leurope, l’ancienne, celle d’un vieux monde bouleversĂ© par la rĂ©volution industrielle, et l’union europĂ©enne, belle utopie nĂ©e sur les cendres de deux grandes guerres, sont l’alpha et l’omĂ©ga de ce texte en vers libres relatant un siĂšcle et demi de constructions, d’affrontements, d’enthousiasmes, de dĂ©faites et d’espoirs. Ă  l’heure oĂč certains 23 24 janvierNous, l’EuropeBanquet des PeuplesUn spectacle coproduit par la Cie du Passage qui, aprĂšs des reprĂ©sentations au prestigieux Festival d’Avignon, partira en tournĂ©e dans plusieurs pays et sera jouĂ© sur de grandes scĂšnes nationales de l’Europe, ses convulsions, ses blessures, ses trouĂ©es de lumiĂšre et ses utopies. Ce rĂ©cit choral, portĂ© par une foule de cinquante choristes et onze artistes venant d’Allemagne, de Belgique, de France, de GrĂšce, d’Irlande, de Pologne et de Suisse, interroge les liens entre les nations europĂ©ennes. Critique mais aussi rassembleur, ce spectacle invite Ă  ne pas oublier l’importance de la fraternitĂ© dans notre sociĂ©tĂ©. Le Temps – Alexandre DemidoffMon utopie que l’Europe soit enfin populaire»texteLaurent GaudĂ©conception, musique, mise en scĂšneRoland AuzetavecRobert BouvierRodrigo FerreiraOlwen FouĂ©rĂ©Vincent KreyderDagmara Mrowiec-MatuszakYasine OuichaRose-Nyndia MartineKaroline RoseEmmanuel SchwartzArtemis StavridiThibault Vinçonet le chƓurLyricascĂ©nographieRoland AuzetlumiĂšreBernard RevelchorĂ©graphieJoĂ«lle BouviervidĂ©oPierre Lanielcollaboration artistiqueCarmen JolinsonDaniele Segre AmarcostumesMireille Dessingyassistant Ă  la mise en scĂšneVictor PavelrĂ©gie GĂ©nĂ©raleJean-Marc BeauProduction dĂ©lĂ©guĂ©eL’Archipel – scĂšne nationale de PerpignanCoproductionActOpus – Compagnie Roland AuzetScĂšne Nationale de Saint-NazaireCompagnie du Passage, NeuchĂątel SuisseThéùtre Prospero / Groupe de la VeillĂ©e MontrĂ©alThéùtre-SĂ©nart, scĂšne nationale Festival d’AvignonThéùtre de Choisy-le-Roi – ScĂšne conventionnĂ©e d’intĂ©rĂȘt national – Art et CrĂ©ation pour la diversitĂ©linguistiqueOpĂ©ra Grand AvignonMA ScĂšne Nationale de MontbĂ©liardTeatr Polski Bydgoszcz PologneChĂąteauvallon scĂšne nationaleMC2 Grenoble scĂšne nationalePartenaires EuropĂ©ens en coursFestival Temporada Alta, GĂ©rone Espagne, Dublin Theatre Festival Irlande, Teatr Polski Bydgoszcz Pologne.avec la participation artistique du Jeune théùtre national. + logo cf. documentationLa Compagnie Act Opus est soutenue au titre des Compagnies et Ensembles Ă  Rayonnement National et International par le MinistĂšre de la Culture, DRAC Auvergne-RhĂŽne Alpes. Elle est en convention avec le Conseil RĂ©gional d’Auvergne-RhĂŽne au Festival d’Avignon Àl’heure oĂč certains doutent, oĂč d’autres n’y croient plus, ce rĂ©cit europĂ©en humaniste rappelle qu’une mĂ©moire commune, mĂȘme douloureuse, est un ferment d’avenir. C’est donc d’une plume ardente que Laurent GaudĂ© compose une Ă©popĂ©e invitant Ă  la rĂ©alisation d’une Europe des diffĂ©rences, de la solidaritĂ© et de la libertĂ©. Du 4 au 23 juillet s’est tenu l’édition 2019 du Festival d’Avignon, la 73e. Si L’OdyssĂ©e se prĂ©sente comme le thĂšme principal du plus grand festival de théùtre au monde cette annĂ©e, une autre couleur vient teinter la programmation de cet Ă©tĂ©. L’Europe s’installe en effet comme irrĂ©mĂ©diable sujet de plusieurs spectacles phares du festival et rĂ©vĂšle de nombreuses caractĂ©ristiques propres Ă  une certaine frange de la crĂ©ation contemporaine qui dĂ©sire ardemment parler du prĂ©sent politique. Le Festival d’Avignon 2019 se voulait Ă©minemment politique, en Ă©cho avec les urgences de notre temps, ce que traduit l’édito d’ouverture de programme d’Olivier Py, directeur du festival depuis 2013. Il y Ă©nonce que l’objectif artistique de l’édition 2019 est de dĂ©sarmer les solitudes ». Le metteur en scĂšne nomme la nĂ©cessitĂ© prĂ©sente du théùtre, qui n’a qu’à ouvrir ses portes » pour faire acte de conscience politique ». Ainsi, face aux affres du consumĂ©risme et de la solitude contemporaine vĂ©hiculĂ©e entre autre par les rĂ©seaux sociaux, il rappelle qu’ĂȘtre ensemble ce n’est pas faire foule ou vibrer d’affects refoulĂ©s, c’est accepter une inquiĂ©tude commune et espĂ©rer le retour des mythes fondateurs ». C’est dans le charnier marin de la MĂ©diterranĂ©e qu’un de ce mythes Ă©merge l’OdyssĂ©e. Olivier Py prĂ©sentant le programme du 70e Festival d’Avignon ©Marianne Casamance On compte ainsi de nombreux spectacles sur ce thĂšme comme O agora que demora / Le prĂ©sent qui dĂ©borde – Notre OdyssĂ©e II de Christiane Jatahy, sur et avec les exilĂ©s contemporains ou L’OdyssĂ©e de Blandine Savetier, mise en scĂšne du texte de HomĂšre en 12 Ă©pisodes quotidiens, et bien d’autres faisant appel aux mythes de la GrĂšce Antique. Mais une autre inquiĂ©tude appelle au retour d’un autre mythe, plus rĂ©cent celui-lĂ . Cette inquiĂ©tude c’est celle de la menace prĂ©sente sans cesse dans l’actuel spectacle politico-mĂ©diatique de la montĂ©e des populismes », et le mythe Ă  convoquer pour la palier l’Europe. Ou l’Union europĂ©enne, on ne sait pas vraiment, la confusion s’entretient tout au long des propositions que nous allons aborder. Ainsi, face Ă  ces inquiĂ©tudes rappelons que Olivier Py met en garde de ne pas faire foule ou vibrer d’affects refoulĂ©s » auquel il prĂ©commande en remplacement le silence de la salle de théùtre permettant de percevoir le messianisme du collectif ». Ce parallĂšle religieux propre Ă  Py se place donc comme un appel au calme au milieu d’une fureur ambiante qui ne peut, bien entendu, qu’ĂȘtre nuisible pour la dĂ©mocratie, et de se poser calmement face aux mythes fondateurs pour rĂ©flĂ©chir sur le prĂ©sent. Architecture, grandes performances et vues de l’esprit C’est la tĂąche que se confie Architecture, Ă©crit et mis en scĂšne par Pascal Rambert, dans la cruciale Cour d’Honneur du Palais des Papes. Cruciale car depuis qu’il y a un Festival d’Avignon, chaque annĂ©e les regards se tournent vers le spectacle qui y est programmĂ© en ouverture. C’est celui dont France TĂ©lĂ©visions diffuse la captation, celui que tous les journalistes vont voir, celui dont tout le monde parle. Les critiques cette annĂ©e furent mitigĂ©es, soulignant un texte lourd, des comĂ©diens brillants dans un drame esthĂ©tiquement beau ou la vacuitĂ© d’un Ă©niĂšme spectacle comme celui-ci. Sur Avignon mĂȘme, le bouche-Ă -oreille des spectateurs penchait clairement vers la non-affection et les discussions s’animaient plus par le temps tenu avant de quitter le spectacle d’une durĂ©e de quatre heures que par le sort tragique des personnages et ce qu’il y a Ă  en retenir. ScĂ©nographie de “Architecture” avant le dĂ©but du spectacle.