘt mĂ©diterranĂ©enne, trop souvent inspirĂ©s de l’économie sylvicole de l’Europe du Nord. De plus en plus de spĂ©cialistes considĂšrent que la meilleure protection contre les incendies serait d’engager une vĂ©ritable politique de valorisation des productions directes bois, liĂšge, gemme, plantes mĂ©dicinales
 ou indirectes Ă©levage, trufficulture, tourisme
 de la forĂȘt mĂ©diterranĂ©enne AIFM, 2002. Mais cela suppose une vĂ©ritable rĂ©volution culturelle vis-Ă -vis d’une forĂȘt trop souvent victime d’images nĂ©gatives. [*] Notes [*] Je tiens Ă  remercier vivement Paul Arnould, professeur Ă  l’ENS-LSH, qui a bien voulu relire le manuscrit et me faire part de ses remarques. LafrĂ©quence de l’arrosage varie en fonction du temps dehors. GĂ©nĂ©ralement, l’entretien romarin rampant exige de l’eau une ou deux fois par semaine en Ă©tĂ© et tous les 10 jours pour le reste de l’annĂ©e. Quand il s’agit d’une plante dans le jardin oĂč il a des prĂ©cipitations de plus de 350mm par an, Ă  partir de la seconde
PlantationAutour De La Méditerranée En 10 Lettres Auteur De La Mediterranee Anton, Auteur Russe Auteur Doncle Vania En 1897 Plantation Saules Plantation Boisee Plantation D Osier Plantation D Ormes Plantation De Coniferes Plantation D Aulnes Plantation Exotique Plantation De Fraisiers Plantation Dorme Plantation Dormes Plantation Fruitiere
Autourde la Méditerranée, les agrumes risquent de disparaßtre | Isabel MALSANG | En vrac . 9 197 363 297 136 80 32 92

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