©Martin Mendiharat Architecture narre l’histoire d’une famille d’intellectuels viennois assistant Ă  l’explosion de la PremiĂšre Guerre Mondiale et Ă  la montĂ©e du nazisme, mourant tous de prĂšs ou de loin Ă  cause de ces deux Ă©vĂ©nements historiques. Pascal Rambert rĂ©unit une troupe de grands acteurs avec lesquels il a dĂ©jĂ  travaillĂ© par le passĂ© Emmanuelle BĂ©art, Audrey Bonnet, Anne Brochet, Marie-Sophie Ferdane, Arthur Nauzyciel, Stanislas Nordey, Denis PodalydĂšs en alternance avec Pascal RĂ©nĂ©ric, Laurent Poitrenaux et Jacques Weber ainsi que BĂ©rĂ©nice Vanvincq, pour une courte apparition finale. Cette famille va s’entredĂ©chirer sur une multitude de sujets, tant personnels que philosophiques, tout en observant avec frisson les fracas de l’époque Ă  laquelle elle assiste dans une grande croisiĂšre Ă  travers l’Europe. Le spectacle a une radicalitĂ© formelle qui peut en elle-mĂȘme dĂ©plaire c’est bien le propre de la radicalitĂ©, mais ne pĂȘche pas tant que ça par sa seule forme de longs discours » qui a pu lui ĂȘtre reprochĂ©. L’exercice en tant que tel est plutĂŽt rĂ©ussi, multipliant les moments virtuoses comme une scĂšne d’orgasme cĂ©rĂ©bral entre Julie Brochen et Jacques Weber, la rage de Stanislas Nordey contre le conservatisme tyrannique de son pĂšre au moment de lui dire qu’il est homosexuel ou les vocifĂ©rations troublantes et organiques de Laurent Poitrenaux. La force avec laquelle Nordey et Bonnet s’exprime dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes, dĂ©passant l’amplification de leurs micros pour que leur voix nue rebondisse d’elle-mĂȘme sur les murs du bĂątiment est aussi impressionnante que la complicitĂ© amoureuse de cette derniĂšre avec Pascal RĂ©nĂ©ric ou Denis PodalydĂšs est belle. Tout comme l’esthĂ©tique d’ensemble du spectacle Ă©mane une certaine grĂące avec ces personnages principalement vĂȘtus de blanc s’entredĂ©chirant ou constatant le monde s’enflammer depuis la splendeur vacillante de leur bourgeoisie. Le tout se dĂ©roule dans une scĂ©nographie Ă©purĂ©e uniquement composĂ©e de quelques meubles des styles novateurs de l’époque, qui passent une majeure partie de leur temps cachĂ©s sous des draps blancs sur un sol de la mĂȘme couleur, balayĂ©s par les bourrasques de la Cour d’Honneur. Enfin et surtout l’architecture gothique du lieu sert de cadre idĂ©al Ă  cette famille dont le pĂšre architecte classique bĂątit l’Europe moderne qui sert de cadre au spectacle. Audrey Bonnet et Stanislas Nordey dans “ClĂŽture de l’amour”. ©Tania Victoria Il y a quelque chose d’introspectif pour Rambert dans ce spectacle. Il rĂ©unit et Ă©crit pour les actrices et les acteurs qui ont portĂ© ses spectacles emblĂ©matiques de la derniĂšre dĂ©cennie comme ClĂŽture de l’amour Audrey Bonnet et Stanislas Nordey, RĂ©pĂ©tition Emmanuelle BĂ©art, Audrey Bonnet, Denis PodalydĂšs, Stanislas Nordey, ou encore SƓurs Audrey Bonnet et Marina Hands, qui Ă©tait initialement prĂ©vue dans la distribution. La piĂšce est ponctuĂ©e de mĂ©ta-rĂ©fĂ©rences Ă  son Ɠuvre, non sans un certain humour Stanislas Nordey qui signifie Ă  un de ses interlocuteurs qu’il l’écoute sans parler, rĂ©pĂ©tant immĂ©diatement ses mots C’est marrant, t’écouter sans parler », allusion Ă  la forme des spectacles de Rambert pouvant s’apparenter Ă  des longs monologues que les personnages s’adressent, rapport radical Ă  la parole que l’on peut voir hĂ©ritĂ© du Manifeste pour un nouveau théùtre de Pasolini. Ce travail sur la parole face au prĂ©sent, que Rambert dĂ©veloppe depuis une dizaine d’annĂ©es, tient ici un rĂŽle essentiel dans l’action dramatique. C’est suite Ă  une onomatopĂ©e triviale prononcĂ©e Ă  voix haute par Nordey lors du discours de remise de mĂ©daille de son pĂšre jouĂ© par Jacques Weber que commence la piĂšce. Des sons Ă©mis par la parole mais sans aucun sens pour interrompre des discours conservateurs, telle est la rĂ©ponse que trouve ce fils philosophe face au rĂ©actionnaire vieillissant mais tout puissant qu’incarne son pĂšre. Les limites d’un engagement de surface Il y a toujours une frontiĂšre tĂ©nue entre les propos poĂ©tiques et fictionnĂ©s que Rambert donne Ă  ses personnages et le discours que portent ses piĂšces. Il ne s’embarrasse par exemple pas Ă  nommer ses personnages autrement que par le prĂ©nom des acteurs pour lesquels il Ă©crit, si ce n’est leur surnom Stan ». Ainsi dans Architecture il s’agit aussi pour le metteur en scĂšne de 57 ans de faire Ă©tat de sa condition d’artiste et d’intellectuel face Ă  ce qu’il voit du prĂ©sent. Et c’est lĂ  que le bĂąt blesse. Non pas que sa maniĂšre de dĂ©crire, selon lui, comment un paysage d’intellectuels prĂ©fĂšre observer et commenter avec dĂ©dain ou frayeur le prĂ©sent le parallĂšle entre, comme nous le disions, la montĂ©e des populismes » et l’avĂšnement du nazisme, est ici Ă  peine cachĂ© n’est pas rĂ©alisĂ©e avec une certaine justesse. Il s’agit sĂ»rement de l’expression sensible de ce qu’il ressent, lui, en haut de la pyramide institutionnelle du spectacle vivant mondial, et les personnes qu’il frĂ©quente, constatant sans vraiment la comprendre la terrible montĂ©e des populismes ». Le problĂšme est lĂ  l’absence de rĂ©ponse au prĂ©sent, et surtout l’absence de rĂ©elle remise en question. Dans l’entretien qu’il donne pour la feuille de salle du spectacle, Rambert ne nie pas le parallĂšle entre la famille qu’il dĂ©crit et l’Europe Cette dĂ©sunion est le reflet de leurs dĂ©saccords devant le grand pĂ©ril qui arrive. Comme elle ne sait pas s’unir, rien ne se passe. ». Rien ne se passe, et donc, c’est la victoire du fascisme. Cette dĂ©faite de l’HumanitĂ© qu’il prĂ©dit arriver Ă  nouveau si rien ne se passe » tient donc de la seule inaction du cadre qui est sensĂ© lui rĂ©sister. Du reste, aucune analyse sur les raisons de la montĂ©e de cette vague effroyable, au XXe siĂšcle comme aujourd’hui, et encore moins de remise en question du cadre en lui-mĂȘme. Ce cadre est pourtant parfaitement incarnĂ© par la famille haute-bourgeoise du spectacle et nous rappelle les mots d’un intellectuel ayant lui aussi assistĂ© Ă  l’éclatement de la PremiĂšre guerre mondiale et Ă  l’avĂ©nement du nazisme, Bertolt Brecht Dans un bref dĂ©lai, la bourgeoisie entiĂšre aura compris que le fascisme est le meilleur type d’État capitaliste Ă  l’époque prĂ©sente, comme le libĂ©ralisme Ă©tait le meilleur type d’État capitaliste Ă  l’époque antĂ©rieure. »1 Avec Architecture, Pascal Rambert nous offre un duplicata dans son style de nombreux spectacles se voulant engagĂ©s » et ne se cantonnant qu’à la creuse constatation des grands poncifs politiques du prĂ©sent sur lesquels il divague poĂ©tiquement durant des heures. Il est ainsi curieux dans un spectacle nous rĂ©pĂ©tant constamment de nous souvenir de l’Histoire passĂ©e de ne pas voir apparaĂźtre cette mise en perspective. Ce n’est pas le sujet du spectacle nous dira-t-on, soit, concentrons-nous alors sur ce qu’il dit du prĂ©sent. Pascal Rambert en 2015 ©Marc Domage Avec Architecture, Pascal Rambert nous offre un duplicata dans son style de nombreux spectacles se voulant engagĂ©s » et ne se cantonnant qu’à la creuse constatation des grands poncifs politiques du prĂ©sent sur lesquels il divague poĂ©tiquement durant des heures. Cette poĂ©sie est sensĂ©e par sa force gĂ©nĂ©rer un quelconque soulĂšvement mais pas de foule, souvenons-nous que la foule, ici encore, est le bras armĂ© du fascisme qui arrĂȘtera par la force de l’esprit et des bonnes idĂ©es les dĂ©moniaques forces nationalistes qui menacent nos dĂ©mocraties. PassĂ© l’épuisement et l’agacement de voir cette dĂ©marche si rĂ©currente ici consacrĂ©e dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes, la question se pose du pourquoi. Postulons ceci Pascal Rambert a 57 ans aujourd’hui. Il a grandi durant la Guerre Froide, constamment confrontĂ© aux Ă©chos de la politique de masse, que ce soit dans l’URRS dont il a Ă©tĂ© le contemporain, ou par les rĂ©cits de ses parents, grands-parents qui ont connu la Seconde Guerre mondiale et ont Ă©galement Ă©tĂ© contemporains des pays fascistes d’alors. Il serait ainsi comprĂ©hensible de voir dans la gĂ©nĂ©ration de Rambert car il est loin d’ĂȘtre le seul une frayeur de l’artiste osant prendre Ă  bras le corps la question politique, osant toucher la notion d’idĂ©ologie », par peur de ressusciter les artistes propagandistes d’alors. Ainsi, alors que le prĂ©sent pousse irrĂ©mĂ©diablement Ă  aller toucher la question politique dans l’art que nous pratiquons, cette peur de l’artiste s’intĂ©ressant rĂ©ellement Ă  la politique gĂ©nĂšre une impasse dans les formes qui sont en rĂ©sultent. En voulant ardemment parler du prĂ©sent mais en refusant de dĂ©construire ses mĂ©thodes de fonctionnement, de s’intĂ©resser aux rapports de force, de causes Ă  effet, Ă  l’action rĂ©elle des dirigeants politiques, aux analyses Ă©conomiques, sociologiques, politiques, il semble qu’on ne peut aujourd’hui produire que des vues de l’esprit de ce dit prĂ©sent que l’on souhaite ausculter. Entendons-nous bien il ne s’agit pas lĂ  de promouvoir uniquement un art didactique marxiste d’Agit’prop et de nier le sensible au théùtre en le substituant par la seule activitĂ© de l’esprit de comprendre des fonctionnements du monde contemporain. La poĂ©sie a plus que jamais sa place sur nos scĂšnes, mais lorsqu’il s’agit d’aborder plus ou moins directement un aspect de notre prĂ©sent politique, elle se doit d’ĂȘtre expĂ©rience d’altĂ©ritĂ© pour le spectateur et pour l’artiste. Olivier Py dit qu’il veut dĂ©sarmer les solitudes », donc aller vers l’autre. Or, l’exercice que nous voyons lĂ  n’est que sublimation d’une vision autocentrĂ©e. À aucun moment ce fameux peuple qui porte les fascistes au pouvoir n’a la parole. Le seul personnage parlant du peuple et s’en revendiquant est le journaliste dĂ©magogue jouĂ© par Laurent Poitrenaux lorsqu’il dĂ©cide de soutenir la guerre dans son journal et de hurler que le peuple veut la guerre, que le peuple veut la violence et que lui parle du peuple. VoilĂ , le seul moment oĂč le peuple » est citĂ©. Certes, on peut se douter qu’il y a du recul Ă  avoir vis-Ă -vis de la vision du peuple qu’a ce personnage, mais il n’empĂȘche que c’est la seule et unique image qu’on nous en donne. Olivier Py dit qu’il veut dĂ©sarmer les solitudes », donc aller vers l’autre. Or, l’exercice que nous voyons lĂ  n’est que sublimation d’une vision autocentrĂ©e. À aucun moment ce fameux peuple qui porte les fascistes au pouvoir n’a la parole. L’aporie principale que l’on peut constater ici, gĂ©nĂ©rĂ©e par cette peur profonde de la masse et de l’artiste osant faire de la politique, est l’absence d’ouverture constructive Ă  retirer de ce spectacle. Sa conclusion en est l’apogĂ©e aprĂšs la mort de tous les personnages, une jeune actrice, BĂ©rĂ©nice Vanvincq, jouant Viviane la fille d’Audrey Bonnet et Pascal RĂ©nĂ©ric/Denis PodalydĂšs dans la piĂšce Ă  noter qu’elle est la seule Ă  ne pas se faire appeler par son vrai prĂ©nom, entre, portant un sac Hello Kitty » et erre au milieu des cadavres de ses prĂ©dĂ©cesseurs. Elle s’avance jusqu’à un micro placĂ© au milieu de la scĂšne et dit Quand vous avez dit Nous entrons dans des temps auxquels nous n’avions pas pensĂ© », je n’ai pas compris, qu’est-ce que ça voulait dire ? », faisant rĂ©fĂ©rence Ă  des mots prononcĂ©s par Audrey Bonnet quelques temps avant, puis noir et fin du spectacle. La seule ouverture ici donnĂ©e est une leçon de morale Ă  une jeunesse dĂ©crite comme inconsciente, qui n’aurait pas mĂȘme pas compris le thĂšme rabĂąchĂ© durant les quatre heures de spectacles gare au fascisme. L’ordre est donnĂ© de faire quelque chose. Quoi ? On ne sait pas, c’est visiblement trop tard pour cette gĂ©nĂ©ration qui se retire du combat. Nous l’Europe, banquet des peuples, une certaine vision de l’histoire europĂ©enne Si Architecture pĂšche par manque de volontĂ©, un autre spectacle cette fois-ci saluĂ© par la critique en contraste avec la proposition de Rambert, offre une vision bien particuliĂšre de l’histoire politique contemporaine. Il s’agit de Nous l’Europe, banquet des peuples, d’aprĂšs le texte Ă©ponyme de Laurent GaudĂ© Prix Goncourt 2004 pour Le Soleil des Scorta publiĂ© chez Actes Sud cette annĂ©e, mis en scĂšne par Roland Auzet, compositeur et metteur en scĂšne de théùtre musical. Le spectacle créé pour le Festival d’Avignon dans la Cour du LycĂ©e Saint-Joseph se propose de raconter et de questionner l’histoire de l’Europe Ă  partir de l’essai/poĂšme de GaudĂ©. Il est portĂ© par 11 acteurs/chanteurs de nationalitĂ©s diffĂ©rentes et d’un chƓur composĂ© de professionnels et d’amateurs de la rĂ©gion d’Avignon. Le spectacle se veut rĂ©explorer l’histoire de l’Europe par le biais du Nous ». Roland Auzet dit Nous ne cherchons pas Ă  faire le procĂšs de l’Histoire, plutĂŽt Ă  saisir ce qui dans son flot nous rassemble. Y parvenir, c’est dĂ©finir une utopie Ă  mĂȘme de nous accompagner dans les annĂ©es qui viennent
 sinon ce sera la catastrophe. » Laurent GaudĂ©, auteur de “Nous l’Europe, banquet des peuples”, ©ΛΊΠ Le ton est donnĂ©. Il Ă©tait relativement prĂ©visible que le spectacle soit bienveillant vis-Ă -vis de la construction europĂ©enne. La forme musicale, Ă  partir d’un dispositif immersif de musique acousmatique, aurait pourtant pu apporter l’altĂ©ritĂ© nĂ©cessaire pour ne pas imposer de rĂ©ponse formatĂ©e aux questions actuelles quant Ă  l’Europe. Les premiers mots du spectacle sont ainsi une tirade rythmique sur le bafouement du Non » au RĂ©fĂ©rendum de 2005 suite Ă  la ratification par Sarkozy du TraitĂ© de Lisbonne deux ans plus tard, expliquant que la dĂ©fiance populaire française vis-Ă -vis de l’Union europĂ©enne vient de lĂ . PlutĂŽt juste. La suite de la premiĂšre partie questionne la naissance de l’idĂ©e d’Europe au 19e siĂšcle, Ă  travers un enchaĂźnement de prises de paroles et tableaux oĂč les comĂ©diens portent les mots de GaudĂ©. Plusieurs points de vue se confrontent le Printemps des peuples de 1848, l’émergence des chemins de fer Ă  partir de 1830 reliant les pays mais allant de pair avec l’émerge du capitalisme exploitant avec une impressionnante sĂ©quence sur les Gueules noires, ou encore la ConfĂ©rence de Berlin de 1885, premier sommet Ă©conomique europĂ©en ayant pour but d’organiser la division coloniale de l’Afrique. Un personnage rappelle que l’Allemagne a expĂ©rimentĂ© le systĂšme concentrationnaire et la politique d’extermination en Namibie. Il cite les diffĂ©rents responsables des horreurs coloniales suivis de l’injonction Crachez sur son nom » dans une litanie de plus en plus furieuse et est Ă©trangement calmĂ©e par l’ensemble des autres comĂ©diens se rapprochant de lui. On peut donc parler de ces criminels mais il ne faut pas trop s’énerver face Ă  l’horreur de leurs actions. Soit. Puis vient l’horreur nazie, la complexitĂ© pour l’Allemagne de se reconstruire pour des gĂ©nĂ©rations se demandant si leurs parents n’étaient pas des SS avec une puissante chanson l’actrice/chanteuse allemande Karoline Rose Ă  ce sujet. Et puis pause. La lumiĂšre se rallume, le chƓur et les comĂ©diens reviennent tous sur scĂšne. C’est le moment du grand tĂ©moin. Ce moment a fait parler dans la presse c’est celui oĂč François Hollande est montĂ© sur scĂšne lors de la premiĂšre du spectacle le 6 juillet. Des grands tĂ©moins aux grandes ressemblances Chaque soir est donc invitĂ© un grand tĂ©moin de la construction europĂ©enne » Ă  qui est posĂ© quelques questions, les mĂȘmes chaque soir. AprĂšs François Hollande, ce furent AurĂ©lie Filipetti, Susan George, Aziliz Gouez, Ulrike GuĂ©rot, Pascal Lamy, Eneko Landaburu, Enrico Letta, GeneviĂšve Pons et Luuk van Middelaar qui furent conviĂ©s. C’est Ă  ce moment que la diversitĂ© de points de vue commence Ă  s’effriter, avec un spectre de couleur politique des intervenants relativement rĂ©duit. On identifie donc François Hollande, AurĂ©lie Filipetti et Pascal Lamy issus du Parti Socialiste, ainsi qu’Aziliz Gouez issue de Place Publique et sur la liste de RaphaĂ«l Glucksmann aux Ă©lections europĂ©ennes, Eneko Landaburu du PSOE espagnol, Enrico Letta du Parti DĂ©mocrate italien, GeneviĂšve Pons, directrice de bureau de l’Institut Jacques-Delors, think-tank de centre-gauche europĂ©en dont Letta est l’actuel prĂ©sident et dont font partie toutes les personnalitĂ©s que nous venons de citer. L’once de variation politique se veut ĂȘtre incarnĂ©e par Ulrike GuĂ©rot, ancienne collaboratrice du porte-parole de la CDU allemande et qui collabore ponctuellement avec l’Institut Jacques-Delors, Susan George, co-fondatrice d’ATTAC et proche de Nouvelle Donne, alliĂ© du PS aux derniĂšres Ă©lections, et Luuk van Middelaar, philosophe néérlandais membre de cabinet d’Herman Van Rompuy, prĂ©sident conservateur du Conseil EuropĂ©en de 2010 Ă  2014. Chaque soir est donc invitĂ© un grand tĂ©moin de la construction europĂ©enne » Ă  qui est posĂ© quelques questions, les mĂȘmes chaque soir. C’est Ă  ce moment que la diversitĂ© de points de vue commence Ă  s’effriter, avec un spectre de couleur politique des intervenants relativement rĂ©duit. François Hollande aux 20 ans de l’Institut Jacques-Delors. ©David Pauwels Lors de la reprĂ©sentation Ă  laquelle nous avons assistĂ©, ce fĂ»t Ă  Aziliz Gouez que la parole a Ă©tĂ© donnĂ©e pour une tribune d’une quinzaine de minutes trĂšs similaire aux discours de sa liste aux europĂ©ennes plaidant pour une Europe des peuples avec quelques Ă©lans politiques sans grande prĂ©cision et diverses contradictions dans un discours visiblement prĂ©parĂ© Ă  l’avance. Elle indique rĂȘver d’une Europe qui ne sera pas pensĂ©e par les bureaucrates », pour ensuite dire que le moment oĂč elle s’est sentie la plus europĂ©enne Ă©tait
 une rĂ©union de bureaucrates europĂ©ens pour la rĂ©daction d’un discours avec ses partenaires allemands l’Europe qu’elle connaĂźt mieux », celle du couple franco-allemand. Elle rĂȘve d’une Europe oĂč il n’y a pas que les Ă©tudiants qui circulent entre les pays, mais aussi les apprentis car il y a les mains aussi », et pas un mot sur le dumping social. Les spectateurs applaudissent avec enthousiasme. Un rĂ©cit officiel, partiel et inquiĂ©tant La deuxiĂšme partie du spectacle raconte la construction de l’Union europĂ©enne telle que nous la connaissons aujourd’hui. Ou plus prĂ©cisĂ©ment la version mainstream de la construction de l’Union europĂ©enne. Une Union pensĂ©e suite aux affres des foules dogmatiques de la Seconde Guerre mondiale et contre les barbelĂ©s d’Allemagne de l’Est. On pointe ses quelques difficultĂ©s de fonctionnement comme sa lenteur de prise de dĂ©cision politique. Quelques minutes sont attribuĂ©es aux deux grands Ă©checs admis de l’UE la guerre de Yougoslavie et la crise grecque. Cela dit, aucun nom n’est citĂ© cette fois-ci, et ces deux moments ne durent pas plus de quelques minutes. L’ensemble est vite noyĂ© dans un relativisme inquiĂ©tant, disant qu’aprĂšs tout c’est compliquĂ© de se mettre d’accord Ă  27 dans le syndic de son immeuble », alors imaginez Ă  l’échelle de l’Europe ! Et qu’aprĂšs tout, c’est beau 27 pays qui font converger leurs intĂ©rĂȘts Ă©conomiques », dĂ©claration que de nombreux Ă©conomistes pourraient contester non pas sur la beautĂ© mais la convergence. Le spectacle se termine sur un questionnement sur l’Ode Ă  la joie de Beethoven comme hymne europĂ©en, qui n’est selon les personnages pas trĂšs entraĂźnant et ne donne pas envie de se lever pour lui. Ils choisissent alors Hey Jude des Beattles, repris en chƓur en invitant les spectateurs Ă  venir danser dessus en claquant des mains au dessus de leur tĂȘte pour terminer le spectacle. Une Ă©trange scĂšne finale bouffie de bons sentiments proche de la messe, oĂč les spectateurs peinent Ă  avoir envie de venir danser sur scĂšne mais offrent une standing ovation au spectacle. Sans faire la sociologie du spectateur du festival d’Avignon ravi de sa soirĂ©e, ce spectacle est pour le moins inquiĂ©tant. On peut retenir de nombreuses trouvailles esthĂ©tiques et autres moments trĂšs beaux, mais la construction dramaturgique mĂȘme du spectacle finit par ĂȘtre propre Ă  la construction de l’Union europĂ©enne ordolibĂ©rale actuelle. Le rĂ©cit qui est fait est celui que cette derniĂšre raconte l’Union s’est construite sur les ruines des dictatures que les foules passionnĂ©es avait mises au pouvoir et elle est la seule garante pour empĂȘcher la montĂ©e des populismes ». Aucune vision critique de son fonctionnement, aucune allusion aux autres rĂ©fĂ©rendums qu’elle a bafouĂ©s, Ă  aucun moment les États-Unis d’AmĂ©rique ne sont citĂ© dans la construction de l’Europe post-Seconde Guerre mondiale. L’expĂ©rience d’altĂ©ritĂ© se base uniquement sur une distribution d’acteurs de diffĂ©rentes nationalitĂ©s mais qui tiennent au final le mĂȘme discours de surface. Du reste, on se contente de taper des mains pour cĂ©lĂ©brer tous ensemble le mythe de cette Europe qui nous protĂšge des dictateurs. On note plusieurs moments reconstituant les interrogatoires complexes et violents auxquels sont soumis les migrants en arrivant vraisemblablement en France, mais sans explorer plus loin la crise migratoire. Le rĂŽle du chƓur, grand groupe de personnes de divers Ăąges et divers origines, est aussi caractĂ©ristique il n’est prĂ©sent que pour la grande image du dĂ©but, pour entourer le grand tĂ©moin et pour la chant collectif final, hormis quelques enfants qui en sont issus venant parfois faire les figurants. Du reste, ils sont cantonnĂ©s sur les cĂŽtĂ©s, assis pour accompagner discrĂštement le grand rĂ©cit de l’Europe. LĂ  encore, on retrouve cette peur de la foule. À l’exception prĂšs du moment oĂč il faut chanter en chƓur pour l’Union europĂ©enne oĂč, spĂ©cifiquement Ă  cet instant, il faut faire masse. Alors qu’on vient de nous dire que l’Europe s’est construite aprĂšs les ravages des pays oĂč des foules scandaient la mĂȘme chose ? Un des acteurs se met mĂȘme Ă  entonner Banquet des peuples ! Banquet des peuples ! » comme un slogan politique, que personne ne reprend, mais qu’il essaye une seconde fois en agitant ses bras pour faire signe de reprendre avec lui. Étrange paradoxe. On se doute qu’il aurait Ă©tĂ© compliquĂ© de laisser le public intervenir pour poser ne serait-ce qu’une question au grand tĂ©moin quoi que ?, mais le format vĂ©hiculĂ© par le spectacle reste celui oĂč une masse silencieuse reçoit un discours monolithique et didactique sur un cadre politique qui, certes n’est pas parfait, mais aprĂšs tout reste mieux que le fascisme. DĂšs qu’il s’agit du prĂ©sent, encore une fois aucune analyse, aucun questionnement, aucune remise en question n’est faite sur pourquoi les nationalistes montent. L’expĂ©rience d’altĂ©ritĂ© se base uniquement sur une distribution d’acteurs de diffĂ©rentes nationalitĂ©s mais qui tiennent au final le mĂȘme discours de surface. Du reste, on se contente de taper des mains pour cĂ©lĂ©brer tous ensemble le mythe de cette Europe qui nous protĂšge des dictateurs. L’actuelle vacuitĂ© des spectacles se voulant politiques » ? Ces deux spectacles phares de la 73 Ă©dition du Festival d’Avignon sont caractĂ©ristiques d’une impasse dans laquelle nombre de spectacles produits dans les grandes institutions qui peuvent Ă©galement parfois ĂȘtre vecteurs d’innovations tombent. Celui, au final, de ne reproduire que le diptyque gouvernemental dĂ©fendre le cadre actuel ou ce sera le chaos. AmĂ©liorer le libĂ©ralisme ou ça sera le fascisme. MĂȘme les spectacles se voulant moins tendres avec le pouvoir DĂ©votion de ClĂ©ment Bondu ou Le prĂ©sent qui dĂ©borde, de Christiane Jatahy se heurtent encore Ă  la seule critique triste. Ces spectacles ont une volontĂ© de parler du prĂ©sent politique et historique qui peut ĂȘtre belle, mais confrontĂ©e Ă  l’irrĂ©mĂ©diable plafond de verre du manque de volontĂ©, de regard, et d’analyse politique du monde dĂ©bouchant Ă  une absence d’ouverture sur autre chose. Ils ne font que confirmer ce qu’analyse Olivier Neveux dans son rĂ©cent et trĂšs pertinent Contre le théùtre politique Se satisfaire de rĂ©citer que le théùtre est par essence politique », assurer que le théùtre est politique ou il n’est pas théùtre », produit chaque fois le mĂȘme effet Ă©vincer la politique. »2 Toute autre rĂ©ponse politique au prĂ©sent, sans pour autant vouloir donner de solution miracle, est ici niĂ©e par manque de reprĂ©sentation. On se retrouve avec un festival voulant dĂ©sarmer les solitudes qui se s’avĂšre surtout ĂȘtre une machine Ă  broyer les imaginaires. PlutĂŽt que d’appeler aux mythes passĂ©s pour resserrer un prĂ©sent dĂ©faillant, pourquoi ne pas imaginer de nouvelles histoires et de nouveaux mythes ? Ne pas faire foule ou vibrer d’affects refoulĂ©s » est bien le cul de sac discursif dans lequel l’actuelle direction du festival fonce en niant constamment le cri qui habite une frange de la population qui n’en peut plus. À l’image de la poitrine gauche d’Olivier Py qui arborait un badge SOS MĂ©diterranĂ©e » dans les salles du Festival, et quelques mois plus tĂŽt la LĂ©gion d’honneur dans les bras de Brigitte Macron, les quelques indignations pour cocher les cases du minimum syndical d’un art voulant parler du prĂ©sent ne peuvent plus suffire sans aller explorer ses racines et ouvrir la voie sur d’autres futurs. Concert Ă  la Maison Jean Vilar d’une partie du groupe MaulwĂŒrfe, formĂ© suite au spectacle “La Nuit des taupes” de Philippe Quesne. ©Martin Mendiharat Mais le spectacle vivant n’est pas pour autant politiquement mort. Citons par exemple les 12 heures de la scĂ©nographie que la Maison Jean Vilar accueillait le 10 juillet en Ă©chos au brillant retour de la France Ă  la Quadriennale de ScĂ©nographie de Prague. À travers des lectures, une exposition, une table ronde autour du thĂšme Mondes imaginaires, mondes possibles » et mĂȘme une DJ Set du groupe de taupes MaulwĂŒrfe, quelques heures furent consacrĂ©es Ă  comment imaginer demain et comment le spectacle vivant pouvait y contribuer par ses nĂ©cessaires capsules de fiction » comme l’y a dit Philippe Quesne. Du reste, la programmation de cette annĂ©e est loin d’avoir fait l’unanimitĂ©. Que ce soit dans les rues, aux terrasses des cafĂ©s ou dans les heures plus festives de la nuit, nombres de jeunes ou moins jeunes artistes et spectateurs prĂ©sents au Festival avaient pour sujet de discussion la lassitude de cette bien-pensance théùtrale et une aspiration Ă  autre chose. N’en dĂ©plaise Ă  Olivier Py, sa volontĂ© de dĂ©sarmer les solitudes aura peut-ĂȘtre plutĂŽt, Ă  l’image d’une des multiples inscriptions qui fleurissaient de nuits en nuits sur les murs d’Avignon, donnĂ© l’envie que l’on arme nos solitudes ». Bertolt, Plateforme pour les intellectuels de gauche », In Écrits sur la politique et la sociĂ©tĂ©, L’Arche, 1970 Olivier, Contre le théùtre politique, La Fabrique, 2019

LaurentGaudĂ©, extraits du manuscrit Nous, l’Europe, Banquet des peuples Actes Sud I mai 2019 1. Charbon LumiĂšre Ça commence dans un jet de vapeur, SidĂ©rant comme un tour de prestidigitation Et notre monde apparaĂźt, Avec ce bruit de pression inconnu jusqu’alors Et la surprise des badauds. Rien ne sera plus comme avant, Le monde ne reviendra plus jamais en

Nous, l'Europe - Banquet des peuples - Grand Format L'Europe, l'ancienne, celle d'un vieux monde bouleversĂ© par la rĂ©volution industrielle, et l'Union europĂ©enne, belle utopie nĂ©e sur les cendres de... Lire la suite 18,80 € Neuf Ebook TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 6,99 € TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 6,99 € Grand format ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă  6 jours 18,80 € ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă  6 jours LivrĂ© chez vous entre le 1 septembre et le 6 septembre L'Europe, l'ancienne, celle d'un vieux monde bouleversĂ© par la rĂ©volution industrielle, et l'Union europĂ©enne, belle utopie nĂ©e sur les cendres de deux grandes guerres, sont l'alpha et l'omĂ©ga de ce texte en vers libres relatant un siĂšcle et demi de constructions, d'affrontements, d'enthousiasmes, de dĂ©faites et d'espoirs. A l'heure oĂč certains doutent, oĂč d'autres n'y croient plus, ce rĂ©cit europĂ©en humaniste rappelle qu'une mĂ©moire commune, mĂȘme douloureuse, est un ferment d'avenir. C'est donc d'une plume ardente que Laurent GaudĂ© compose une Ă©popĂ©e invitant Ă  la rĂ©alisation d'une Europe des diffĂ©rences, de la solidaritĂ© et de la libertĂ©. Date de parution 01/05/2019 Editeur Collection ISBN 978-2-330-12152-5 EAN 9782330121525 Format Grand Format PrĂ©sentation BrochĂ© Nb. de pages 182 pages Poids Kg Dimensions 11,5 cm × 21,5 cm × 1,1 cm L'Europe, l'ancienne, celle d'un Vieux Monde bouleversĂ© par la rĂ©volution industrielle, et l'Union europĂ©enne, belle utopie nĂ©e sur les cendres de deux grandes guerres, sont l'alpha et l'omĂ©ga de cette Ă©popĂ©e sociopolitique et humaniste en vers libres relatant un siĂšcle et demi de constructions, d'affrontements, d'espoirs, de dĂ©faites et d'enthousiasmes. Un long poĂšme en forme d'appel Ă  la rĂ©alisation d'une Europe des diffĂ©rences, de la solidaritĂ© et de la libertĂ©. Biographie de Laurent GaudĂ© Romancier, nouvelliste et dramaturge nĂ© en 1972, Laurent GaudĂ© a reçu en 2004 le prix Goncourt pour Le Soleil des Scorta. Il publie son oeuvre, traduite dans le monde entier, chez Actes Sud
LEurope est nĂ©e de drames que l’on a voulu dĂ©dramatiser. La prudence et l’ennui sont Ă  l’Ɠuvre. La prudence et l’ennui sont Ă  l’Ɠuvre. Laurent GaudĂ©, tel un aĂšde, nous conte l’odyssĂ©e de la construction europĂ©enne afin que notre passĂ© devienne notre boussole, que nous construisions ensemble ce que nous voulons ĂȘtre, que nous retrouvions un langage commun,
Faire un tour d’Europe comme pour appuyer son existence, ce qu’elle fut en marche et ce qu’elle est. VoilĂ  le premier ressenti de ce livre de longs poĂšmes qui eut pu aussi ĂȘtre un essai Vous vous effrayez de voir que d’un coup, l’inquiĂ©tude devient l’humeur des peuples ? Pensez Ă  Victor Hugo et Ă  son exil. Pensez Ă  Garibaldi qui a traversĂ© l’Atlantique, s’est battu au BrĂ©sil, en Argentine, en Uruguay
 Il n’y a pas d’époque paisible ». L’auteur appelle Ă  poursuivre la belle aventure Jeunesse ! Jeunesse ! Il nous faut ton sursaut ». La progression historique, Ă©conomique et inventive vient ainsi Ă  la rescousse de Laurent GaudĂ© Ă  dĂ©montrer. Le texte, alors, prend tout son sens dans une sĂ©rie de courtes phrases suscitant l’action Succession de trouvailles, d’avancĂ©es, de modifications/. De brevets dĂ©posĂ©s qui viennent amĂ©liorer les prĂ©cĂ©dents/ Ou les piller/ Des objets apparaissent/ Qui sont un peu fous/ Un peu encombrants/ Font des sons Ă©tranges/
/ Rouages/ Moteurs/ Pistons/
/ BientĂŽt arriveront les trams/ les voitures/ les mĂ©tros », l’auteur expliquant avec force d’exemples parce que le jet de vapeur mĂšne directement Ă  nous/ Nous sommes nĂ©s de cela ».Quelques Ă©vĂšnements historiques moins Ă©vidents sautent aux yeux de cette Europe en fulgurance Quatre mille tonnes de mĂ©tal/ Belle architecture acĂ©rĂ©e oĂč vont se presser plus de six millions de visiteurs/ De mai Ă  octobre 1854 ». Un mot suffit Ă  l’auteur pour rebĂątir, Ă  sa progression, l’évolution industrielle Ce mot. Charbon. Pour dire le changement du monde ». La sauce a pris et on s’émerveille avec lui ! Et de conclure, essoufflĂ© de sa progression, il constate Nous sommes nĂ©s de ce temps-lĂ , de gĂ©nie », l’évolution s’accĂ©lĂ©rant dans un esprit de compĂ©tition. On met le doigt dans la plaie de la pĂ©riode coloniale et l’auteur n’y va pas de main morte tant d’hommes en ont asservi tant d’autres/ En ne voyant mĂȘme pas le mal ». Le livre se fait calendrier et le temps qui passe Ă©numĂšre ses victimes On fera un peu partout des montagnes de papier scandaleux/ Des montagnes d’auteurs juifs, pacifistes, dĂ©pravĂ©s, corrompus/ Des montagnes qui brĂ»lent doucement tandis que la foule fait le salut le bras tendu/ Joseph Goebbels est lĂ / Crachez sur son nom/ Nous avons des hĂ©ros/ HĂ©las il y a autre chose/ De plus sombre / Ce que l’homme peut faire Ă  l’homme ». Mais la sĂ©rie de malheurs va construire l’idĂ©e europĂ©enne, enfin Les futurs pĂšres de la construction europĂ©enne/ils l’ont vue, cette Europe des routes, des baluchons et des corps maigres/ ». Ensuite, un traitĂ© pour naissance » nous offre l’idĂ©e europĂ©enne avec plus jamais ça » et quelques-uns repensent le discours de Victor Hugo au congrĂšs de la Paix, Ă  Paris, de 1849, lui qui pose les mots Les Etats-Unis d’Europe ». L’Europe a besoin, en effet, de se dĂ©finir comme un espace politique social-dĂ©mocrate ». S’en suivra une Europe de l’élan » avec mai 68. Et une Europe qui s’unifie le 9 novembre 1989. Une conclusion de l’auteur s’active en fin de rappels historiques Les citoyens voulaient la paix/ Aujourd’hui, ils l’ont/ Et la dĂ©mocratie parlementaire les ennuie/ Ils veulent un chef, un homme fort
/ Et pourtant, oĂč mĂšnent les chefs ? Nous le savons
/ Nous devrions – plus que tout autre – nous mĂ©fier Ă  la vue des peuples transis devant l’homme providentiel. Mais que peut l’Europe contre la servitude volontaire ? Que peut l’Europe contre nous/ Ou sans nous ? ». En effet
 Qui sommes-nous ? Que voulons-nous devenir ? La question est essentielle et gare Ă  la rĂ©ponse ! Grand banquet/C’est cela qu’il nous faut maintenant/De l’ardeur/ 
/ Venez. Soyons nombreux ». Tout est dit. Et dire ColĂšre face au mĂ©pris du vote des peuples/Qui parfois ont dit non/
/ Je dis ColĂšre face Ă  cette Europe qui n’arrive pas Ă  inventer une hospitalitĂ© d’Etat. Les rĂ©fugiĂ©s meurent en MĂ©diterranĂ©e
 Encore. Venez. Soyons nombreux/ Et dites l’utopie ! ». Patrick Devaux
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ï»żDerniĂšre mise Ă  jour septembre 26th, 2020 at 0402 Avec Nous, l’Europe, Banquet des peuples, Laurent GaudĂ© et Roland Auzet signent un spectacle total fascinant au Festival d’Avignon en 2019. L’avis et la critique théùtre de Bulles de Culture sur ce spectacle coup de cƓur. Synopsis Qu’est-ce qui a donnĂ© naissance, sens, forme Ă  l’Europe ? Qu’est ce qui a fait naĂźtre le monde que nous connaissons ? Nous, l’Europe, Banquet des peuples interroge l’Histoire, les histoires, les individus que nous sommes et pose la question de l’identitĂ© europĂ©enne. Nous, l’Europe, Banquet des peuples une forme composite aussi envoĂ»tante que captivante au Festival d’Avignon 2019 © Christophe Raynaud De Lage / Festival d’Avignon Il ne faut s’attendre Ă  rien avec Nous, l’Europe, Banquet des peuples. En tout cas, Ă  rien que l’on connaisse, Ă  rien dont on ait l’habitude. Laurent GaudĂ© est un grand Ă©crivain de théùtre ; il l’a montrĂ© dĂ©jĂ  ; il livre ici une crĂ©ation inĂ©dite dans lesquels les personnages sont omniprĂ©sents et pourtant aucun n’est trĂšs identifiable. Sont-ils un pays ? Une rĂ©gion ? Une origine ? Une gĂ©nĂ©ration ? Un Ă©tat d’ñme face Ă  l’Europe ? Ils sont aussi les voix d’une narration historique qui fait tomber les frontiĂšres et imagine l’Europe comme un seul acteur historique. Les scĂšnes s’enchaĂźnent, au sens figurĂ© mais aussi au sens propre. Entre Histoire en marche, destinĂ©es des individus ou des peuples, et morcellement de vies Ă©crasĂ©es sous les bottes d’une force historique en marche et funestement menaçante, on voit poindre la problĂ©matique de l’accueil des migrants. Sujet de honte parmi d’autres. Point d’appui pour Laurent GaudĂ©. À cette Ă©criture originale, Roland Auzet ajoute un dĂ©cor spectaculaire avec un large mur qui Ă©crase ou recule, une barre de nĂ©ons dont les ombres deviennent rails ou barreaux, des jeux de vidĂ©oprojection psychĂ©dĂ©liques et une dimension musicale rĂ©solument rock. Sa mise en scĂšne va vers le grand plutĂŽt que vers le singulier. Elle met en valeur l’atmosphĂšre Ă©pique autant que la noirceur de ce qui est Ă  l’Ɠuvre. Il rĂ©sulte de cela une crĂ©ation qui n’est pas proprement du théùtre, pas proprement du concert, pas non plus entiĂšrement un dĂ©bat. Mais cette crĂ©ation composite Ă©pouse Ă  merveille les bouleversements qu’elle narre, les horreurs qu’elle montre, la sidĂ©ration qu’elle produit. Si l’on accepte de se dĂ©faire de tout a priori, on ne peut qu’ĂȘtre entiĂšrement happĂ©-e par le spectacle total et subjuguant qu’est Nous, l’Europe, Banquet des peuples. Une Ă©popĂ©e historique glaçante © Christophe Raynaud De Lage / Festival d’Avignon On connaĂźt l’écriture de Laurent GaudĂ©, tournĂ©e vers l’extĂ©rieur, vers les drames humains qui se nouent et dont il se fait l’écho. Il nous emmĂšne avec Nous, l’Europe, Banquet des peuples dans une relecture de l’Histoire Ă  laquelle il nous a peu habituĂ©-e-s. Et ses clefs d’interprĂ©tation interpellent autant qu’elles convainquent. Laurent GaudĂ© interroge en effet ce qui a fait la genĂšse de l’Europe, pas de l’Union europĂ©enne, mais de l’Europe au sens un peu plus large. Qu’est ce qui a prĂ©figurĂ© notre UE bien avant qu’elle ne soit imaginĂ©e ? L’hypothĂšse qu’il formule nous fait remonter jusqu’en 1830, l’invention de la premiĂšre locomotive The Rocket. Cette invention va de pair avec l’exploitation naissante du charbon. C’est cela qui change le visage du continent une premiĂšre fois, et — c’est la lecture qu’en fait Laurent GaudĂ© et cela fait froid dans le dos — prĂ©figure l’usage dramatique qui sera fait du rail quand il s’agira d’envoyer des millions d’hommes Ă  la mort un siĂšcle plus tard. C’est le premier Ă©lĂ©ment qui forge l’identitĂ© europĂ©enne. Celui qui l’accompagne est plus sombre encore et nous emmĂšne en 1885, moment oĂč les États se rĂ©unissent pour se partager le continent sur lequel ils entendent dominer l’Afrique. Cet hĂ©ritage colonial, nous ne l’ignorons pas. MĂȘme si nous ne lui faisons presque jamais complĂštement face. MĂȘme si c’est un Ă©lĂ©ment sur lequel l’Histoire que nous apprenons glisse vite dessus, sans chercher d’aspĂ©ritĂ©. Le texte de Laurent GaudĂ© — et l’énergie effroyablement forte d’Emmanuel Schwartz qui en est le porte voix principal durant le spectacle — met le public face Ă  ce qui est oubliĂ©, tu, cachĂ© sous un silence complaisant les premiĂšres atrocitĂ©s de masse, les premiĂšres horreurs basĂ©es sur une distinction de races. C’est Ă  la lumiĂšre de ces Ă©lĂ©ments que Nous, l’Europe, banquet des peuples relit les deux conflits mondiaux, relit aussi tous les conflits qui assombrissent sacrĂ©ment les dĂ©buts de la collaboration europĂ©enne. Une collaboration qui n’empĂȘche pas les feux de dĂ©chirer les Balkans, les rĂ©gimes autoritaires de germer Ă  l’Est ou en GrĂšce. De lĂ , Laurent GaudĂ© nous entraĂźne au fil des soubresauts qui vont jusqu’à la crise grecque. Nous, l’Europe, Banquet des peuples un spectacle aux airs de tragĂ©die antique © Christophe Raynaud De Lage / Festival d’Avignon Nous, l’Europe, Banquet des peuples, c’est en somme un spectacle politique, musical, visuel, Ă©pique, donnĂ© en outre dans un lieu qui joue du gigantesque, la cour du lycĂ©e Saint Joseph Avignon. Cela n’est pas sans rappeler le spectacle que devait ĂȘtre la tragĂ©die antique. Ajoutons la prĂ©sence du chƓur, d’un coryphĂ©e et de musiciens. Ce n’est d’ailleurs pas tout ! Le spectacle alterne entre Histoire et individus, entre parole dialoguĂ©e, chant lyrique, chanson. La vidĂ©oprojection vient remplacer les masques antiques en accentuant le visuel, en augmentant la tension dramatique. Les textes de Laurent GaudĂ© Ă©pousent magnifiquement cette forme. Son Ă©criture est dans Nous, l’Europe, Banquet des peuples Ă©minemment musicale et poĂ©tique. On retrouve certains de ses textes de poĂ©sie parus dans De sang et de lumiĂšre. Ils sont sublimes dans ce cadre. MagnifiĂ©s encore. Une distinction de taille entre la tragĂ©die antique et Nous, l’Europe, Banquet des peuples, c’est la lecture de l’Histoire qui y est proposĂ©e. Pas de dieux, de forces supĂ©rieures, d’acharnement du destin. On voit qu’horreurs et catastrophes prennent leur source dans les dĂ©cisions mĂ©prisantes d’hommes qui se pensent supĂ©rieurs. La fatalitĂ©, c’est l’horreur dont l’humanitĂ© est capable. Le volume sonore, volontairement excessif, est comme le triste Ă©cho de cet effroi qu’on ressent Ă  observer les abysses de l’Europe. C’est cependant sur une note positive que s’achĂšve le spectacle avec un moment de communion musicale indescriptible. L’idĂ©e d’un hymne qui incarne, plus que l’hymne Ă  la joie, l’idĂ©e d’une cohĂ©sion, d’un chƓur d’individus d’horizons diffĂ©rents, l’idĂ©e d’un monde qui rassemble, celle de l’égalitĂ© des droits, de l’abolition de la peine de mort par exemple. C’est un spectacle coup de cƓur de Bulles de Culture. En savoir plus Nous, l’Europe, Banquet des peuples a Ă©tĂ© jouĂ© au Festival d’Avignon 2019 du 6 au 14 juillet TournĂ©e du spectacle en France, en Suisse et en Pologne le 18 juillet 2019 Ă  ChĂąteauvallon – ScĂšne Nationale, les 7 et 8 octobre 2019 Ă  la Maison de la Culture d’Amiens ; les 9 et 10 janvier 2020 au Théùtre de l’Archipel , scĂšne nationale de Perpignan ; du 14 au 16 janvier 2020 au MC2 Grenoble ; les 23 et 24 janvier 2020 au Théùtre du Passage de NeuchĂątel ; les 28 et 29 janvier 2020 Ă  l’Odyssud Blagnac ; le 3 fĂ©vrier 2020 Ă  Ma scĂšne nationale de MontbĂ©liard ; le 6 fĂ©vrier 2020 au Théùtre CinĂ©ma Paul Eluard de Choisy-le-Roi ; du 11 au 14 fĂ©vrier 2020 au CDN de Tours ; les 3 et 4 mars au Théùtre scĂšne nationale de Saint-Nazaire ; le 10 mars 2020 Ă  Le Parvis ScĂšne Nationale Tarbes-PyrĂ©nĂ©es ; le 13 mars 2020 au Théùtre MoliĂšre-SĂšte, ScĂšne nationale archipel de Thau ; les 17 et 18 mars 2020 au Théùtre-SĂ©nart, ScĂšne Nationale ; le 21 mars 2020 au Teatr Polski Bydgoszcz en Pologne ; du 25 mars au 2 avril 2020 au Théùtre GĂ©rard Philipe CDN de Saint-Denis À propos Articles rĂ©cents LittĂ©raire dans l’ñme, cƓur tendre, j’aime que l’on me raconte des histoires, que l’on m’emmĂšne Ă  la rencontre de personnages qui me fassent vibrer, qui m’emportent, qui me touchent, et vivre Ă  travers eux de belles et incroyables 3 LittĂ©rature Laurent Mauvignier, "Journal" de Jean-Luc Lagarce, "AurĂ©lien" de Luis AragonTop 3 PoĂ©sie "Les Planches courbes" d'Yves Bonnefoy, "Les ChimĂšres" de GĂ©rard de Nerval, "Un ÉtĂ© dans la Combe" de Jean-Claude PirotteTop 3 Théùtre Jean-Luc Lagarce, Anton TchĂ©khov, Euripide
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Nous l’Europe, Banquet des peuples Laurent GaudĂ© / Roland Auzet CrĂ©ation au Festival d’Avignon en juillet 2019 spectacle disponible en tournĂ©e de janvier Ă  avril 2020 . Nous, l’Euope, Banquet des peuples Texte Laurent GaudĂ© Conception, Musique, Mise en scĂšne Roland Auzet ScĂ©nographie Roland Auzet LumiĂšre Bernard Revel ChorĂ©graphie JoĂ«lle Bouvier VidĂ©o Pierre Laniel
EDITO Janvier 2022 suite Galin Stoev, par sa mise en scĂšne inspirĂ©e de La Double inconstance, montrait encore une fois l’actualitĂ© du texte de Marivaux. Le sentiment amoureux devenait un sujet d’expĂ©rimentation humaine entre les mains de puissants pervers. La scĂ©nographie Ă©tonnante, conçue par Alban Ho Van, dressait les contours d’un monde perverti oĂč le sujet, animĂ© par un amour vrai, devenait le cobaye d’une expĂ©rience cynique. DĂ©programmĂ© Ă  deux reprises en raison du Covid, le spectacle reprend sa route avec une distribution renouvelĂ©e. Interview de Galin Stoev Ă  retrouver ici. L’annĂ©e 2022 commence par un petit coup de pouce Ă  une jeune compagnie You’ll Never Walk Alone. Son spectacle France, prĂ©sentĂ© dans le cadre de la 5Ăšme Ă©dition du Festival Traits d’Union, dĂ©diĂ© Ă  la jeune crĂ©ation, fait revivre l’aventure Ă©pique de la coupe du monde de football de 1998. Natacha Steck, la metteuse en scĂšne, revendique, Ă  travers la trace laissĂ©e par cet Ă©vĂ©nement fĂ©dĂ©rateur et joyeux, une dĂ©marche collective au service de l’espoir et de la lumiĂšre. Pour elle, il est important de ne pas laisser le mot France » au Front National. Interview de Natacha Steck Ă  retrouver ici. Interview de Hugo Seksig Garcia un des acteurs de l’équipe Ă  retrouver ici. Enfin, la crĂ©ation La RĂ©ponse des hommes de Tiphaine Raffier est bien une des rĂ©ussites de la rentrĂ©e. Comme un miroir tendu vers notre humanitĂ©, le spectacle questionne notre propension Ă  la bontĂ©, au sacrifice, et notre capacitĂ© aux petits arrangements avec la morale. Interview de Tiphaine Raffier Ă  retrouver ici. Revenir au dĂ©but le l’article
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